— Par Patrick Roger —
L’Etat a signé lundi les premiers « contrats de convergence et de transformation » avec les territoires ultramarins pour la période 2019-2022.
« On ne fait pas d’économies sur les outre-mer. » Le propos était clair et la mise au point sans équivoque. Sous le chapiteau dressé dans les jardins de l’hôtel de Montmorin, siège parisien du ministère des outre-mer, Emmanuel Macron a coupé court, lundi 8 juillet, à ce qui pouvait devenir un sujet polémique et venir brouiller le message qu’il voulait adresser aux outre-mer.
Explication de texte. Par cette simple phrase glissée au début de son discours, le président de la République excluait de raboter certaines aides en faveur de l’économie ultramarine, comme envisageait de le faire le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, dans le cadre de la préparation de son budget pour 2020. Cela concernait notamment l’aide compensatoire de l’Etat à la filière de la canne à sucre, alors que la campagne de coupe a débuté le 1er juillet à La Réunion et que le groupe sucrier Tereos menaçait de fermer ses usines si le gouvernement ne tenait pas ses engagements. Dans le viseur du ministère, également, une autre aide à la diversification agricole. M. Macron a signifié son refus.
Engagement total de 2,1 milliards d’euros
L’épisode est symptomatique de ce que le « réflexe outre-mer », selon l’expression prisée par l’exécutif, n’est pas un réflexe naturel. « La question des territoires ultramarins n’est pas la question de la ministre des outre-mer, a réaffirmé Edouard Philippe, s’exprimant avant le chef de l’Etat. L’enjeu, c’est que tous les ministres, tous les services de l’Etat, dans toutes leurs politiques, aient le réflexe outre-mer. » C’est-à-dire qu’ils s’interrogent sur l’adaptation des politiques publiques aux territoires ultramarins et fassent en sorte qu’elles répondent à leurs spécificités….
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