— Par Karine Plassard —
Grâce totale pour Jacqueline Sauvage !
Nous venons d’apprendre avec effroi et colère que le tribunal d’application des peines a rejeté la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, allant à l’encontre de l’avis de la Procureure et des experts. Mais aussi et surtout en allant à l’encontre de la décision présidentielle d’accorder une grâce partielle à Jacqueline Sauvage.
Le Président de la République avait voulu ainsi montrer que la condamnation par deux fois de Madame Sauvage a 10 ans de prison ferme assortie d’une peine de sûreté de 5 ans n’avait pas pris en compte un contexte humain au regard de ce qu’avait vécue cette femme, qui rappelons-le, a été victime pendant 47 ans de violences, coups, humiliations par son bourreau.
La grâce partielle permettait de relever la peine de sûreté, et de déposer la demande de libération conditionnelle immédiatement. Or la justice et la magistrature, bafouées dans leur honneur par cette grâce ont décidé qu’il n’en serait pas ainsi, et que la place de Jacqueline Sauvage reste la prison.
Cette même justice qui jamais n’entend les victimes de violences, cette même justice qui laisse des pères tuer des enfants malgré les alertes des mères, comme nous l’ont démontrées les affaires récentes d’infanticides et de meurtres de femmes ! Hier a Aurillac, une 68e femme a été assassinée par son ex compagnon.
La justice reproche toujours a Jacqueline Sauvage de ne pas avoir déposé plainte. Mais 80% de ces femmes assassinées, avaient déposé plainte et n’ont pas été protégées. Voila pourquoi, les femmes victimes ne deposent pas plainte, car elles ne sont pas entendues !
Nous ne pouvons pas accepter cette décision, nous avons été des milliers à nous engager et à nous mobiliser pour que cette femme puisse être enfin libre, pour qu’elle puisse vivre, à 70 ans, un peu de bonheur et de paix auprès de sa famille.
Pour qui Jacqueline Sauvage est-elle un danger ? Personne ! Le geste qu’elle a commis, elle l’a fait dans un contexte particulier de vie pavée au quotidien de violences ! Cette justice qui ne l’a jamais protégée la condamne à nouveau, sous prétexte qu’elle « n’aurait pas conscience de la gravité de son geste », ils ont donc refait son procès et uniquement à charge, n’entendant pas le cri de ses filles qui depuis des mois attendent le retour de leur mère…
Par ailleurs, ces mêmes magistrats ont-ils eux conscience de l’enfer qu’elle a vécu ? De la responsabilité de la société dans son ensemble qui a l’a laissé vivre cet enfer ? Certainement pas !
Le Président de la République en accordant une grâce partielle avait voulu ménager la magistrature ! Elle vient de le trahir, de nous trahir et surtout de trahir Jacqueline et sa famille ! Alors il faut désormais que le Président de la République accorde une grâce totale, pour qu’enfin Jacqueline Sauvage soit libérée et sorte au plus vite de prison !
Ensemble nous avions gagné une première fois, recommençons, pour Jacqueline, pour sa famille et pour toutes les femmes victimes de violences !
Pour qu’enfin on reconnaisse dans ce pays, que les violences conjugales sont un crime et qu’elles doivent être considérées comme telles !
Pour mettre fin à l’impunité des auteurs !
Carole Arribat, Eva Darlan, Karine Plassard, Véronique Guégano.
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