— Par M’A —
Chaque année, le 6 novembre à 11h25, les femmes françaises commencent à travailler « gratuitement » en raison des inégalités salariales persistantes entre les hommes et les femmes. Cette date symbolique, calculée par la newsletter féministe « Les Glorieuses, » met en lumière une réalité alarmante : les femmes continuent d’être désavantagées sur le plan économique, malgré des avancées législatives et sociales.
L’écart salarial entre les femmes et les hommes reste préoccupant. Selon les statistiques d’Eurostat, les hommes gagnent en moyenne 15,4 % de plus que les femmes en France. Bien que ce pourcentage ait légèrement diminué par rapport à l’année précédente (15,8%), il témoigne d’une progression trop faible. Pourtant, des solutions existent pour réduire ces inégalités de salaire.
Les militantes des « Les Glorieuses » proposent plusieurs politiques publiques pour lutter contre l’écart salarial. L’une de leurs recommandations est de conditionner l’accès des entreprises aux marchés et aux subventions publiques au respect de l’égalité salariale. Cette mesure, à zéro euro, vise à garantir que les fonds publics ne contribuent pas à aggraver les inégalités. Elle est également soutenue par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Une autre mesure préconisée est la revalorisation des salaires des professions où les femmes sont prédominantes, notamment celles liées aux soins et à l’éducation. Ces emplois, largement féminisés, se sont révélés cruciaux lors de la crise de la Covid-19 et sont essentiels à la cohésion sociale.
De plus, les militantes demandent une réforme du congé maternité et paternité pour qu’il soit rémunéré de manière équivalente pour les deux parents, favorisant ainsi la répartition équitable des responsabilités familiales.
Il est essentiel de souligner que ces inégalités de salaire sont également un motif de démission pour de nombreuses salariées. Selon « Les Glorieuses, » trois quarts des femmes envisageraient de quitter leur emploi en raison de ces disparités. Pourtant, l’Union européenne prend des mesures pour accroître la transparence salariale, obligeant les États membres à rendre la transparence des salaires effective à partir de 2026.
En 2023, le combat pour l’égalité salariale demeure une priorité. L’écart de rémunération entre les sexes constitue une injustice persistante qui nuit à l’autonomie financière des femmes. Cette inégalité économique engendre des violences économiques conjugales, un aspect souvent méconnu des violences faites aux femmes. Il est crucial de reconnaître que payer équitablement les femmes est non seulement une question de justice, mais également un moyen de les protéger de ces formes insidieuses de violence.