La 8° édition du Chelsea Film Festival se tiendra du 15 au 18 octobre 2020. Le documentaire martiniquais « Lescay » est inscrit au programme.
Le Chelsea Film Festival est à la fois une organisation à but non lucratif basée à New York, et un festival international du film. Une vitrine pour le travail des réalisateurs, des producteurs et des acteurs émergents. Selon Wikipédia, le Festival projette des films indépendants, propose une large gamme dont des documentaires et des longs métrages, axés sur le thème des « Enjeux mondiaux ». À sa création en 2013, sa fondatrice, la Martiniquaise Ingrid Jean-Baptiste, qui elle-même est d’abord comédienne – nous avons pu la voir ici dans le film Goyave, présent au Fespaco 2019 – précisait ainsi ses intentions : « L’idée m’est venue d’aider ces jeunes réalisateurs qui avaient besoin d’une plateforme internationale d’entraide, pour les mettre en lumière… Nous voulons mettre à disposition de ces jeunes cinéastes encore peu connus et sans grands moyens, une nouvelle plateforme afin de leur donner une meilleure visibilité. C’est ce qui différencie ce projet des autres événements cinématographiques ». Les sujets attendus doivent être à la fois économiques, politiques ou encore sociétaux, et susciter un questionnement de la part du public.
Le Chelsea Film Festival s’est donné pour mission de découvrir de nouveaux talents, de nouveaux artistes, et de tisser des liens avec le public. Il se présente aujourd’hui comme un événement composé de quatre jours de projections de courts métrages, de longs métrages et de documentaires. En 2019, il a été sélectionné par le quotidien national américain USA Today parmi les 19 meilleurs festivals de films d’Amérique du Nord. « Nous sommes émus et honorés par cette nomination. Nous avons créé le CCF il y a sept ans, avec 17 films provenant de 13 pays. Aujourd’hui notre but reste le même : rendre le monde meilleur », s’est félicitée Ingrid Jean-Baptiste. Outre cette nomination, elle devait obtenir le Trophée Créola 2019 en Martinique, et son festival avait déjà reçu en 2017 le Prix du Public par le Petit Journal, un quotidien dédié aux Français expatriés.
En 2019, la 7e édition du Chelsea Film Festival a récompensé par le Prix spécial du jury, le court-métrage De l’ombre à la lumière, un film de Max Monrose, produit par la Mission Locale Nord Martinique avec des jeunes du territoire. Ce prix a été remis par le président du jury, Paul Haggis, réalisateur, scénariste et producteur canadien. Récompensé parmi 25 pays représentés et 100 films en compétition, De l’ombre à la lumière raconte le parcours social et professionnel de Dimitri, un jeune qui rencontre de grandes difficultés à s’insérer dans la société. Le film démontre que rien n’est jamais perdu, éclaire le public sur les problématiques rencontrées par une jeunesse en difficulté, et sur les opportunités que lui offrent, par leur accompagnement, des structures telles que la Mission Locale Nord Martinique.
Synopsis : c’est le parcours de Dimitri, un jeune des cités, illettré et confronté à de grandes difficultés. Sous l’influence d’un « major » du quartier, il échappe de peu à la prison en refusant de participer à un cambriolage, grâce à la ténacité de Man Ida, sa grand-mère, et au soutien de différentes structures. À force de persévérance et d’abnégation, le jeune homme parviendra à s’en sortir…
Cette année, c’est un film de Christian Foret et Alain Agat qui représentera la Martinique au Chelsea Film Festival : leur film Lescay est en effet sélectionné dans le cadre du programme spécial des films documentaires French Caribbean. Sur sa page Facebook, Christian Foret annonce ainsi la bonne nouvelle : « En 2012, Alain Agat et moi réalisions le film documentaire « Lescay » dans une démarche de production autonome. Simplement parce que nous partagions l’envie de parler à notre façon de la Caraïbe à travers certains de ses artistes. Alberto Lescay, sculpteur et peintre de Santiago de Cuba est avant tout pour les Martiniquais, l’artiste qui a rendu monumental l’arbre du Neg Mawon. Cette statue a été érigée dans la commune du Lamentin en Martinique, à partir de la maquette conçue et réalisée par l’artiste martiniquais Khokho René-Corail. Mais ce travail ne constitue qu’une infime partie de son œuvre… Ici, pas de discours savant, pas d’explication de l’oeuvre, seulement une conversation à bâtons rompus, occasion d’exposition d’une oeuvre tant picturale que sculpturale. Il nous raconte certains épisodes de sa vie, et nous confie certaines de ses réflexions sur l’art ».
Le Festival quant à lui propose cette présentation dans le programme des films documentaires :
LESCAY 50 min | Documentaire | Martinique, France | 2013 – (PROGRAMME SPÉCIAL)
Synopsis : Alberto Lescay Merencio, le «Maestro» de Santiago de Cuba nous raconte quelques épisodes de sa vie et nous confie ses réflexions sur l’art. Il n’y a pas de discours savant, pas d’explication analytique de l’œuvre, seulement une conversation simple et vraie, une occasion d’exposer une œuvre à la fois picturale et sculpturale.
Qui est Alberto Lescay Merencio ? : c’est un sculpteur, peintre, dessinateur. Fondateur de la Colonne des jeunes des écrivains et artistes d’Orient et de la Brigade Hermanos Saíz. Membre de l’Union nationale des écrivains et artistes de Cuba et de l’Association internationale des artistes plasticiens. Auteur de la figure équestre d’Antonio Maceo et directeur de l’équipe multidisciplinaire qui a conçu et exécuté la Plaza de la Revolución du même nom à Santiago de Cuba. Parmi ses œuvres sculpturales, nous pouvons citer le Monument à l’Esprit Guerrero, à Puerto Cabello, Venezuela ; Monument au Cimarrón, ville d’El Cobre, Santiago de Cuba ; Groupe sculptural Jardín del Amor, Théâtre Heredia, Santiago de Cuba ; Sculpture d’Ernesto Che Guevara située au Ministère des relations extérieures de Cuba, ville de La Havane ; Monument au Neg Mawo, d’après une conception originale de l’artiste martiniquais René Corail, au Lamentin, Martinique ; Monument à Rosa La Bayamesa, Province de Granma, Cuba. Sa version sculpturale de José Martí est située dans le Mémorial qui porte ce nom, dans le lieu de naissance, à la fois à La Havane et dans divers pays du monde, c’est la vision la plus contemporaine du héros national.
Qu’est-ce que L’Arbre de la Liberté ou Nèg Mawon ? : Ce monument marqua au Lamentin la célébration du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage à la Martinique. Cette sculpture monumentale en bronze, hautement symbolique, à la fois homme et arbre, devait rendre hommage à toutes les résistances contre l’esclavage, et laisser des marques aux générations présentes et futures. Symbolisant l’acte de rébellion des esclaves, elle fit l’objet d’une collaboration entre Khokho René-Corail, céramiste, peintre et sculpteur martiniquais, pour la maquette, et Alberto Lescay Merencio, artiste cubain, réalisateur de l’œuvre, avec l’appui d’une des rares équipes caribéennes maîtrisant la technique de la sculpture monumentale.
Fort-de-France, le 26 septembre 2020
Communiqué du Festival sur Facebook : « Nous sommes fiers de partager la bande annonce officielle de #ChelseaFilmFestival 2020 ! Veuillez la partager et soutenir les cinéastes Indies ! »