— Par Michel Herland —
La Martinique est terre d’écrivains et de lecteurs qui ne sont pas tous écrivains. La Librairie Alexandre n’a pas sombré faute de lecteurs mais à cause de l’impéritie de certains édiles municipaux qui avaient pris la mauvaise habitude de laisser en souffrance les factures de livres et de fournitures scolaires. Pour triste qu’elle soit, la disparition de cette librairie historique du centre de Fort-de-France, de même que les difficultés de la Librairie Antillaise, ne privent pas les Martiniquais de livres, d’autres librairies existent offrant un large choix, depuis les bandes dessinées jusqu’à la littérature la plus raffinée, de quoi satisfaire les curiosité diverses des lecteurs.
Il y a pour autant bien peu d’événements autour des livres. Aussi faut-il saluer l’initiative du directeur de l’hôtel Diamant Les Bains qui a entrepris de prolonger, avec la participation active de Viktor Lazlo, le festival Écritures des Amériques, en organisant des rencontres mensuelles avec un écrivain. Des passionnés de la littérature avaient répondu à l’appel, le 23 février, pour écouter David Foenkinos dialoguer avec Viktor Lazlo avant de se prêter au jeu des questions de la part du public.
Le choix de David Foenkinos pour inaugurer cette série était parfaitement judicieux : un écrivain qui peut se montrer exigeant tout en engrangeant des succès populaires, comme La Délicatesse, roman sentimental adapté au cinéma avec Audrey Tautou dans le rôle principal, ou Charlotte, prix Renaudot, inspiré de la vie de l’artiste allemande Charlotte Salomon, un livre fait d’une suite de phrases d’une seule ligne. L’entretien de ce 23 février a tourné principalement autour du dernier ouvrage de Foenkinos, Numéro deux, qui raconte les affres de qui espérait à tort décrocher la timbale qui échoira finalement à un autre. En l’occurrence, le romancier se met à la place d’un jeune garçon qui faillit être choisi pour le rôle de Harry Potter, le héros de la saga de J. K. Rowling, mais qui s’est fait coiffer au poteau par un ultime concurrent. Comment réagir face à un tel échec, renoncer à un rêve de gloire ? L’argument du livre, on le voit, ne manque pas d’intéresser.
Ce premier « café littéraire » fut ainsi l’occasion de découvrir ce roman paru seulement au début de l’année et de faire connaissance avec son auteur dans un cadre propice, avec la mer en contrebas et la musique discrète du ressac.
Les prochains cafés littéraires : Léonor de Recondo le 23 mars, Wilfried N’Sondé le 13 avril, Jean d’Amérique le 25 mai, Michael Roch le 20 juin.
Théâtre / rappel : Le Déparleur le 5 mars à 18 h au Théâtre Aimé Césaire.