Mercredi 16 mars- 19h Tropiques-Atrium
Primé Meilleur texte dramatique 2017 par Textes En Paroles – G
« Connaissez-vous le dicton qui dit : « ne se rencontrent que les gens qui se sont donnés rendez-vous ». Il en va de même pour la mort, on croit qu’elle arrive par hasard, sereine, somptueuse, montrant le bout de chaque chemin de vie, parce qu’on ignore que l’on ne meurt que sur rendez-vous. Si. Si si. Si-si-siFaubert Bolivar
Note de mise en scène
Faubert Bolivar, est pour moi, un auteur de la même lignée que Franck Fouché, Jean Price-Mars, Jacques-Stephen Alexis, Félix Morisseau-Leroy… ils ont réussi à capter la réalité sociale Haïtienne pour la rendre universelle par la forme et la langue.
Henry Gauthier-Villars tout comme Franck Fouché affirment que le théâtre est bien d’essence religieuse. Si étymologiquement, religieux signifie ce qui relie, le théâtre ne serait donc vraiment lui-même quand il reste fidèle à sa mission originelle servir un idéal social, réunir serait sa double fonction. Cette double mission dont parle Gauthier-Villars nous montre que le théâtre n’a d’autre objectif que d’opérer une série de déplacements qui vont du déroulement des pulsions élémentaires du corps, en passant par le rythme, par la dislocation de l’anatomie jusqu’à l’éclatement des forces premières occultes pour mettre à nu la vie dans sa transparence.
C’est en ce sens, que le théâtre peut alors dégager sa réserve sexuelle innomée dans le mouvement où le corps peut enfin disposer de l’espace qui s’ouvre à lui et qu’il ouvre.
« C’est peut-être là que de l’idéologie on peut passer au pré-théâtre en insérant dans le réel tourmenté le vaudou, par son dynamisme, la puissance de sa fonction mythique et symbolique, continue de reproduire en son sein les contradictions de la société haïtienne. Il les ré-actualise et les re-joue pour mieux les supporter. » Franck Fouché.
Ce texte m’a touché parce que Faubert Bolivar joue à retourner l’Homme pour le montrer dans toutes ces turpitudes de manières crues et sans appel.
« Les cochonnes abondent et l’homme a l’embarras du choix ».
Faubert regarde le contexte de la femme actuelle en allant chercher dans l’homme les pulsions qui le guident. L’auteur équilibre le texte en nous montrant que face à la cruauté déraisonnée de l’homme, la femme crée son univers propre de résistance. Le tout constitue une farce épique et poétique.
La langue est féroce, crue, poétique, biblique dans le sens apocalyptique et vire à la farce au moment où on s’y attend le moins.
La musique est importante dans cette pièce parce qu’elle fait référence à un point Guédé qui est une demande faite au dieu concerné. Pour obtenir satisfaction, le rituel commence par un chant d’invocation, suivi d’une prière puis de la demande. Comme la musique fait partie intégrante de ce rituel, sa présence dans la pièce est une évidence.
Nous avons utilisé une batterie pour symboliser Baron Samedi et la danse Banda et une guitare à consonance rock, pour représenter Dame Brigitte. Ces instruments arbitrent leur joute verbale.
Je souhaiterais faire sentir au spectateur que le cimetière est le lieu du théâtre et non un décor. Les croix qui sont disposées au dessus de l’espace de jeu donnent l’impression que les personnages évoluent entre les tombes.
La proximité du public placé de chaque coté de l’espace de jeu (en bi-frontal) l’inscrit comme partie intégrante du décor.
Jean-Erns Marie-Louise
Résumé
C’est une histoire d’amour entre un homme et une femme, tel un « Roméo et Juliette » joué par les dieux de la mort. Jean-Simon Brutus alias Baron Samedi, dieu de la mort dans le vaudou haïtien et Dame Brigitte alias Gran’n Brigitte, déesse de la mort et épouse de Baron Samedi, développent devant nous un chant d’amour qui aurait pour titre « Je t’aime moi non plus ». Cette histoire a pour cadre non pas un balcon mais un cimetière… Le cadre est posé. Les personnages parlent du désir et de l’absence du désir, de la trahison, du rapport de classe, qui mettent un frein à l’attirance mutuelle. Ce texte a des allures koltésiennes sur le commerce du désir ; ce jeu prend une dimension homérique. Nous voilà projetés dans une tragédie cynique et mystique.
Distribution
Jean-Erns Marie-Louise, metteur en scène
Avec
Rita Ravier, comédienne
Ndy Thomas, comédien
Daniel Dantin, musicien
Ghassen Fendri, créateur sonore et composition, musicien
Hugo Fleurance, créateur lumière
William Leclercq, régisseur lumière
Laura De Souza, costumière
Dominique Guesdon, constructeur de décor
Delphine Rigollaud, accessoiriste et constructrice de décor H
Frédérique Yaghaian, administratrice de production
Durée envisagée : 1h30
Personnes en tournées : 6/7
Lecture mise en espace
Janvier 2020 dans le cadre du Festival des petites formes de Tropiques Atrium scène nationale de la Martinique
Résidences de création 2021 – 2022
octobre / novembre 2021
Terre d’Arts Domaine Tivoli – Martinique
Tropiques Atrium scène nationale de Martinique.
mars 2022
Terre d’Arts Domaine Tivoli – Martinique
Tropiques Atrium scène nationale de Martinique
Tournée 2021 – 2022
8 novembre 2021 – Restitution publique Terre d’Arts – Martinique
15 (scolaire) et 16 mars 2022 – Tropiques Atrium, scène nationale de la Martinique
19 mars 2022- Espace Culture GG Fite-Duval – CTM Ville St Esprit – Martinique
25 (scolaire) et 26 mars 2022 – L’Artchipel, scène nationale de la Guadeloupe
Tournée CEDAC Guadeloupe
29 mars Centre Culturel Sonis – Les Abymes
30 mars – Salle Félix Proto – Les Abymes
31 mars – Salle Robert Loyson – Le Moule
1er avril – Centre Culturel Gérard Lockel – Baie-Mahault
3 avril – La source – Petit-Canal
Soutiens
DAC Martinique – aide au projet
Ministère de la Culture et des Outre-Mer – FEAC
Institut Français « Des mots à la scène »
Archipel.eu « la collection »
Collectivité Territoriale de Martinique
Préfecture de Martinique – FDVA2
Terre d’Arts Domaine Tivoli – Martinique
Tropiques Atrium scène nationale de Martinique
L’association Textes en Paroles – Guadeloupe
Arawak Beach Resort – Guadeloupe
MC93 Bobigny