“Racialisé”, “racisation”, “islamophobie”… Ce vocabulaire, qui s’est installé dans le débat public, est issu d’une mouvance de pensée qui gagne du terrain à l’université. Certains s’en félicitent, d’autres dénoncent l’intolérance de ses partisans.
“Le féminisme islamique”. Sans point d’interrogation. Comme si les expressions “féminisme” et “islamique” pouvaient être accolées sans susciter la moindre controverse. Voilà sur quoi doivent plancher, à partir de cette semaine, les étudiants en sociologie et science politique de l’université Lyon-II dans le cadre d’un cours consacré aux “mouvements sociaux dans les Etats postcoloniaux”.
Photo : A l’université Paris-VIII. (Capture d’écran/Twitter)
A l’honneur lors de ces travaux dirigés, le livre de Zahra Ali “Féminismes islamiques” (éd. La Fabrique). Cette chercheuse à l’EHESS et à l’Institut français du Proche-Orient milite en faveur du port du foulard. Selon elle, le féminisme “bourgeois de Simone de Beauvoir” a été utilisé à “des fins coloniales, donc aujourd’hui postcoloniales et racistes”. Elle en prône donc un nouveau, “attaché au texte sacré et à la tradition prophétique” et propose: “une libération qui pose un tout autre rapport au corps […] marqué par des normes et par une défense du cadre familial hétérosexuel”.
Un vide académique
Cet enseignement délivré à Lyon constitue-t-il une exception ? Ou bien traduit-il l’influence grandissante des tenants de la pensée dite “décoloniale” au sein des facultés françaises ? Selon les postcolonial studies, courant venu du monde anglo-saxon et sud-américain, le “passif colonial” continuerait à structurer toutes nos institutions et représentations. Encore minoritaires dans le champ académique il y a dix ans, ces thèses semblent s’inviter de plus en plus à l’université.
C’est d’abord une question de vocabulaire. “Racisme structurel” (de l’Etat français), “domination blanche”, ” féminisme islamique”… Une nuée de concepts qui ne se limitent plus aux cercles d’initiés et aux réunions militantes. Un peu partout, on voit se multiplier les cours, les travaux dirigés, les doctorats, les sujets de thèse, les colloques ayant trait à ces questions.
Beaucoup des chercheurs ou enseignants rencontrés au cours de cette enquête témoignent sous couvert d’anonymat. Le sujet, disent-ils, est trop “brûlant”, trop “passionnel”, “confisqué par les extrêmes”. Pour les esprits “raisonnables”, ceux qui voudraient “continuer à travailler”, il n’y aurait que des coups à prendre à rester “à l’écart des vieilles ou nouvelles chapelles”. 80 intellectuels, dont Elisabeth Badinter, Mona Ozouf, Pierre Nora, Alain Finkielkraut ou encore Boualem Sansal, dénoncent cependant cette “offensive des ‘décoloniaux’” dans “Le Point” cette semaine.
“Tout cela crée un profond clivage entre collègues”, souligne Gérard Noiriel, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en Sciences Sociales (EHESS). Benjamin Stora, président du Musée de l’Histoire de l’Immigration et spécialiste de la guerre d’Algérie, est à peine plus disert. Malgré tout, il lâche :
“Dans notre pays, nous avons peu de professeurs spécialistes de l’histoire de la décolonisation. Du coup, le sujet est préempté par de jeunes doctorants en sociologie ou en science politique, parfois très dogmatiques.”
C’est dans ce vide académique que se sont engouffrés ceux que l’on appelle, et qui s’appellent eux-mêmes, les “décoloniaux”, des chercheurs qui assument d’être aussi des militants.
Le 6 novembre dernier, Sciences-Po Aix-en-Provence a programmé une conférence sur le thème : “Un féminisme musulman, et pourquoi pas ?”La conférencière s’appelle Malika Hamidi, sociologue, auteur de plusieurs articles et d’un essai, notamment sur la question du foulard. Elle préconise :
“La lutte féministe de la musulmane d’Europe sera principalement une lutte contre l’islamophobie et le paternalisme d’un certain féminisme occidental à prétention universaliste.”
Habituée des colloques en France (elle a aussi été invitée à l’institut d’études politiques de Lyon et à l’EHESS), Malika Hamidi se targue d’être aussi “une femme de foi et une militante”. A son CV il faut ajouter le titre de directrice générale de l’European Muslim Network, une organisation présidée par Tariq Ramadan.
Tariq Ramadan, la chute d’un gourou
“Interdit aux Blancs”
A Strasbourg, au printemps, la faculté des sciences sociales a fait intervenir dans son master “religions, sociétés, espace public” (préparant aux métiers de médiateur socioculturel et de “référent laïcité”) Hanane Karimi, jeune doctorante en sociologie. Militante de longue date de l’abrogation de la loi interdisant le port du voile à l’école (elle tweete parfois sous le hashtag #Tousvoilés), animatrice en août 2016 d’un séminaire au “camp d’été décolonial” réservé aux “victimes du racisme d’Etat” (et donc “interdit aux Blancs”), Hanane Karimi est, elle aussi, une proche de Tariq Ramadan, même si elle semble avoir pris ses distances depuis qu’il est accusé de viols.
A l’université de Strasbourg, encore, la parole a été donnée à Valérie Amiraux, titulaire de la chaire de recherche du Canada en étude du pluralisme religieux. La sociologue, qui participe à de nombreux débats en France, fait aussi partie du “comité scientifique” pour la grande consultation des musulmans de France, réuni par Marwan Muhammad, ancien directeur exécutif du Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF), réputé proche des Frères Musulmans et de Tariq Ramadan. Le choix des deux conférencières est totalement assumé par la direction de la faculté des sciences sociales. Il s’agit de deux “universitaires reconnues”, précise son doyen, Jean-Daniel Boyer, qui ajoute que ces deux collègues se sont exprimées dans un cadre “soumis à la critique”.
Pour ses partisans, la percée de la mouvance “décoloniale” illustre en effet l’expression du pluralisme à l’université, qui s’ouvrirait enfin aux “problématiques” nouvelles travaillant la société. Pas suffisamment encore aux yeux de certains. C’est le cas du sociologue Eric Fassin, directeur du département d’études de genre à Paris-VIII. Cette figure médiatique, qui exerce une réelle influence sur une partie du monde universitaire et intellectuel français, a cosigné une tribune collective, publiée dans “Libération” en 2015, condamnant le rôle de l’Etat français, “comme l’acteur principal d’un racisme institutionnel”. Aujourd’hui, il regrette que les universités soient toujours trop frileuses :
“Dans le champs d’étude de la question raciale, les postes de professeurs sont rares. Et le travail des chercheurs suscite beaucoup d’opposition.”
“Pas vraiment la Shoah”
François Burgat, lui, n’a pas attendu ces dernières années pour faire entendre sa voix. Septuagénaire, directeur émérite de recherche au CNRS, il n’a jamais tourné le dos à Tariq Ramadan, y compris après sa mise en examen pour viol. “La vraie question n’est plus de savoir si Tariq Ramadan ‘a violé trois femmes’, expliquait-il le 26 octobre sur Twitter,mais bien ‘avec l’aide de qui ces trois femmes sont-elles parvenues si facilement à rouler trois magistrats dans la farine’ ?”
Sur Twitter toujours, après l’émoi suscité par l’assassinat de l’octogénaire juive Mireille Knoll, chez elle à Paris, il n’a pas hésité à écrire : “Oups, ce n’était pas vraiment la Shoah dans un appartement.” Parmi d’autres déclarations publiques, on peut noter ses attaques contre la télévision française qu’il traite de “Télavivision” (en référence à Tel-Aviv) ou ses incitations à “soutenir le CCIF”. Et François Burgat compte toujours autant de disciples au sein de l’Institut de Recherches et d’Etudes sur le Monde arabe et musulman (Iremam) d’Aix-en-Provence, un laboratoire doté de moyens importants et qui accompagne, pour les années 2018-2019, quarante-cinq doctorants dans la rédaction de leurs thèses.
Récemment, il a ainsi dirigé les travaux de l’un d’eux sur les rapports entre le Qatar et le prédicateur sunnite Youssef al-Qaradawi. Ce dernier, parfois surnommé “le cheikh de la mort “, est l’auteur de plusieurs fatwas autorisant les attentats-suicides ; il déversait, en 2009, sur la chaîne Al-Jazeera, sa haine des juifs :
“Le dernier châtiment a été administré par Hitler.”
La thèse consacrée au prédicateur a été soutenue le 20 novembre 2017, devant un jury présidé par François Burgat. Elle n’a pas encore été publiée, mais certains observateurs qui ont assisté à la soutenance ont été interloqués. “Les relations de Qaradawi avec le Qatar y sont qualifiées de simple ‘soft power islamique de complémentarité’ !” raconte l’un d’entre eux. Son auteur, Nabil Ennasri (formé par Tariq Ramadan, dont il dénonce la “lapidation médiatique”), est aujourd’hui docteur en science politique.
Des initiatives troublantes
Parfois, les initiatives de la faculté sont plus troublantes encore. En octobre 2017, des universitaires de Lyon-II ont convié – dans le cadre d’un colloque intitulé “Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ?” – Abdelaziz Chaambi, le fondateur de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), mais aussi… fiché S par les services de renseignement. Suite au tollé de nombreuses associations, la présidence de l’université a fini par annuler la manifestation. Cas isolé ? Poursuivons le tour de France.
En janvier 2018, le syndicat Solidaires Etudiant-e-s de l’université Paris-VII a essayé d’empêcher une représentation de la pièce “Lettre aux escrocs de l’Islamophobie qui font le jeu des racistes”, tirée du livre de Charb, l’ancien rédacteur en chef de “Charlie Hebdo”, mort sous les balles des frères Kouachi. Motifs invoqués par les étudiants :
“En organisant cet événement, Paris-Diderot participe à ce mouvement de construction raciste d’un ‘ennemi de l’intérieur’, d’une catégorie racialisée dangereuse : le/la musulman-e.”
Et que penser des réactions épidermiques de certains enseignants quand, il y a trois ans, la secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes dans le gouvernement de Manuel Valls, Pascale Boistard, a déclaré dans “le Figaro” ne pas être “sûre que le voile fasse partie de l’enseignement supérieur” ? Une vingtaine de professeurs et de maîtres assistants se sont aussitôt violemment insurgés. La prise de position de la secrétaire d’Etat pouvait bien évidemment être contestée ou critiquée, mais pourquoi une partie de l’élite universitaire française est-elle allée jusqu’à lui reprocher d’instrumentaliser le “droit des femmes au profit de politiques racistes et colonialistes”, à la stigmatiser en “islamophobe” et, pis encore, en “porte-parole des pourvoyeurs de haine” ?
La victoire des Frères musulmans
Tout cela dessine pour le moins un climat. Et les militants de la laïcité, à l’unisson de certains spécialistes de l’islam, y voient la preuve de la victoire culturelle remportée par les Frères musulmans dans le monde universitaire. Les Frères, expliquent-ils, évitent de mettre en avant leurs propres objectifs. Ils les intègrent dans d’autres combats, comme la lutte contre les discriminations ou pour l’égalité hommes-femmes. Depuis peu, les mêmes s’inquiètent de la percée du Parti des Indigènes de la République, créé en 2005, que sa porte-parole, Houria Bouteldja, définit comme “anti-impérialiste et antisioniste”. Un professeur d’économie , confie, en off :
“Aujourd’hui, à l’université, si vous vous opposez à ces réseaux, vous passez vite pour un raciste.”
Autre confidence, presque apeurée, d’une chercheuse en poste dans le sud de la France, ayant toujours voté à gauche, défendu les droits de l’homme, combattu toutes les discriminations :
“Avant, le pire pour un universitaire, c’était d’être accusé de plagiat ; maintenant, c’est de se voir traiter d’islamophobe sur internet. Cette accusation signe la fin d’une carrière.”
Quelques téméraires, pourtant, osent prendre le risque. Par exemple, Isabelle Barbéris, agrégée de lettres modernes, normalienne, chercheuse associée au CNRS et maître de conférences à Paris-VII. “Certains étudiants, dit-elle, ont été littéralement endoctrinés par des professeurs qui sont de purs militants, mais que leurs titres académiques légitiment auprès des jeunes.” Céline Masson, professeur de psychopathologie clinique à l’université de Picardie Jules-Verne, ajoute :
“Il existe aujourd’hui une petite cinquantaine d’universitaires très présents sur certains campus qui instrumentalisent la notion de racisme d’Etat.”
En juin, Céline Masson a fait paraître avec deux autres professeurs (Isabelle de Mecquenem, professeur de philosophie de l’université de Reims, et Jean Szlamowicz, de l’université de Bourgogne) une tribune titrée : “Un antiracisme sectaire à l’assaut des facs : malaise dans la culture juvénile”. Ils y décryptaient le “discours univoque et véhément”, qui, de colloques en conférences sur l’”islamophobie”, cherche, “au mépris de la rationalité critique”, à “légitimer l’idée d’une racisation de la société et d’un racisme d’Etat”. Ainsi s’impose peu à peu une vision du monde, clivée entre les “indigènes” opprimés et les “Blancs” héritiers de la colonisation.
Alors que le mot “race” – jusqu’il y a peu signe de ralliement de l’extrême droite – vient d’être effacé de la Constitution française par un vote à l’unanimité de l’Assemblée nationale, en juillet 2018, le voilà qui fait son entrée en force dans les universités, y compris les plus prestigieuses. En juin 2018, la Sorbonne a lancé une série de conférences autour du thème : “Approches phénoménologiques du genre et de la race. Penser les oppressions et les résistances”.
L’”objectivité du savoir”
En septembre, Paris-Diderot (Paris-VII) a aussi tenu un ambitieux colloque. Trois jours de réflexion avec au menu : “Racisme et discrimination raciale, de l’école à l’université”. Plusieurs enseignants de Paris-VII disent aujourd’hui à “l’Obs”, mais toujours sous le sceau de l’anonymat, combien ils ont été heurtés par ce symposium. Bien sûr, expliquent-ils, la problématique de la race, en tant que construction sociale, mérite l’intérêt. Bien sûr, poursuivent-ils, les facultés ont toujours eu pour mission d’animer le débat et la recherche. Mais le Code de l’Education prévoit aussi que l’enseignement supérieur soit “indépendant de toute emprise politique, religieuse ou idéologique”. Et qu’il tende à l’”objectivité du savoir”. Or, à lire la présentation des travaux de Paris-VII, il semble d’emblée posé que l’école et l’université françaises sont par nature “racistes”, et produisent automatiquement des discriminations. “C’est donner raison à Bouteldja [la porte-parole des du PIR, NDLR]“, affirme l’un de ces enseignants.
Si des associations de défense des droits de l’Homme parviennent parfois à lui fermer la porte des facultés – comme à Limoges il y a un an –, à Toulouse, en revanche, elle a été reçue par deux fois en 2016. Elle bénéficie également du soutien de nombreux intellectuels. En juin 2017, après un article du “Monde”consacré au malaise croissant de la gauche face à l’”usage militant des notions comme la ‘race’ ou l”slamophobie’”, une vingtaine de personnalités s’indignent dans une tribune et volent au secours de Bouteldja : “Accusations infondées”, “calomnies”. Parmi les signataires : l’historienne Ludivigne de Bantigny, la sociologue Christine Delphy, la philosophe Isabelle Stengers, l’écrivain Annie Ernaux, ou l’éditeur Eric Hazan.
Les “thèses” professées par Houria Bouteldja ont depuis longtemps franchi les sphères confinées de la radicalité. En voici un florilège. Sur les Blancs : “J’appartiens à ma race. Au-dessus de moi, il y a les profiteurs blancs. […] Mes oppresseurs.” Sur l’homosexualité : “La tarlouze n’est pas tout à fait un homme. Ainsi, l’Arabe qui perd sa puissance virile n’est plus un homme.” Sur les juifs : “Pour le Sud, la Shoah est – si j’ose dire – moins qu’un détail. […] Cette histoire n’est pas la mienne en vérité […]. C’est pourquoi, je vous le dis en vous regardant droit dans les yeux : je n’irai pas à Auschwitz.”
“Femmes, voilez-vous !”
Lors des grèves des facs au printemps, on a pu mesurer l’effet de tels discours sur les étudiants. Les murs de plusieurs universités ont été tagués de slogans racistes (“Mort aux Blancs”, “Fuck White People”, “Assimilation = ethnicide”, ” Si le racisme antiblanc existait, je serais un gros faf”) ou à connotation islamiste (“Femmes, voilez-vous !”, “Allahou akbar”, ” Califat Queer “). Pendant le même mouvement de grève, lors d’une conférence à Nanterre, deux militants ” décoloniaux ” ont été jusqu’à soutenir que “la gauche blanche enjoint aux non-Blancs de s’identifier comme homosexuels “. Pourquoi ?” Parce que la majorité blanche du Nord impose sa vision de la sexualité, qu’elle prétend universelle et émancipatrice, à l’intégralité de la population non-blanche du Sud qui ne lui a rien demandé. ” Sus à l’”homoracialisme français”, concluaient les deux ” décoloniaux “. A bas l’”impérialisme gay” (l’une des expressions phares d’Houria Bouteldja).
Sous la pseudo-spécialisation du langage, des alliances, en apparence contre-nature, se nouent. Entre les Indigènes de la République, les Frères musulmans (lesquels conceptualisent également une racialisation de l’islam) et certains militants d’extrême gauche. Tous unis pour dénoncer un “racisme d’Etat structurel, pensé, organisé et légalisé par des Blancs” et pour instituer les “indigènes” (noirs, arabes ou asiatiques) en “nouveaux damnés de la terre”.
Exemple tout récent : le Collectif Rosa-Parks, qui, en octobre, a appelé à faire la “grève de la France” (“On disparaît de nos lieux de travail, de nos facs, de nos écoles”) pour dénoncer la “gestion raciale” des populations et la “ségrégation” érigée en “système”. Au bas de cet appel, les signatures d’Houria Bouteldja du PIR, de Marwan Muhammad du CCIF et d’une dizaine d’universitaires, parmi lesquels les “indigénistes” assumés Nacira Guénif-Souilamas, professeur de sociologie à Paris-VIII, et Françoise Vergès, politologue.
De l’avis de tous ceux que nous avons rencontrés au cours de cette enquête, la mouvance “décoloniale” gagne du terrain à l’université. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en inquiètent. Le plus souvent en silence. Un professeur est allé jusqu’à nous avouer sa “terreur” face à d’éventuelles représailles d’étudiants. Un autre craint de ne plus “obtenir de crédits” pour ses recherches s’il critique les orientations de son labo. Discours inutilement alarmistes ? Peut-être est-il simplement temps d’ouvrir le débat sur le sujet, sans anathèmes ni fantasmes, et de faire un état des lieux.