Les Vendredis de la Bibliothèque Schœlcher : regardons notre histoire!

La Bibliothèque Schœlcher vous invite à la rencontre aux : « Vendredis de la bibliothèque Schoelcher : du vendredi 03 mai au vendredi 24 mai 2019, regardons notre histoire » dans le cadre des 171 ans de l’Abolition de l’Esclavage.

Au programme :        

– Jeudi 23 mai à 18h30 : Conférence « L’esclavage : quel impact sur la psychologie des populations ? » avec l’intervention du Professeur Aimé CHARLES NICOLAS.

Après un premier colloque à Toronto organisé par l’institut Harriet Tubman sur les séquelles psychologiques de la traite négrière transatlantique en 2010 ;

Sous la direction d’Aimé CHARLES-NICOLAS et Benjamin BOWSER, un nouveau colloque international s’est tenu à la Martinique et à la Guadeloupe et, il a permis de croiser des savoirs de scientifiques, de psychiatres, de généticiens, d’historiens, d’anthropologues et de sociologues. Les travaux de ces spécialistes ont permis de révéler l’existence de traumatismes psychologiques sur l’ADN et leur transmission de génération en génération.

Aimé CHARLES-NICOLAS est professeur émérite de psychiatrie et d’addictologie à l’Université des Antilles.

Benjamin BOWSER est professeur émérite de sociologie à la Cornell University, lthaca, New York.

Ils ont tous les deux publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la découverte entamée par la bibliothèque Schoelcher autour de la connaissance de soi.

Des pans restés cachés de notre Histoire, de notre culture, de notre langue et de notre patrimoine, seront mis en lumière à ces occasions.

Comprendre la déconstruction historique de l’être martiniquais et lui donner des éléments. Entamer une réflexion approfondie sur sa reconstruction. Comprendre les blessures psychologiques de l’âme qui sont les désordres de l’identité.

 

         – Vendredi 24 mai à 18h30 : Conférence « Rimounaj-nou » avec l’intervention d’Omotundé.

Quand commence la déshumanisation des Africains amenés de force et réduit en esclavage « dans les colonies du nouveau monde » ?

Avant l’esclavage des Africains, la déshumanisation, a-t-elle connue un tel paroxysme ?

Chercheur en histoire, d’origine guadeloupéenne, Jean-Philippe OMOTUNDE fait partie des têtes pensantes sur le sujet de l’afro-centrisité, sur l’aliénation culturelle, du titre éponyme de son ouvrage : « De l’aliénation culturelle des kamits (Noirs) ». Il a été formé par l’école Diopienne à Paris. C’est un débateur sollicité pour sa connaissance des sujets et pour son éloquence. Enseignant à l’institut Africamaat, co-fondateur du site africamaat.com, animateur de la revue de vulgarisation scientifique afrik@raidesmag. Depuis 2010, en collaboration avec l’association Ménébuc Caraïbes, il enseigne les Humanités Classiques Africaines, Caraïbes à l’institut Per Ankh.

       

Nous vous attendons nombreux !

 Du vendredi 03 mai au vendredi 07 juin 2019 – 18h30 – Bibliothèque Schœlcher


Un rappel vous sera envoyé avant chaque manifestation.

 Vendredi 03 mai à 18h30 : Soirée d’ouverture : prestation de slam avec l’intervention de Papa SLAM accompagné du percussionniste Gabriel CIBRELIS et présentation de l’Exposition de photographies « Coiffures ancestrales : Richesse et Opulence » de Séphora JOANNES.

En tant qu’artiste plasticienne et coiffeuse autodidacte, son travail artistique est à la jonction de ces deux pratiques. Bien évidemment, ces deux dernières ne dialoguent pas avec le même langage, ne sont pas régies par les mêmes codes, et n’aboutissent pas aux mêmes enjeux. Toutefois, Séphora a choisi le médium capillaire car il lui permet un rapport à l’humain, à l’image, à la mode et à la culture qu’elle trouve pertinent. Avec la coiffure elle fait donc acte de création engagée. Cette esthétique ancienne que des siècles d’esclavages, de colonisation puis de conditionnement ont tenté d’anéantir.

Exposition (sans vernissage) visible du vendredi 03 mai au vendredi 07 juin 2019

– Vendredi 03 mai à 19h00 : Conférence « Les noms attribués aux anciens esclavagés après 1848. Quelles incidences sur la personnalité des Noirs ? » avec l’intervention de Juliette SMERALDA.

Analyser et comprendre les blessures psychologiques observées chez les Martiniquais, dont les désordres identitaires sont des manifestations qui impactent à la fois l’individu et la société.

Nous nous sommes inspirés de notre réalité historique. Des noms que portent de nombreuses familles Martiniquaise depuis 171 ans (1848-2019), qui quelquefois se trouvent dans l’obligation de faire appel à la justice pour changer leurs noms de famille qu’ils jugent embarrassants. Nous avons donc demandé à Juliette SMERALDA (sociologue), de nous proposer une réflexion sur les incidences identitaires de ces dénominations.

  – Vendredi 10 mai à 18h30 : Conférence « Pawòl pa ni koulè » avec l’intervention de l’ALI (Association Lacanienne Internationale).

Incidences subjectives du bilinguisme créole-français aux Antilles. Actes du colloque international au Gosier en Guadeloupe Octobre 2013.

La psychanalyse est une cure de la parole. En créole, il est dit : « pawol nan bouch pa chaj ». Comment la psychanalyse peut-elle opérer à partir d’une parole en langue créole ?

Qu’advient-il quand cette parole cherche son assise dans la langue française ou l’inverse ? « Dé towo pa ka koumandé nan an menm savann ! ».

Dans les apprentissages, dans les cures psychanalytiques, dans le lien social, quels sont les effets de ces deux langues ?

La violence, verbale ou physique, prégnante dans le lien social, est-elle la résultante d’une langue en souffrance dans la langue matricienne ?

L’association Lacanienne Internationale Antilles, dans la continuité des travaux engagés depuis plus de vingt ans, regroupe écrivains, psychologues, sociologues, libraires, philosophes, linguistes, artistes, enseignants, médecins et psychanalystes

Des membres de cette association lacanienne viendront exposer à la bibliothèque certains traits de ce colloque

– Vendredi 17 mai à 18h30 : Conférence « Le Woucikam : La langue des Noirs esclavagés, Son origine » avec l’intervention Jean-Luc DIVIALLE alias DJOLO.

Comprendre la destruction et l’effacement des langues de nos ancêtres pour se les réapproprier.

La langue dite créole -le woucikam-, n’est pas née pendant l’esclavage sur les plantations des colonies françaises. Elle existait bien avant. C’est une langue bantoue. Sa source est attestée au Moyen-Empire de l’Égypte pharaonique, soit entre 2033 et 1786 avant l’ère chrétienne.

Son origine est, en conséquence, plus ancienne que le grec, le latin ou le français. Fait extraordinaire, ce fut, à ses débuts, une langue écrite.

Aussi, cette culture n’est pas uniquement orale, cette langue de la vallée du Nil qui éclaire le mieux la culture des sociétés woucikam. Telle est l’hypothèse la plus innovante jamais soutenue sur la langue dite créole à base lexicale française.

Ce vendredi 17 mai 2019, l’auteur, Sesh Jean-Luc DIVIALLE alias Djolo, Chercheur d’origine guadeloupéenne, viendra partager avec nous les fruits de ses recherches entreprises depuis 2006. Il viendra aussi nous démontrer la grande proximité existant entre le vocabulaire et la grammaire de la langue dite créole et l’égyptien pharaonique. Il nous exposera en quoi cette nouvelle approche de notre langue maternelle ouvre de nouveaux chantiers de recherche et de réflexion sur la société afro-descendante martiniquaise.