— Par Florent Grabin, de l’Association Écologique P.U.M.A. —
Il y a plus de 30 ans qu’avec Pierre DAVIDAS, nous avions lancé le débat sur la pénurie d’Eau dans le Monde, nous sommes évidemment concernés ; la réalité est là, têtue : aucune prise en considération de nos propos, ni anticipation, malgré les confirmations scientifiques.
Pour tenter de faire bouger les lignes, nous nous adressons publiquement à nos Dirigeants par cette lettre ouverte à destination des Présidents en charge des structures gérants l’EAU en Martinique, à savoir : CAP NORD, CACEM, ESPACE SUD, CTM et l’ODE.
Selon les différents évènements climatiques que nous observons à travers le Monde, l’actualité nous a confirmé les prévisions des Climatologues : les aléas climatiques sont de plus en plus intenses, avec énormes dégâts et désolation. Constatant le manque d’anticipation administrative, ou politique, nous, P.U.M.A., invitons la population à changer de comportement pour faire face à cette réalité.
Nous réitérons notre demande que soient prises en considération nos propositions qui peuvent être, bien sûr, complétées par tout apport. Nos propositions sont les suivantes :
1) Dégager les bassins naturels en rivière.
2) Lancer le chantier EAU / ÉNERGIE.
3) Renforcer les aides pour la récupération d’Eau de pluie.
4) Reboiser massivement nos territoires.
- Dégager les bassins naturels en rivière.
Il n’y a pas si longtemps nous avons connu des grands bassins dans nos Rivières qui faisaient le bonheur des enfants et des adultes. Ils ont été, petit à petit, remplis par des alluvions du fait de l’agriculture et de l’urbanisation. Nous avons alerté différents Présidents de l’Association des Maires afin d’inviter nos Maires à recenser les bassins que l’on avait dans nos communes, le silence est toujours assourdissant, rien !!! Aucun retour !!!
Ces alluvions plus connues sous le nom de sable de Rivière peuvent être prélevées et utilisées dans le BTP. Ces matériaux seront remplacés par l’EAU de pluie comme autre fois ; cette réserve naturelle de stockage nous permettra de faire face aux situations de manque.
Afin de protéger ces bassins de tout retour de terre, nos agriculteurs et autres voisins devront laisser une bande de 10 m de part et d’autre des berges qui seront enherbées et boisées. Le mode de labourage dans les bassins versants devra être fait dans des courbes du terrain, ceci pour ralentir le déplacement des terres par ruissellement lors des pluies.
2) Lancer le chantier EAU / ÉNERGIE.
Personne ne peut ignorer que notre réseau de transport et de stockage de l’Eau est obsolète, avec des fuites et casses permanentes. La sagesse du Président de L’Exécutif de la CTM lui a permis de comprendre, contrairement à son prédécesseur, qu’il y a urgence à réparer Séguineau en respectant le propriétaire du terrain victime de la casse du 800 mm se trouvant sur sa propriété. Il en va de même pour la réparation du tuyau de 800 mm à Fond-Saint-Jacques et du 700 mm au Galion, ce qui permettra de faire circuler l’Eau vers le Sud et mettra un terme au discours de ceux qui sont venus polluer le débat par des affirmations inqualifiables ; ceci n’interdira pas le lancement des autres chantiers sur lesquels nous reviendrons dans le détail.
3) Renforcer les aides pour la récupération d’Eau de pluie.
Voilà un volet qui devra connaître des changements à différents niveaux : politique, aides et comportements du citoyen. La CTM devra remettre en place l’aide qui a été diminuée par l’ancienne majorité, dans le même temps elle devra bien vouloir mettre au débat la taxation compensatrice pour la récupération de l’Eau de pluie.
Le principe de la loi dit que l’Eau distribuée paye les travaux liés à l’Eau, les consommateurs ont respecté cette formule. Pour des raisons inavouables, les travaux n’ont pas été faits en temps et en heure. Il est observé une tension dans la balance entre la recette Eau et l’assainissement, le volume sortant lors de la consommation n’est pas identique à celui rentrant dans l’assainissement.
Considérant l’importance des sommes qui seront mobilisées pour les travaux, il n’est pas moral de demander au consommateur sa participation financière lorsqu’il installe une récupération d’Eau de pluie, dans ces conditions, pour compenser ce manque à gagner, nos élus de la CTM et de l’ODE devront aider les EPCI pour faire face à la réalité comptable. 4) Reboiser massivement nos territoires.
La présence des arbres dans notre environnement est capitale, à charge pour nous de retrouver le bon comportement que nous avons connu hier et qui faisait de la Martinique une île avec différentes essences, beaucoup ont disparus.
Les arbres sont également générateurs de pluie, il ne suffit pas que la vapeur d’eau soit présente dans l’atmosphère pour qu’il pleuve. Il faut des germes autour desquels s’agglomèrent des molécules d’eau de plus en plus nombreuses, de sorte qu’elles finissent par former une goutte d’eau qui tombe… Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique P.U.M.A.
Le Président Florent GRABIN