Une réalité encore sous-évaluée
En 2020, un total de 57 000 plaintes pour violences sexuelles dans les transports en commun parisiens a été enregistré, ce qui équivaut à une moyenne de 156 plaintes par jour. Cette alarmante statistique a été révélée suite à la consultation d’une note de la Sûreté régionale des Transports de la préfecture de police de Paris datant de 2022. Il est important de noter que ce chiffre représente une augmentation de plus de deux fois et demie par rapport à 2011.
Cependant, il convient de nuancer ces chiffres, car au cours des sept premiers mois de 2023, les infractions de ce type ont enregistré une baisse de 3,9 % par rapport à 2021, soit 31 infractions de moins. Malgré cela, les plaintes pour agressions sexuelles dans les transports restent préoccupantes, en particulier pour les femmes.
La note de police mentionne que le nombre de plaintes est probablement sous-évalué, en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, de nombreuses victimes ne connaissent pas la nature délictuelle des atteintes qu’elles subissent. Ensuite, certaines estiment que déposer une plainte est inutile, tandis que d’autres sont découragées par le sentiment de honte associé à ces agressions.
Il est à noter que les victimes les plus jeunes sont plus enclines à porter plainte, avec les mineures représentant la majorité des plaignantes. Ce phénomène est attribué en partie à l’influence du mouvement MeToo, qui a sensibilisé les jeunes générations aux questions de harcèlement et d’agressions sexuelles.
Les auteurs de ces agressions sont de diverses tranches d’âge, allant de 12 à 72 ans, mais la majorité des plaintes (60 %) concernent des « frotteurs » qui profitent de la promiscuité des transports en heure de pointe pour commettre des agressions telles que des mains aux fesses ou des caresses sur la poitrine. Les agressions de type « prédateurs » sont signalées plus fréquemment tôt le matin ou tard le soir, et les viols sont plus communs sur les lignes de Transilien desservant les villes de grande couronne.
Enfin, il est souligné que le nombre de plaintes reste insuffisant, malgré l’existence d’un numéro d’urgence dédié au traitement des agressions sexistes et sexuelles dans les transports en Île-de-France, le 31 17. Ce numéro, ouvert 24 heures sur 24, a géré 82 000 signalements en 2021.
Avec ChatGPT