— Par Pascal Jouary et Audrey Loussouarn —
Chaque passage du polémiste dans une émission vaudrait une condamnation. En quête d’audience, les journalistes continuent à l’inviter, reprenant à peine ses inepties.
Les conférences d’Éric Zemmour, au moment de la sortie de son nauséabond Suicide français, ont fait le plein en 2014. De studios de radio en plateaux de télévision, les médias lui ont déroulé le tapis rouge. Nouveau livre, même schéma. Et pour Un quinquennat pour rien, à chaque passage, la même observation : le polémiste crache son monologue anti-islam sans quasiment aucune reprise, par manque de préparation des journalistes ou tout simplement par recherche du buzz potentiel.
Premier exemple, le 6 septembre, dans C à vous sur France 5. Anne-Sophie Lapix, entourée de son équipe, a bien du mal à lui opposer des arguments solides : la journaliste le provoque sur l’islam, cherchant mine de rien à lui faire dire le pire. Pari gagné. Dans ses propos, rien de moins que des appels à la haine et une réinterprétation du Coran et de l’histoire, invérifiables parfois. Face à lui, Patrick Cohen est décontenancé.
À la suite de cette apparition, les condamnations s’enchaînent et sept cents personnes alertent le CSA. Pourtant, le lendemain, rebelote. Yves Calvi l’invite sur RTL. Éric Zemmour lâche l’idée que l’armée est prête à « nettoyer » les quartiers, information qu’il tient d’un proche de l’état-major. L’armée démentira. Peu importe, l’audience monte et son message est entendu. Le 12 septembre, c’est sur LCI qu’il est reçu par Audrey Crespo-Mara. Enfonçant le clou, il répète ses mêmes propos sur un terrorisme inhérent à l’islam. La journaliste relève simplement que le mot islam est présent 307 fois dans son livre pour souligner l’obsession de Zemmour…
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