LA VIE EN NOIR – La Québécoise Andrée A. Michaud, Prix des lecteurs Quai du Polar en 2017, faisait partie des têtes d’affiches du Festival America, fin septembre à Vincennes. Son dernière livre, Rivière tremblante, y a fait sensation.
« Je suis Québécoise. Officiellement Canadienne. En d’autres termes, je m’inscris dans la territorialité québécoise. » Et voilà, c’est dit. Il suffit d’observer le tressaillement d’Andrée A. Michaud pour comprendre que cette question demeure sensible, voire un poil agaçante. Mais promotion oblige, la dame qui fut récompensée par le Prix des lecteurs Quai du Polar pour Bondrée en 2017, a fait bonne figure en cette première journée du Festival America – qui a eu lieu du 20 au 23 septembre à Vincennes (Val-de-Marne) – où justement cette autre entité territoriale, le Canada, est à l’honneur.
Il n’est donc pas surprenant que l’œuvre de l’écrivain soit imprégnée de nature. « Quand on vit dans un lieu où les espaces sauvages sont conséquents, on a une autre façon de voir les choses, de comprendre ce qui nous entoure, de se comporter. On a les deux pieds ancrés dans le sol. On vit différemment à la campagne. Le décor est forcément un élément essentiel de mon récit, il est une source d’inspiration permanente. » Rivière tremblante, le dernier roman paru chez Rivages ne déroge pas à la règle.
Une nature où les enfants disparaissent
La nature est propice au temps long. Justement, il s’est passé trente ans entre la disparition de Michael, 12 ans, et Billie, 9 ans, dans le petit village fictif de Rivière -aux-Trembles. L’auteur nous imprègne de cette force vitale et autonome que les hommes tentent année après année de façonner, de discipliner. Il y eu d’abord ce mini couple constitué de Michael, Superman de Marnie, la petite copine, celle qui ne saura jamais dire aux enquêteurs comment et pourquoi la disparition de son camarade. Elle fuit la rivière, elle fuit le souvenir…
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