— Par Jocelyn Présent, Secrétaire Académique du SNETAA FO Martinique —
Après une année d’expérimentation, rien n’est réglé pour les communes qui ont mis en uvre la réforme des rythmes scolaires en septembre 2013. Parmi les problèmes rencontrés on peut retenir :
– Une aide de l’Etat dérisoire voit inexistante ;
– Une utilisation inappropriée des locaux scolaires par un personnel parfois non habilité et souvent en nombre insuffisant
– Un personnel d’encadrement non prévu ;
– Un personnel périscolaire non formé et à la charge des communes. C’est dans ces conditions que les autres communes auront l’obligation d’appliquer la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014.
Sur l’ensemble du territoire : 1800 communes ont signifié leur refus de mettre en place la réforme en 2014 et plusieurs milliers de communes n’ont pas rendu de projet aux vues des difficultés rencontrées.
Au niveau syndical, les syndicats de la FNEC FP FO (SNUDI, SNETAA, SNFOLC, …) ont clairement signifié leur opposition à l’application précipitée de cette réforme non finalisée.
Si la réforme dans son fondement semble recueillir un avis favorable des parents d’élèves c’est parce qu’elle part d’un bon principe qui consiste à améliorer le rythme de travail des élèves du primaire.
Malheureusement, comme cela se passe souvent, le gouvernement n’a pas joué le jeu et en a profité pour se lancer dans un projet parallèle de transmission des responsabilités de l’Etat sous fond de territorialisation et d’annualisation du temps de service au détriment de l’intérêt des enfants, des parents et des enseignants du primaire.
Le seul assouplissement possible concernant cette réforme est son abrogation.
* Au niveau de l’académie Martinique :
Il est difficile de dire aujourd’hui que l’application de cette réforme a vraiment suscité un véritable intérêt pour les différents acteurs responsables. En effet, cette réforme devait être présentée au CEN (Conseil de l’Education Nationale) avant sa mise en application à la rentrée 2014. Lors du premier CEN prévu le 30 juin 2014, seulement une vingtaine de personnes étaient présentes (coupe du monde de football oblige). Sans quorum, ce CEN a été reporté.
Un déséquilibre
Lors de la deuxième réunion du CEN le 10 juillet 2014, nous étions moins de 30 personnes sur une assemblée composée d’une centaine de personnes du monde social, politique, économique et éducatif. Beaucoup de nos responsables étaient absents à ce CEN au cours duquel la décision d’appliquer les propositions présentées a été prise malgré la position contraire de certains syndicats en particulier le SNETAA FO Martinique qui continue à dire que la réforme est trop précipitée.
Les dernières propositions ou modifications sont parvenues au cours de ce CEN ; ce qui prouve encore plus le caractère précipité de cette réforme, le manque d’organisation et de coordination. Sur 34 communes, seulement 26 ont présenté une planification du temps scolaire hebdomadaire en y incluant le choix de la demi-journée réservée au périscolaire.
Nous avons réalisé un tableau de synthèse à partir des chiffres donnés au CEN par le rectorat. Ce tableau suscite quelques remarques ; Les chiffres sont donnés pour 26 communes sur 34. Huit communes n’étaient pas encore à jour au 30 juin 2014.
En effet :
– 18 communes sur 26 ont choisi de travailler le mercredi matin soit environ 69%
– 8 communes sur 26 ont préféré le samedi matin soit environ 31% Paradoxe :
– Nous observons que plus d’écoles vont travailler le samedi (52,88%) que le mercredi (47,12%)
– Deux fois plus de communes ont préféré travailler le mercredi.
Cela s’explique par le choix de trois communes parmi les plus importantes (Fort de France, Robert et François) qui ont préféré le samedi matin. Question : Qu’en est -il exactement sur l’ensemble des communes du territoire français ? Sur un petit territoire comme celui de la Martinique, on constate que la répartition démographique modifie la tendance communale concernant le choix de la demi-journée supplémentaire.
Sur l’ensemble du territoire on comprend qu’il sera difficile de tirer des conclusions permettant d’estimer les vrais besoins en moyens (matériel et financier) et en personnel périscolaire.
En conclusion, l’application précipitée de cette réforme, va révéler à la rentrée 2014, tous les problèmes que nous avons dénoncés au SNETAA FO Martinique avec la FNEC FP FO et pour lesquels le gouvernement devra réagir très rapidement si on veut que cette réforme apporte une amélioration à notre système éducatif.
Pour le SNETAA FO Martinique
Le Secrétaire Académique Jocelyn Présent