— Par l’Union des Femmes de Martinique —
LUMINA SOPHIE « femme flamme » de l’insurrection du sud – septembre 1870
« Tout comme en 1848, la logique de la guerre sociale favorisa l’irruption massive des femmes sur la scène publique. Elles devinrent plus actives, plus « visibles » et ne se cantonnèrent pas à l’arrière-plan…Dans la lutte contre l’ordre de l’aristocratie blanche, la révolte avait besoin de la totale implication des femmes, de leur énergie, de leur dévouement et de leur dynamisme. Il devint nécessaire qu’elles descendent dans la rue, qu’elles marchent dans les traces des champs de canne et les chemins vicinaux, qu’elles s’arment, qu’elles combattent ; qu’elles prennent la parole et des initiatives. Toute aptitude, attitudes et actes, qu’on leur refuse en temps normal »
(extrait de « l’insurrection de Martinique » 1870-1871 – Gilbert PAGO – Ed.Syllepse.)
Du 22 au 26 septembre 1870, éclatait l’insurrection du Sud à la Martinique.
22 ans après l’abolition de l’esclavage, les masses rurales se révoltèrent pendant 5 jours, pour combattre le mépris raciste, les iniquités sociales et la partialité de la justice qui punissait lourdement les Noirs et faisait preuve de mansuétude à l’égard des Blancs (comme le procès de Lubin, noir condamné au bagne pour s’être vengé d’un blanc qui l’avait rossé).
Les femmes étaient présentes dans cette insurrection, actives dès les pétitions en faveur de Lubin, et présentes aux actions militaires aux cotés des hommes.
Lumina Sophie était la figure de proue des femmes dans ces évènements historiques. A 19 ans, cette couturière fut une véritable meneuse de femmes et d’hommes. Enceinte, cela ne l’empêcha pas de faire des kilomètres dans la campagne pour étendre la révolte. Elle fut arrêtée et condamnée au bagne de Guyane, où elle mourut à l’âge de 28 ans, le 15 décembre 1879, d’épuisement et de mauvais traitements.
144 ans après..,, notre devoir de mémoire
Rendre visible la participation active des femmes dans l’histoire et particulièrement dans l’histoire de la Martinique.
Lumina Sophie est sans doute aujourd’hui la plus connue de toutes. Dès 1998 nous avons, avec nos modestes moyens, contribué à mieux la faire connaitre, par différentes manifestations
( inauguration du Rond Point Lumina Sophie sur la commune de Schœlcher….).
D’autres le sont moins et méritent d’être plus connues : Madeleine CLEM- Rosannie SOLEIL, par exemple, ont, elles aussi construit l’histoire de ce pays.
Rebaptisons nos rues et faisons vivre notre histoire