« Letters Home » , un film de Chantal Akerman

Lundi 9 décembre à 14h à Madiana
De Chantal Akerman | Avec Coralie Seyrig, Delphine Seyrig | 24 février 2016 en salle | Date de reprise 25 septembre 2024 | 1h 44min | Drame

Synopsis
La poétesse Sylvia Plath se suicide. Elle avait alors une correspondance avec sa mère. Son histoire est mise en scène au théâtre par Françoise Merle que Chantal Akerman adapte deux ans après, à la MC93, en filmant les deux mêmes comédiennes Delphine et Coralie Seyrig
« 11 février 1963, Sylvia Plath, poétesse américaine, trente ans, mariée, deux enfants, se donne la mort. Une longue et minutieuse correspondance la reliait jusque-là à sa mère. Françoise Merle avait monté un spectacle en 1984 autour de cette correspondance, cantate à deux voix où celle de la mère et celle de la fille se confondaient, se répondaient, se séparaient ou se cherchaient.
Chantal Akerman a suivi ce chemin, de la folie à la mort, chemin constamment balisé par cet échange de voix fragiles, où se dit la difficulté d’écrire, les douleurs et les bonheurs de la vie d’amante et de mère.

Le Cinéma au-delà du théâtre!
« Letters Home » de Chantal Akerman est une œuvre qui transcende l’adaptation théâtrale pour explorer l’intimité douloureuse de la correspondance entre Sylvia Plath et sa mère, Aurelia. Le film se déploie en strates multiples : correspondances écrites, jeu d’actrices, mise en scène sobre mais percutante, et une caméra qui capte les non-dits, les regards croisés. L’absence de clarté et la tension entre lumière et ombre mettent en lumière la dichotomie entre la mère et la fille, entre la stabilité apparente de l’une et la tourmente de l’autre. En fusionnant théâtre et cinéma, Akerman interroge non seulement les relations familiales, mais aussi la quête d’identité à travers la création et la maternité, un processus de survie et de confrontation permanente. Que devient-on lorsqu’on est dévoré par les mots et les attentes, lorsqu’on se trouve prisonnier de l’héritage familial et créatif ? Akerman, en filigrane de sa propre expérience, invite à une réflexion poignante sur la filiation, la mémoire, et la transmission.
Un chef d’œuvre!