— Par l’UFM —
Vendredi 13 janvier dernier, l’UFM était présente à la salle Camille Darsière de la CTM pour écouter et partager les savoirs et les pratiques des professionnels en matière de suicide.
Ce drame nous affecte de plus en plus. Il est la conséquence des souffrances trop longtemps refoulées pour certain-es, et trop souvent incomprises par un environnement indifférent voire hostile à ces fragilités .
Plus de 70 suicides par an, pire que le réseau routier en Martinique.
Les chiffres cités par le Pr Jehel sont éloquents : pour l’OMS (1), le suicide est une urgence mondiale avec 800 000 cas par jour. Tous les 10 jours on enregistre ici un suicide et tous les 3 jours, une tentative de suicide chez les adolescents.
Si les hommes, passant plus fréquemment l’acte (80 %), sont 2 fois plus suicidaires que les femmes, les facteurs de risques sont plus prégnants chez les femmes.
Outre les témoignages poignant exposés lors de cette conférence, on a pu constater que les femmes étaient sur-exposées aux suicides :
la violence, notamment conjugale, la dépression qui intègre un potentiel suicidogène, la dépendance augmentaient les taux de suicides. Il faut rappeler qu’un comportement suicidaire peut révéler un traumatisme certain, surtout sexuel.
Les femmes payent un lourd tribut suite à l’inceste : victimes en majeure partie, dès leur plus jeune âges dans leur enfance (18 à 22 %, selon Dr Ducros, psychiatre, soit 1 fille/5 !) d’agressions sexuelles dont elles ne se remettent peu, car souvent contraintes au silence, sauf si elles sont prises en charge par des professionnels avertis
La population vieillissante, composée en majeure partie de femmes, souvent veuves, qui sont victimes de l’isolement et sombrent souvent dans la dépression, entraînant de fréquents suicides.
Selon C. NERIS, référente territoriale, « Notre société n’autorise pas les hommes à exprimer leur mal-être. Notre société a jugé, castré, interdit ! » D’où la conclusion du sociologue Louis-Félix OZIER-LAFONTAINE, qui a fait mention de la difficulté extrêmement forte des jeunes hommes à surmonter les souffrances de la séparation conjugale dans notre pays…
L’isolement en silence des jeunes femmes devient aussi une épreuve lorsqu’elles partent outre-mer aux études, parfois de longues années et dépérissent sans vouloir alerter leur famille, pour ne pas les inquiéter. Les « migrations » des campagnes vers les villes provoquent également les mêmes effets dévastateurs.
Les 50 000 personnes à la recherche d’emploi et en situation d’emploi précaire ont alerté un ancien syndicaliste, qui a enjoint SOS KRIS de s’associer aux services de médecins du travail pour pallier les ravages au niveau des salarié.e.s que le harcèlement au travail broyait, notamment dans la fonction publique. Les femmes, plus nombreuses, ne sont évidemment pas en reste, puisque 66 % à la CTM par exemple et plus nombreuses dans les catégories les moins rémunératrices.
développer des moyens de transports adéquats pour participer aux actions, qu’elles bénéficient de moyens de subsistance en rapport !… Les politiques doivent être multiples en la matière et efficientes !
En fait, la décision de se suicider est prise et apaise la victime qui est en aveuglement devant ses problèmes si on ne la protège pas, solidairement et humainement et étant effectivement à ses côtés avec humilité et fiabilité !
5 gestes ont été préconisés pour prévenir les suicides, à l’instar des gestes de secourisme :
1/ Identifier les signes de gravité
2/Oser dire son inquiétude
3/ Appeler
4/ Orienter
5/ Rester présent-e et à l’écoute comme au sein de S.O.S KRIZ.
Cette nouvelle structure a présenté son fonctionnement : Depuis septembre 2016, 550 appels ont été reçus.
L’UFM soutient SOS KRIZ dans son action. Elle est logiquement un-e des partenaires du réseau mis en place, et certaines de ses membres et salariées s’y sont personnellement investies en tant que bénévoles. Elle est en cours de passation d’une convention de partenariat avec cette structure dont la devise est « Ensemble nous sommes plus forts ».
La séance s’est achevée avec une note d’espoir ; Mme F. SAINTE-ROSE, secrétaire de SOS KRIZ a en effet remercié l’assemblée en l’invitant à partager avec SOS KRIZ l’envie de vivre !
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