Disparues depuis près de 80 ans, ces œuvres vont être remises aux héritiers d’Ambroise Vollard, qui ont remporté leur bataille judiciaire contre l’État.
C’est une grande est une grande victoire pour les héritiers d’Ambroise Vollard. Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi 10 février à l’État français la restitution, aux ayants droit du marchand d’art, de deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces œuvres, Marine : Guernesey (peinture) et Le Jugement de Paris (dessin) de Pierre-Auguste Renoir, Nature morte à la mandoline (peinture) de Paul Gauguin et Sous-bois (dessin) de Paul Cézanne, avaient disparu dans des conditions troubles avec trois autres tableaux – Roses dans un vase et Les Grandes Baigneuses de Renoir et Tête de vieillard de Cézanne – pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à la dispersion de la succession du marchand d’art, décédé en 1939.
Le musée d’Orsay a confirmé à l’Agence France-Presse être dépositaire des quatre œuvres. Les deux dessins sont conservés au cabinet d’art graphique du musée du Louvre. Les deux experts mandatés pour cette succession auraient détourné les œuvres avec la complicité d’un des frères du marchand afin de les vendre en Allemagne, pays où ils ont été retrouvés à la fin de la guerre, précise le tribunal dans un communiqué de presse.
L’État avait refusé des premières restitutions en 2018
Les ayants droit à la succession d’Ambroise Vollard avaient demandé à la direction des musées de France et au ministère des Affaires étrangères la restitution de ces sept œuvres classées au répertoire MNR (musées nationaux récupération), créé pour assurer la garde d’œuvres spoliées en France pendant la Seconde Guerre mondiale et retrouvées hors de France.
Suite à une procédure basée sur une jurisprudence complexe, l’État avait refusé la restitution de quatre d’entre elles en 2018, une décision dont les ayants droit avaient demandé l’annulation.
Une fois confirmée la propriété des œuvres en 2022 par le tribunal judiciaire de Paris et la Cour de cassation, le tribunal administratif a jugé vendredi que l’État avait refusé « à tort » de les restituer à leurs propriétaires légitimes. Cette décision peut encore faire l’objet d’un appel devant la cour administrative d’appel de Paris.