— Par Florent Grabin, de l’Association écologique P.U.M.A. —
Dans notre Martinique, l’entre-soi est un cancer pour notre société avec des conséquences graves pour une grande partie de la population, c’est une situation qui pénalise de nombreuses personnes au détriment de l’aménagement et la protection de notre territoire. Là où nous sommes rassurés, c’est que la nature vient nous accompagner dans nos démarches avec malheureusement des victimes collatérales, très souvent innocentes.
Qui n’a pas entendu nos candidats sur les tréteaux électoraux clamer que la participation du peuple devra être omniprésente ? Dans le même temps le législateur a conforté ces actions à travers la loi L300-2 du Code de l’Urbanisme dite la Concertation. La réflexion collective est foulée au pied par l’entre-soi, ceux qui peuvent donner des avis ne sont pas invités et les lanceurs d’alertes sont ‘’évités’’.
Depuis quelques temps il est de plus en plus impossible de circuler librement sur la RN 5, au niveau de la commune de Rivière-Salée vers le Sud et pour toute réponse nos dirigeants mettent en accusation les pluies, qui n’ont strictement rien à voir avec les mauvais calculs pour les écoulements des eaux de ruissellement. Avant la construction de la RN 5 la Rivière-Salée ne découchait pas, elle ne sortait pas de son lit, tout le bassin versant remplissait sa fonction en absorbant les eaux de ruissellement ; puis une équipe de sachants a décidé de dévier cette Rivière au niveau du Pont Bac à Petit-Bourg, dont les vestiges sont encore visibles.
Puis d’imprévision en imprévision ce sont toujours ceux qui ont créé le problème qui sont en charge de trouver les solutions de mise hors d’eau de cette zone qui est actuellement au même niveau que la Baie de Fort-de-France, dans ces conditions après tout le remblai de Génipa, du futur chargement des terres de Pays-Noyé à Ducos qui étaient des zones d’épandages de tout ce bassin versant, nous PUMA, mettons en garde tout cet entre-soi sur le risque de voir toute cette eau envahir toutes les parties basses, dont la piste de notre aéroport. Cette logique suicidaire est le signe de l’incompétence.
Toujours à propos de l’accusation mise sur la pluie faut-il désespérer ? Nous PUMA, continuons à affirmer que la nature a ses règles et ses lois que nous devons tous respecter, pas besoin d’avoir fait les grandes écoles des Ponts et Chaussées pour comprendre les règles de l’art. aujourd’hui nous assistons à un désordre au niveau du mur de soutènement de la Galleria.
Le bureau de l’entre-soi est sur le terrain pour constater que face à la dépossession de la connaissance des hommes de terrain, il y a un paradoxe technique que l’on devra gérer, tout ce qui se passe-là était prévisible, car pour faire passer le TCSP, le pied de mur a été attaqué au mépris du bon sens, ce qui a affaibli la stabilité de ce mur de soutènement. Paradoxalement il est proposé d’ériger un mur en pied de talus pour renforcer ce dernier.
Il est urgent d’appliquer la réforme du plan de communication mis en place pour faire comprendre que la Collectivité travaille pour nous, cependant il est urgent de faire le divorce émotionnel face à la prise de responsabilité.
Nous sommes consternés de voir que les mesures conservatoires ne sont pas prises pour stopper l’arrivée massive des eaux de ruissellement de toute la partie haute de ce secteur. Il y a deux affaissements de chaussée dans la limite de propriété qui n’ont jamais été traités par une protection, afin de stopper l’infiltration massive d’eau dans les parcelles basses, ces eaux ruissellent dans les remblais non stabilisés et viennent affaiblir les constructions.
Dans un sursaut politique, la CTM a invité les professionnels à venir le 14 novembre 2023, entendre ses projets pour les années futures, comme il fallait s’y attendre c’était la présentation d’un catalogue digne d’un grand centre commercial, nous n’avons pas été surpris par la méthode, car respecter la notion du dialogue est un gros mot politique. Un projet de ce type devrait être le résultat d’échanges avec tous les partenaires conformément à l’Article L 300-2 du Code de l’Urbanisme, la CONCERTATION ; cela nous aurait évité un contentieux sur la destruction de la Mangrove où il est prévu de dédoubler l’Autoroute, du Grand-Port de Fort-de-France, à Pays-Noyé à Ducos. Dans ce projet unilatéral, aucune réflexion ni étude sur la protection des parties basses de 25 communes du littoral qui seront sous l’eau du fait de l’élévation du niveau de la mer.
Nous PUMA, avons toujours milité pour que soit créée une dorsale du Nord au Sud, route réalisée majoritairement en tunnels afin de protéger notre biodiversité et surtout de permettre de récupérer les matériaux pour la réalisation des digues de protection des communes concernées.
Nos dirigeants n’ont pas encore compris qu’un tango se danse à deux, qu’il y a urgence à préparer ensemble la bonne partition environnementale, Pour Une Martinique Autrement.