—Communiqué de l’UPLG —
En cette année 2024, la journée internationale de la lutte des femmes revêt un caractère particulier tant la situation des femmes est affectée par les conflits et les crises.
En Guadeloupe, nous sommes consternés à chaque fois où une femme est tuée par son conjoint ou son compagnon. Le pays hurle de douleur et d’indignation. Seulement les violences faites aux femmes sont en hausse et dépassent les moyennes de nombre de pays et territoires.
En Guadeloupe comme partout ailleurs les femmes doivent se battre pour bénéficier des mêmes droits que les hommes, même quand l’égalité homme femme est reconnue par la loi. L’accès à certains emplois ou à certaines fonctions est plus difficile pour les femmes, en particulier pour les postes d’encadrement. Quand on regarde la répartition homme/femme dans l’éducation en Guadeloupe, à l’école maternelle, les enseignants sont presque en totalité des femmes, à l’école élémentaire elles sont plus de 60% pour un peu moins de 40% d’hommes, dans l’enseignement secondaire les hommes sont un peu plus nombreux, dans l’enseignement supérieur les hommes sont la grande majorité. Le taux de chômage des femmes est largement supérieur à celui des hommes dans notre pays. Encore un signe de cette inégalité entre les hommes et les femmes. La responsabilité partagée entre les deux parents dans l’éducation des enfants est déséquilibrée. Le poids de l’éducation des enfants est largement porté par les femmes.
Pourquoi lutter pour les droits des femmes si ce n’est parce que quand une partie de la société se porte moins bien c’est toute la société qui va mal. La Guadeloupe et le monde gagneront à favoriser le plein épanouissement des femmes car c’est dans cette mesure qu’elles pourront développer leur plein potentiel.
En ce 8 mars 2024, l’UPLG salue la mémoire de toutes les femmes qui ont porté le flambeau de la lutte des femmes en Guadeloupe. Nous avons une pensée particulière pour Gerty Archimède qui durant toute sa vie de femme, de militante communiste, d’élue, d’avocate, n’a eu de cesse de se battre pour défendre les femmes et leurs droits mais plus largement les démunis, les exploités, les exclus. Pour elle comme pour nous à l’UPLG, le combat des femmes pour leurs droits ne peut se soustraire du combat du peuple guadeloupéen pour son émancipation et sa pleine souveraineté, des travailleurs pour leurs droits et la justice sociale, dans le grand combat mondial contre l’exploitation capitaliste, contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme, facteurs de discrimination, de racisme, de misère, de pauvreté et de famine.
Le combat actuel des femmes se mène dans une société qui s’effondre, où les valeurs morales et sociétales reculent au profit de l’individualisme, de l’égoïsme et de l’ultra – consommation. La lutte des femmes doit permettre de construire une nouvelle société plus juste, portée par des valeurs sociales et morales facteurs d’épanouissement d’égalité et de justice pour tous.
L’inscription dans la constitution française du droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) votée par le congrès français alors qu’en même temps dans le monde des états qui jusqu’alors autorisaient le droit à l’IVG votent des lois interdisant cette pratique médicale sous la pression de partis d’extrême droite au pouvoir dans ces pays. Cette inscription est considérée comme une avancée pour les droits des femmes par de nombreux observateurs.
L’UPLG, dans ces moments difficiles de par le monde, a une pensée solidaire pour toutes les femmes qui subissent les affres de la guerre.
Pensée pour les femmes victimes de la République du Congo.
Pensée pour les femmes palestiniennes de la Bande de Gaza qui périssent et voient périr leurs enfants sous les bombes génocidaires de l’armée d’occupation israélienne.
Pensée particulière pour toutes les femmes bafouées partout dans le monde.
La journée internationale des droits des femmes n’est pas une journée festive. C’est une journée qui s’inscrit dans toutes les luttes des femmes pour leurs droits.
L’UPLG salue la mémoire de toutes les grandes femmes de la Guadeloupe et du monde qui ont fait avancer les droits des femmes.
L’UPLG a une pensée particulière pour les nombreuses femmes qui, dans notre organisation, ont porté leur part à la lutte pour les droits des femmes. Nous saluons celles qui continuent au sein de leur organisation et ailleurs à œuvrer pour les droits des femmes et pour un monde plus juste.
Rèspè pou madanm.
Rèspè pou fanmi.
Rèspè pou Gwadloup.
Pointe-à-Pitre le 08 mars 2024,
Le Secrétaire Général de l’UPLG
Jean-Jacob BICEP
(0690 13 88 20)