Les 21, 22 & 23 janvier 2016 à 19h 30 au T.A.C.
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Les irrévérencieux, mais le sont ils vraiment ? Si la mise en scène mélange sans sourcilier « coco épi zabrico » c’est pour le meilleur et pour le Dire.
Tout commence par un marché de dupes. Créer une citée basée sur les disparités et la consommation de ses habitants, c’est le projet grandiose et lucratif formé par M. Pantalone avec la complicité du duc Orlando. Pour sceller leur accord M. Pantalone lui offre d’épouser l’une de ses filles. A partir de cette trame toute simple, se déroule un spectacle fascinant prétexte à côtoyer, Commedia dell’arte, hip hop et human beat box ( cette manière originale de rendre des sons copiant la musique avec la bouche) Une Commedia dell’arte judicieusement modernisée, dont les caractéristiques sont parfaitement respectées, pour les puristes. On y retrouve : entre autres types comiques de la comédie italienne, l’inénarrable Pantalon, un comique de gestes prononcé, des masques, l’utilisation de langues et onomatopées plurielles. Enfin, une propension véritable des acteurs à effectuer de remarquables performances physiques. Luca Franceschi crée un melting-pot théâtral saisissant, haut en couleur dans l’aisance disciplinée d’un grand équilibre farcesque. Un spectacle bigarré, fantasque et très attachant, servi par toute la puissance et toute la profondeur des comédiens. Tous sont bons interprètes et font que le spectacle parvient à investir le territoire du jeu qui permet au spectateur de trouver le rythme de cette cérémonie éclatée, comme contenue dans un pétard.
Un spectacle bigarré, fantasque et très attachant
Une fantaisie foisonnante et éclectique qui résonne à la façon d’une envolée lyrique et bouffonne, d’un poème à la gloire des mystères et des enchantements de l’art dramatique. Une œuvre qui permet au metteur en scène de combiner différents vocabulaires scéniques. Dans lesquels il fait se côtoyer de multiples univers, et donne corps à une représentation nettement personnelle. On peut légitimement s’interroger sur la pertinence d’une telle imbrication. Mais voilà bien la principale ligne de force de la commedia dell’arte. Cette cocasserie débridée qui surgit de cet emboîtement dramaturgique, en forme de liberté extrêmement touchante, et donne à Luca Franceschi de tricoter des numéros d’acteur, faits de gesticulations, de déclamations à fleur d’émotion, proches d’un comique très boulevardier. Des numéros qui ressemblent fort à une sorte de système qui trouve les rires du public. « Un spectacle drôle et revigorant, tout en apportant quelques réflexions bien dosées sur la tolérance et le droit à la différence » Autant de raison de ne pas manquer ce spectacle !
Pratique :
Au Théâtre Aimé Césaire.
Les jeudi 21, vendredi 22, samedi 23, Janvier 2016
Mise en scène : Luca Franceschi
Chorégraphie : Najib Guerfi
Avec :Samuel Camus, Mathilde Dutreuil, Salla Lintonen, Yannick Louis, Nicolas Moisy, Alexandra Nicolaïdis, Julie Seebacher.
Contact : 05 96 59 43 29 .
Christian Antourel
& Ysa de Saint-Auret
Texte paru dans Le Magazine France Antilles.