Fondation Clément jusqu’au 14 juillet 2016
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
C’est ainsi que s’intitule la dernière exposition de Louis Laouchez à l’Habitation Clément. A point nommée puisque c’est bel et bien un cheminement qu’elle nous propose A travers la mémoire, la sienne, la notre….commune.
On se souvient avec bonheur du parcours qui la mené des grandes écoles d’art au professorat d’art plastiques en Afrique, puis au retour au paya natal en artiste accompli qui depuis poursuit son cheminement artistique, avec pour seul credo sa passion de créer. Il utilise une grande quantité de médium, peinture, gravure, sculpture, céramique métal… C’est autour de la mémoire que s’articule son travail d’aujourd’hui. Artiste au mille facettes, il s’attache à faire le lien qui entre Afrique et Caraïbes relie tous les hommes entre eux : « Autant que la nécessité de peindre que j’éprouve je veux entendre le cri de mon ethnie…que l’on se rassure ni rancœur recuite, ni réminiscences ressassées, mais exigence d’une réalité, celle du nègre caribéen riche de ses acquis, instruit du savoir des autres et dépositaire de ses propres valeurs… » .D’ailleurs comme un vieux sage africain, un griot gardien de la mémoire ancestrale, prêt à nous conter une histoire philosophique qui parlerait de nos origines, des parallèles à découvrir entre son propre cheminement de pensée dans le temps et l’histoire afro-caribéenne au sens propre : « une suite de trajets qui le relie au lot d’expériences accumulées par l’humanité négro-caraïbe. Voici ce qu’il nous raconte dans ces totems Grandes pièces de bois sculptées peintes traditionnelles et sacrées, marquées de signes de symboles, de figures spécifiques. Ou encore dans ses peintures dont la gamme colorée oscille entre tons assourdis (ocre, blanc cassé, brun, noir) et tons vifs (rouge, jaune….) qu’on perçoit bien dans « hommage à nos ancêtres des grottes » scène de chasse façon rupestre peut-être, où plusieurs personnages dont l’un sembles brandir une lance cernent la silhouette d’un animal.. « Ces formes sont belles, car elles ont tout abandonné de leur luxe, de leur profusion ; elles sont habitées par un élan ; ni géométrique ni arrêtées, elles poursuivent leur croissance. Elles développent entre l’arbitraire de de l’artiste et le nécéssaire de la physique : toute l’exposition est construite sur la tension entre ces deux pôles. Leur énergie sourde dépasse l’image, comme ci elles étaient liées à un processus. » Au-delà des mots , ces créations pas si inanimées préservent donc leur énigmes et même l’habile Louis Laouchez reconnait leur résistance à se laisser définir.. « Il s’agit bien de raconter une histoire de l’art différemment » Voilà donc en quelque sorte l’origine. Celui des formes que les mots ne sauraient envisager, que nulle équation ne saurait résoudre. Elle se dessine au d’une mise en scène pleine de surprises qui fait en sorte que l’objet comparaisse ne soit jamais un document. « Sans doute, ses formes son elles la partie d’une mémoire très ancienne. » Quand l’archaïsme a du bon.
Christian Antourel
& Ysa de Saint-Auret
Elles se développent entre l’arbitraire de l’artiste et le nécessaire de la physique : tourte l’exposition est construite sur la tension entre ces deux pôles le