—— Le n° 318 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Le « débat citoyen » organisé vendredi 6 octobre par le CÉSECÉM dans la salle de délibération de l’ex-conseil général, avait un objectif clairement défini : inciter la « société civile » à s’emparer de la question vitale des inégalités. La modestie de la participation (une soixantaine de présent-e-s) n’a pas empêché un débat fourni, riche en informations de première main et plein de vivacité. Il y a matière à poursuivre, à étendre et approfondir la réflexion. Celle–ci doit nourrir l’action dont l’urgente nécessité est évidente.
La publication des données rassemblées et analysées par Christian Louis-Joseph s’impose pour alimenter le débat. Il en va de même pour les propositions présentées par notre camarade Philippe Pierre-Charles en temps que membre du CÉCESÉM.
En voici un résumé synthétique
1.Déclarer la lutte contre les inégalités et la misère sociale, grande cause martiniquaise.
2.Réaliser chaque année une conférence sociale avec l’aide d’un observatoire de la situation sociale. Cela doit se faire avec la participation pleine et entière des structures du mouvement social (syndicats, associations…)
3.Ouvrir les négociations de branches dans tous les secteurs pour une augmentation générale des salaires et des minima sociaux, financée pour les petites entreprises par une péréquation organisée avec le Grand Capital.
4 Défendre et développer les services publics dont la dégradation augmente les inégalités et les souffrances des plus faibles (santé, école, emploi,..). Créer des services publics du grand âge et de la petite enfance. Le bavardage sur la « silver économie » ne fait qu’entretenir l’illusion funeste que la loi du marché permettrait une prise en charge digne de la grande majorité de nos aîné·e·s.
5.Mettre en place un nouveau modèle productif. Il doit avoir pour but la satisfaction des besoins sociaux et la défense de l’environnement.
Seul ce double objectif permettra de faire face aux grands problèmes de notre temps, dont celui de la réduction des inégalités. La remise en cause radicale de la politique de l’Union Européenne en ce qui concerne les aides à l’agriculture, doit permettre de les orienter vers la petite agriculture nourricière, au lieu de la spéculation bananière.
La réduction drastique de l’émission de CO2 par des transports publics satisfaisants et gratuits, sera tout bénéfice pour la planète, l’emploi et les moyens des familles.
La production d’énergie renouvelable aura exactement les mêmes avantages.
La rentabilité économique, sociale, environnementale d’une telle politique est évidente dans le moyen et long terme, mais n’intéresse pas les gros investisseurs privés, avides de retour sur investissements à court terme. Voilà pourquoi il faut se tourner vers l’investissement public, ou au moins semi public.
L’exemple de la géothermie à Bouillante en Guadeloupe, où la soumission au grand capital a été préférée à la création d’une SEM sous direction des institutions locales, ne doit pas se reproduire dans les projets en Martinique, au large des Anses d‘Arlet.
Plus généralement, le développement des Sociétés coopératives ouvrières, des Sociétés à but d’emploi, des SEM, des entreprises publiques locales, est le plus adapté à nos objectifs comme au tissu économique et social du pays.
6. Ces orientations sont impossibles sans des instances politiques actives pour les mettre en œuvre. Il faut donc sans délai, sortir de la neutralité, de l’indifférence pratique, de la passivité d’un trop grand nombre d’élu·e·s, et mettre en place des instruments visant à initier, encourager, conduire, accompagner ces démarches. Ces instruments doivent être sous le contrôle des représentant-e-s du mouvement social, sans lesquels ils ne seront que des décorations inutiles.
7. Mettre en place une structure ad hoc pour développer l’accès aux droits, dont la défaillance a été récemment soulignée. Peu de chance d’efficacité sans participation organisée et reconnue du mouvement social.
Ces propositions ne sont pas le renversement du capitalisme qui reste l’objectif de toute politique conséquente de lutte contre les inégalités. Elles dessinent simplement les contours possibles d’un plan d’urgence dont la réalisation dépend fondamentalement de la mobilisation des masses, et des élu·e·s capables de se ranger de leur côté.
La paix au Moyen-Orient passe par le respect des droits du peuple palestinien
En se déclarant « en guerre », Benjamin Netanyahou n’a fait que confirmer la nature de la politique de l’État d’Israël depuis des décennies. La guerre menée contre le peuple palestinien se traduit dans la négation permanente de ses droits, dans la politique d’Apartheid menée contre lui, dans les occupations illégales de plus en plus fréquentes de son territoire, dans les actions armées d’une brutalité inouïe contre le peuple, dans les provocations répétées qui jalonnent l’histoire du peuple martyr de Palestine.
Un jour ou l’autre, tout le monde savait que cette politique criminelle risquait de déboucher sur des drames plus sanglants, les uns que les autres. Les victimes civiles d’aujourd’hui, nous ne pouvons que les déplorer. Elles sont sans doutes moins nombreuses que celles qui ont déjà endeuillé le peuple palestinien, mais nous réaffirmons que la cause palestinienne sera mieux servie par les luttes s’inspirant des intifadas précédentes c’est–à–dire par des soulèvements populaires contre les forces armées sionistes dans une optique d’émancipation nationale et sociale.
La responsabilité de la prétendue « communauté internationale », des chefs d’État, qui n’ont jamais rien fait pour que les droits des Palestiniens, et les propres résolutions de l’ONU soient respectés ne saurait être occulté.
Le GRS ne peut qu’ajouter sa voix à celle des vrais partisans de la paix (ceux-ci existent aussi au sein du peuple israélien) qui passe par la reconnaissance des droits légitimes d’un peuple confronté aux pires exactions depuis des décennies.
Le gouvernement de l’État d’Israël doit arrêter la guerre et se décider à appliquer les résolutions internationales conformes au droit du peuple palestinien de disposer de lui même et de ses territoires.
Gaoulé kont chlordécone
22 au 28 octobre 2023
Programme de la manifestation
Dimanche 22 octobre 8h-18h : VILAJ KONT CHLORDÉCONE
Lundi 23 octobre 18h30 : IMPACTS DU CHLORDÉCONE SUR LA SANTÉ
Mardi 24 octobre 18h30 : PLATEFORMES ET PROPOSITIONS LÉGISLATIVES
Mercredi 25 octobre 18h30 : ARTISTES CONTRE LE CHLORDÉCONE
Jeudi 26 octobre 18h30 : AGRICULTURE, PÊCHE FACE AU CHLORDÉCONE
Vendredi 27 octobre 18h30 : COMBAT JUDICIAIRE CONTRE LE CHLORDÉCONE
Samedi 28 octobre 8H : NOU AN LARI-A KONT CHLORDÉCONE
Urgences absolues
Aider financièrement la mobilisation de Simenn Matinik Doubout-Gaoulé kont chlordécone. Une cagnotte en ligne est montée.
Se constituer partie civile. C’est possible pour les individus comme pour les associations, organisations, institutions. Un formulaire est disponible comme première étape de la démarche.
Populariser les rendez-vous de la semaine avec une place particulière pour le 28 octobre, jour du déferlement, du déboulé, de la grande manifestation. 8h maison des syndicats.
Samedi 14 octobre à 10h, à la maison des syndicats, conférence de presse pour une présentation officielle de la mobilisation anti-chlordécone : sens et modalités.