« Les Faux British », une pièce de Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields

Dimanche 26 mai à 21h sur France 4

— Par Hélène Lemoine —

 « Les Faux British », proposée par la Compagnie des Femmes à barbe, est une pièce de théâtre hilarante qui se joue depuis près de 10 ans. Ovationnée par le public depuis de nombreux mois, elle a remporté le Molière de la Comédie en 2016. La pièce, qui reprend les codes de l’absurde à la manière des Monty Python, promet une soirée de rire et de bonne humeur.

L’histoire tourne autour du club des admirateurs de Conan Doyle, qui décide de monter une pièce inédite, supposément écrite par le célèbre romancier anglais. Cependant, l’amateurisme de cette troupe va transformer la représentation en un véritable chaos comique, où tout ce qui peut mal tourner le fait. Dès l’arrivée des spectateurs, les imprévus se multiplient : un chien perdu, une cheminée qui s’écroule et des accessoires défectueux.

La pièce débute avant même que les spectateurs ne soient assis, avec des éléments de décor qui tombent en morceaux et des acteurs qui se présentent maladroitement. Les comédiens, incarnant des amateurs, exagèrent leurs traits et leurs performances deviennent grotesques, ajoutant une couche supplémentaire d’humour. Le comique de répétition est omniprésent, avec des gags récurrents comme la cheminée qui s’effondre ou les trophées de chasse qui ne tiennent pas en place.

Les personnages sont variés et loufoques : la professeure d’anglais qui en fait trop dans son rôle de fiancée du défunt, le professeur de mathématiques qui force sur les liaisons pour souligner l’aristocratie de son personnage, et le jeune frère de la fiancée, qui est particulièrement maladroit. Les morts sur scène, quant à eux, ne restent pas immobiles, créant des situations absurdes et comiques.

 La pièce brille par l’interaction entre les comédiens et le public, qui est souvent plié en deux de rire. Jean-Marie Lecoq, dans le rôle de l’inspecteur, agit comme le fil rouge de la pièce, maintenant une cohésion dans ce chaos organisé. La troupe, totalement décalée, parvient à créer une complicité avec les spectateurs, rendant l’expérience théâtrale encore plus immersive et amusante.

 Bien que certaines répétitions dans le mécanisme humoristique soient notables, la pièce reste un exemple brillant de théâtre moderne et réjouissant. « Les Faux British » ne révolutionne pas les codes du théâtre de l’absurde, mais elle les utilise efficacement pour divertir. À l’instar de « Dernier coup de ciseaux » de Sébastien Azzopardi ou « Thé à la menthe ou t’es citron ? » de Patrick et Danielle Haudecoeur, elle réussit à remplir sa fonction primaire : faire rire aux éclats.

 « Les Faux British » est une pièce où des virtuoses de la comédie se font passer pour de très mauvais acteurs. Entre le décor qui s’écroule, les accessoires défectueux et les personnages extravagants, le rire est garanti du début à la fin. C’est une célébration du théâtre de l’absurde et une déclaration d’amour aux romans noirs anglais, où le public est invité à partager une soirée mémorable et délirante.

Distribution Les Faux British

  • Henry Lewis : Auteur
  • Jonathan Sayer : Auteur
  • Henry Shields : Auteur
  • Gwen Aduh : Adaptateur
  • Miren Pradier : Adaptateur
  • Gwen Aduh : Metteur en scèneAvec Gwen Aduh (en alternance avec Lionel Laget), Miren Pradier, Aurélie de Cazanove, Nicolas Reynaud, Renaud Castel, Yvan Garouel, David Alexis