L’éphéméride du 15 octobre

Joseph Gallieni fait fusiller les princes malgaches, dans la colonie de Madagascar et ses dépendances le 15 octobre 1896.

Gallieni est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que résident général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes en imposant 50 jours de corvée par adulte. La cour royale, foyer de résistance contre la France, est placée sous surveillance.
Le 11 octobre 1896, lendemain du départ de l’ancien résident général Laroche, Gallieni, qui jouit des pleins pouvoirs, fait arrêter le prince Ratsimamanga et Rainandriamampandry, ministre de l’Intérieur, et les traduit devant le Conseil de guerre pour rébellion et « fahavalisme ». Le 15 octobre, à l’issue d’une parodie de procèsNote 1,8, ils sont condamnés à mort et exécutés à titre d’exemple, souhaitant faire « forte impression sur les indigènes ». Un des membres du Conseil de guerre devait confirmer par la suite que les deux accusés avaient été « condamnés sur ordre » de Gallieni. Ce dernier détruit le procès-verbal de l’audience plutôt que de le transmettre aux archives militaires

Pacification de Madagascar : exécution de Ratsimamanga et de Rainandriamampandry.

La colonie de Madagascar et dépendances est une colonie française ayant existé de 1897 à 1946, avant de devenir un territoire d’outre-mer jusqu’à 1958. Elle administrait le territoire de l’ancien protectorat français de Madagascar, auquel ont été rattachés successivement d’autres territoires sous souveraineté française, qualifiés de dépendances : l’archipel des Comores (dont Mayotte et les îles Glorieuses), l’atoll Bassas da India, l’île Juan de Nova, l’île Europa, le territoire antarctique de la Terre Adélie ainsi que les territoires subantarctiques des île Amsterdam, île Saint-Paul, archipel des Crozet et archipel des Kerguelen.

Historique
Cette colonie est fondée lorsque la France condamne à l’exil la reine Ranavalona III et met fin à l’autonomie de l’ancien protectorat dont le territoire correspondait à la fusion de l’ancien Royaume merina et des établissements Français de Diego Suarez, de Nosy-Be et de l’Île Sainte-Marie. Elle disparaît à la suite de l’approbation, le 28 septembre 1958, du référendum sur la Communauté française, la colonie étant de fait dissoute et la république de Madagascar est proclamée le 14 octobre 1958 sur le territoire de l’ancien protectorat.

La « pacification » conduite par l’administration française dura une quinzaine d’années, en réponse aux guérillas rurales dispersées dans le pays. Au total, la répression de cette résistance à la conquête coloniale fit plus de 100 000 victimes malgaches.

D’immenses concessions minières et forestières furent accordées à de grosses sociétés. Les chefs indigènes loyaux envers l’administration française se virent également accorder une partie des terres. Le travail forcé fut instauré en faveur des compagnies françaises et les paysans se virent incité, à travers l’impôt, à se salarier (notamment dans les concessions coloniales) au détriment des petites exploitations individuelles.

Les années 1930 virent le mouvement anti-colonial malgache gagner en dynamisme. Le syndicalisme malgache commença à apparaitre dans la clandestinité et le Parti communiste de la région de Madagascar se constitue. Mais dès 1939, toutes les organisations furent dissoutes par l’administration de la colonie, qui opta pour le régime de Vichy.

Le retour des combattants malgaches enrôlés durant la Seconde Guerre mondiale, les conditions de vie misérables des populations indigènes et le militantisme des mouvements anti-colonialistes favorisèrent l’aspiration à l’indépendance et précipitèrent le déclenchement de l’insurrection.

En mars 1947, l’Insurrection malgache éclata, entraînant une répression sanglante par l’armée française qui fit plusieurs dizaines de milliers de morts. Aux termes de la légende noire du colonialisme, la répression fut accompagnée d’exécutions sommaires, de tortures, de regroupements forcés et d’incendies de villages. L’armée française expérimenta la « guerre psychologique » : des suspects furent jetés, vivants, depuis des avions afin de terroriser les villageois dans les régions d’opération.

Source : Wikipedia