Les Etats-Unis, un pays faux

—Par Gary Klang —

J’ai soudain compris que ce qui me gênait avec les États-Unis, c’était la fausseté. Tout m’y paraît faux : les sourires cheese, le faux rêve américain, tout est faux. Car enfin, comment parler de rêve alors que des millions de gens ne peuvent pas se soigner à cause des coûts prohibitifs des soins de santé ? Deux ou trois jours à l’hôpital et la note peut vous réduire à la mendicité. Tous les pays occidentaux ont un système de sécurité sociale, à l’exception des États-Unis. Vous trouvez ça normal ? Comment parler de rêve américain lorsque des milliers de gens ont pour maison la rue ou leur voiture ? Qu’est-ce que ce pays de rêve où les gens vivent dans la peur, à cause des assassins qui pullulent ? Sans oublier la vente libre des armes de guerre pour engraisser les patrons de la NRA. Oui, tout me semble faux dans ce pays car il n’a de rêve que le nom.

Quant à la prétendue démocratie, me dira-t-on ce que contient ce terme alors que le vote du peuple peut être annulé par quelques bourgeois repus, baptisés du terme ronflant de Grands Électeurs ? Comment parler de démocratie quand ce pays soutient sans sourciller le génocide qui se déroule sous nos yeux à Gaza ? Plus de 40 000 morts dont des femmes et des enfants. Sans oublier Cuba que Washington affame par un embargo depuis plus de 60 ans. La raison du plus fort. Peut-on parler de démocratie lorsqu’un pays tente plus de 600 fois d’assassiner un leader étranger, en l’occurrence Fidel Castro qui osa faire une révolution pour libérer son île de la tutelle de la mafia et des politiciens américains ? Peut-on qualifier de démocratique un pays qui refuse de restituer de restituer Guantánamo au gouvernement cubain ? Un pays qui trouve naturel de torturer les prisonniers et de condamner des gens à mort au risque de tuer des innocents ? Un pays qui attaque l’Irak en pleine nuit et tue aveuglément des femmes et des enfants, puis s’arroge le droit de pendre son président en filmant la scène. La mort est un spectacle. Sans oublier Edgar Snowden, réfugié en Russie, et Julian Assange, tous deux punis pour avoir osé dire la vérité. C’est, dit-on sans rire, le pays du free speech.

Mais, dans le même temps, ce pays tellement faux possède des héros que le monde entier envie : Martin Luther King, Rosa Parks, Marlon Brando ou Muhammad Ali, qui dit non à la guerre au Vietnam et préféra perdre son titre de champion du monde. Le même osa ensuite rendre visite à Fidel Castro, honni par l’Amérique entière. Qui dit mieux ?

C’est cette Amérique là que je veux célébrer.

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