Libérez Dora Maria Tellez et tout-te-s les prisonnier-e-s politiques du Nicaragua !

— Le n°267 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

En 1979 et dans les années 80, le G.R.S. a soutenu avec enthousiasme, la révolution antidictatoriale et antiimpérialiste qui a chassé par l’insurrection armée, le tyran Somoza. Cette révolution était dirigée par le Front Sandinsiste de Libération Nationale (FSLN). Daniel Ortega était l’un des 9 « commandant-e-s » de la direction, alors très collégiale de l’époque.

Ce processus révolutionnaire très prometteur réalisa très tôt, des mesures de réforme agraire, de nationalisation des biens spoliés par le clan Somoza, de soutien aux classes pauvres en matière de santé, d’éducation. Elle s’inspirait des principes de l’economie mixte. Avec des limites et des contradictions, elle réalisait la sortie des griffes de l’impérialisme et faisait preuve de solidarité avec les révolutionnaires d’Amérique Centrale.

Malgré la guerre civile entretenue par les USA, le pouvoir sandinsiste parvenait à un haut niveau de combinaison de démocratie économique et de démocratie politique.

Mais la pression militaire et terroriste orchestrée par la C.I.A. (fameux sabotage du principal port du pays), a créé des conditions telles que les sandinistes ont perdu les élections qu’ils avaient, malgré ces circonstances épouvantables, organisées.

Le compromis complexe alors passé, après cette défaite électorale, avec les vainqueurs du moment comprenait des éléments clairs d’enrichissement et donc, de corruption dOrtega et bien d’autres. Le ver entra dans le fruit. Depuis lors, l’opportunisme devint la ligne de conduite de cette nouvelle bureaucratie.

Cet opportunisme atteint son point culminant avec la suivante alliance électorale de ces sandinistes renégats avec la droite conservatrice du pays, sous le regard bienveillant de l’impérialisme U.S. Leur victoire électorale ne fit que consolider et accentuer le cours réactionnaire suivi depuis la première défaite électorale.

L’application drastique des plans « d’ajustement structurel » du Fonds Monétaire International (F.M.I.) valut à cette coalition, les félicitations de ce F.M.I., pilote mondial de l’ultralibéralisme made in U.S.A. Les zones franches fleurirent avec un haut degré d’exploitation capitaliste. La destruction des acquis en matière de système de retraites, provoqua une révolte en 2018. Avec la bénédiction de la partie la plus réactionnaire de l’Église catholique, l’avortement thérapeutique fut interdit. La concession à un milliardaire chinois de la construction d’un nouveau canal trans-océanique, provoqua la protestation des écologistes et des paysans chassés de leurs terres.

Ce programme contre-révolutionnaire ne pouvait que provoquer la révolte des retraités, des étudiants qui les soutenaient, des paysans, des écologistes, de tous les Sandinistes restés fidèles aux idéaux et à l’expérience des premières années.

Une répression féroce s’est abattue sur les protestataires. Plus de 300 morts dénombrés en 2018. Depuis, une hémorragie se développe. Environ 100 000 personnes ont déjà fui, se répandant dans les pays voisins. Parmi ces réfugié.e.s, des anciens responsables comme le commandant de la révolution, Bayardo Arce. La tristement célèbre prison de l’époque Somoza, El chipote, est redevenue un lieu de maltraitance et de tortures appliquées aujourd’hui à une partie des héros de la révolution. Hugo Terres, un autre de ces commandants, rendu célèbre par l’opération qui a libéré Ortega lui-même, des geôles somozistes est mort en prison, victime de mauvais traitements.

Aujourd’hui, une autre héroïne sandinsiste, Dona Maria Tellez, dont les glorieux faits d’arme comptent la prise du Palais National, prélude à la fuite de Somoza et la libération de Léon, la seconde ville du pays, est aujourd’hui en prison, mise en isolement et en fort mauvaise posture. Une pétition en sa faveur, pour qu’elle soit autorisée à se rendre en Europe pour recevoir en mains propres le prix qui lui est décerné, doit être massivement signée. Cette pétition permet de lever le voile sur les centaines d’autres victimes moins connues ou anonymes de la scélératesse cynique d’Ortega et de sa clique.

En ce qui nous concerne, nous restons fidèles au soutien que nous avons porté aux combattant-e-s d’hier.

À deux reprises nous avIons organisé des délégations pour nous rendre sur place en solidarité avec une révolution assiégée. Oui, nous avons serré la main à Ortega, à l’époque « coordinateur » du F.S.L.N. Nous avons aujourd’hui le devoir politique et moral de briser le terrible silence d’une grande partie de la gauche antillaise et internationale sur les crimes perpétrés par les usurpateurs du message et de l’exemple extraordinaire de Sandino.

Nous approuvons le courrier adressé au journal « L’humanité » par le Collectif de solidarité avec le peuple du Nicaragua qui s’indignait, avec les mêmes arguments que nous, de la présence d’un stand du F.S.L.N. à la dernière fête de l’huma. Et, nous apprécions la réponse du journal, reconnaissant l’erreur et promettant de prendre en compte la remarque l’an prochain. Nous avons ici même rendu compte d’une caravane internationale progressiste qui a cherché à se rendre dans les prisons d’Ortega, et qui a été bloquée par la dictature qui comme toutes ses homologues, ne craint rien plus que la vérité.

Cette initiative remarquable, dans laquelle la IV internationale a joué son rôle est le signe que cette vérité progresse. Le présent et l’avenir immédiat sont sombres et tristes. Faisons tout ce que nous pouvons pour écourter le calvaire des vrais sandinistes, des démocrates, de la population.

Non à l’indifférence ! Solidarité internationaliste !

SIGNEZ LA PÉTITION POUR LA LIBÉRATION DE DORA MARIA TELLEZ ET DES AUTRES DÉTENU.E.S POLITIQUES.

https://www.ipetitions.com/petition/liberez-free-liberen-dora-maria-tellez