Pourquoi la ville n’a pas été évacuée? Nouvelle hypothèse.
Ce mercredi 8 mai, le Centre de découverte des sciences de la Terre (CDST) organise différentes animations autour de la commémoration de l’éruption du 8 mai 1902 :
— de 9 à 17 heures : exposition philatélique « Collections trésors » par l’association Philapostel Martinique – bureau temporaire de La Poste afin de collectionner ou d’offrir une enveloppe souvenir et chasse au trésor pour le jeune public ;
— 11 heures : conférence grand public : « Pour quelles raisons les habitants de SaintPierre n’ont-ils pas quitté la ville avant le cataclysme du 8 mai 1902 ? », par Maurice Henry, doctorant laboratoire AIHP (Archéologie industrielle, histoire, patrimoine, développement de la Caraïbe) et GEODE (Géographie, développement, environnement de la Caraïbe, Université des Antilles) ;
— 17 heures : prestation de danse du groupe Zion-B-Boyz, atelier de sensibilisation et de démonstration avec le public, en particulier les jeunes, et création chorégraphique.
L’éruption de la montagne Pelée en 1902 est l’éruption volcanique la plus meurtrière du xxe siècle ; sa nuée ardente paroxystique du 8 mai 1902 reste célèbre pour avoir en quelques minutes entièrement détruit ce qui était alors la plus grande ville de l’île de la Martinique, Saint-Pierre, exterminé ses habitants — environ 30 000 personnes, seulement trois rescapés certifiés — et coulé une vingtaine de navires marchands. La destruction de la ville et de ses alentours était inévitable, mais pas la mort de ses habitants et de nombreux marins qui ont été les victimes effectives de décisions politiques et administratives nationales et locales — sur instructions ministérielles, refus par le gouverneur de la Martinique, Louis Mouttet, de faire évacuer la ville et de laisser appareiller les navires ancrés dans la rade — afin « d’assurer le second tour d’une élection législative le 11 mai. » (NDLR : thèse remise en cause dans la conférence de ce jour au CDST)
Référence capitale de l’étude du risque volcanique, et même du risque « naturel », elle montre ce qu’il faut éviter de faire à tout prix quand on court un danger « naturel » imminent : ne pas prendre la précaution élémentaire de faire évacuer la zone menacée quand il est encore temps. Ainsi, la nuée du 30 août 1902 a fait encore un millier de victimes, car on n’avait toujours pas pris cette précaution. En revanche, l’éruption de 1929/1932 n’en a pas fait, car toute la population du Nord de l’île avait été évacuée.
L’éruption type de 1889/1905 dont la nuée ardente catastrophique du 8 mai 1902 n’était qu’une phase, est aussi la référence fondamentale de volcanologie ; c’est la première éruption volcanique qui ait été scrupuleusement étudiée et décrite scientifiquement par Lacroix, Heilprin, Jaggar, Perret et beaucoup d’autres : pour désigner ce type d’éruption Lacroix a utilisé l’expression « éruption péléenne » et pour ses événements destructeurs, l’expression « nuée ardente ».
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