Le 15 janvier 2025 marque un tournant important pour les familles de prisonniers à Cuba, avec la libération de près de 20 d’entre eux, un geste salué comme un signe d’espoir. Ce développement survient juste après que Washington ait retiré Cuba de sa liste des pays soutenant le terrorisme, une décision qui a ouvert la voie à un assouplissement des sanctions américaines et à la promesse de libérer 553 détenus.
Les premiers témoignages de cette libération ont émergé rapidement : Rosabel Loreto a indiqué que sa belle-mère, Donaida Perez Paseiro, avait été libérée à 07h30 du matin à Villa Clara. Cette dernière, ancienne prisonnière d’opinion en raison de sa participation aux manifestations anti-gouvernementales de juillet 2021, a dénoncé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que sa détention, comme celle de nombreux autres prisonniers, avait été utilisée comme « monnaie d’échange » pour obtenir le retrait de Cuba de la liste noire des États soutenant le terrorisme.
Une autre mère a partagé l’émotion de la libération de sa fille, emprisonnée à La Havane après les manifestations de 2021. Cependant, elle a ajouté que son mari, également condamné pour les mêmes faits, restait derrière les barreaux. Ces libérations, bien que largement confirmées par des organisations comme Cubalex et Justicia 11J, ne constituent pas une amnistie mais une libération conditionnelle, comme l’a précisé Leonardo Fernandez de l’ONG Justicia 11J.
La décision de Washington de retirer Cuba de cette liste noire a été saluée par le Cardinal Pietro Parolin du Vatican, qui y voit un « signe de grande espérance ». En revanche, du côté républicain, Marco Rubio, sénateur désigné par Donald Trump, a laissé entendre que l’administration Trump pourrait inverser cette décision. Cette situation met en lumière la volatilité de la politique américaine à l’égard de Cuba, surtout avec l’arrivée imminente de Donald Trump pour un nouveau mandat.
Les autorités cubaines ont réagi en dénonçant l’usage de cette liste comme un « instrument de coercition politique », arguant que les multiples inscriptions et retraits de Cuba de cette liste démontrent son manque de sérieux. Les autorités cubaines ont également affirmé que les opposants au régime ne sont pas des prisonniers politiques mais des « mercenaires » au service de puissances étrangères.
Depuis les manifestations de juillet 2021, qui ont été les plus importantes depuis 1959, le nombre de personnes condamnées à des peines de prison a augmenté, avec environ 500 individus condamnés à des peines allant jusqu’à 25 ans. Selon les ONG et l’ambassade des États-Unis, le nombre de « prisonniers politiques » à Cuba est estimé à près de 1000, une situation que La Havane continue de nier. Dans ce contexte de tensions géopolitiques, les libérations récentes offrent un fragile espoir de changement.
M’A d’après agences de presse