Sortie de l’album Led Zeppelin IV, du groupe éponyme le 8 novembre 1971.
Led Zeppelin IV est le titre généralement utilisé mais non officiel pour nommer le quatrième album du groupe de rock britannique Led Zeppelin sorti le 8 novembre 1971 et dont la pochette originale ne comprenait pas la moindre inscription, y compris sur la tranche. L’album, qui comporte de nombreux classiques (Black Dog, Rock and Roll, Stairway to Heaven, When the Levee Breaks, etc.) que le groupe jouera sur scène jusqu’à la fin de sa carrière, est un des albums les plus vendus de l’histoire, avec plus de 23 millions de copies écoulées seulement aux États-Unis1 et 37 millions d’exemplaires vendus dans le monde. En France, il s’est écoulé à 1,1 million d’exemplaires selon les estimations. L’album fut composé et mixé aux Basing Street Studios d’Island Records, à Londres, à Headley Grange, une demeure victorienne isolée dans l’East Hampshire, et à Sunset Sound (Los Angeles).
Réception
Après l’accueil médiocre qu’avait réservé la critique à Led Zeppelin III à l’automne 1970, Jimmy Page décida que l’album suivant du groupe n’aurait pas de titre, hormis quatre symboles à l’intérieur de la pochette et sur le disque, chacun choisi par un membre du groupe. « Nous avons décidé de minimiser délibérément le nom du groupe sur le quatrième album, et qu’il n’y aurait aucune information, quelle qu’elle soit, sur la jaquette extérieure, a expliqué Page. Les noms, les titres et tout ça, ça ne veut rien dire5 ». Du fait de l’absence d’un titre officiel, Atlantic Records distribua des reproductions des symboles de diverses tailles à la presse pour leurs articles. L’album fut l’un des premiers à être produit sans identification conventionnelle, et cette attitude anti-commerciale était à l’époque controversée, en particulier pour certains cadres d’Atlantic.
Deux singles en sont extraits : Black Dog/Misty Mountain Hop le 2 décembre 1971, qui se classa 15e aux États-Unis (Billboard Pop Singles), et Rock and Roll/The Battle Of Evermore le 21 février 1972, qui atteignit la 47e place.
En 1998, les lecteurs de Q élisent Led Zeppelin IV 26e meilleur album de tous les temps ; en 2000, le même magazine le plaça au 26e rang dans sa liste des 100 meilleurs albums britanniques de tous les temps. En 2003, Rolling Stone Magazine en fit le 66e de sa liste des 500 meilleurs albums de tous les temps. Il est septième sur la liste des 100 meilleurs albums des années 1970 dressée par Pitchfork. En 2006, l’album se classa en tête des 100 plus grands albums britanniques établie par le magazine Classic Rock ; la même année, il atteignit la même place dans le sondage des 100 plus grands albums des lecteurs de Guitar World.
Pochette
Symboles
Les quatre symboles
Chaque membre du groupe a choisi un symbole personnel pour la pochette de l’album.
Celui de Jimmy Page est généralement appelé ZoSo, bien qu’il ne représente pas de lettres. Conçu par Page lui-même, sa signification reste mystérieuse. Il est issu de l’Ars Magica Arteficii (1557 de Gerolamo Cardano, un ancien grimoire d’alchimie, où il s’agit d’un sceau composé de signes du zodiaque7). Le symbole en forme de Z symboliserait la planète Saturne, ou le signe du Capricorne, gouverné par Saturne, qui est celui de Jimmy Page. Ce qu’il signifiait exactement pour lui est incertain, mais il est possible qu’il soit lié à l’intérêt qu’il portait à l’occultisme, et notamment aux œuvres d’Aleister Crowley.
Le symbole de John Paul Jones est un simple cercle recoupant trois vesica pisces. Pris dans un livre de runes, il symbolise une personne confiante et compétente.
Celui de John Bonham, les trois cercles entrelacés, représente la trinité père-mère-enfant, mais on peut aussi le voir comme une batterie vue de dessus. Il représente également le logo d’une marque de bière particulièrement prisée de Bonham.
Le symbole de Robert Plant est la plume de Maât, déesse égyptienne, qui représente la vérité, la justice, l’équité et l’écriture, à l’intérieur d’un cercle continu représentant la vie.
Il existe un cinquième symbole, choisi par la chanteuse invitée Sandy Denny représentant sa contribution à The Battle of Evermore : il est composé de trois triangles équilatéraux se rejoignant par leurs pointes. Il apparaît dans le livret de l’album IV.
Controverse sur l’album et sa pochette
Dans la controverse, selon un site internet évangélique célèbre pour son accusation selon laquelle Harry Potter, le deuxième livre le plus vendu au monde, serait « une tentative du Malin de renverser la Bible », les symboles de la pochette de l’album cacheraient en réalité un message à caractère sataniste typique du rock, « musique de Satan » :
• Le ZoSo : le « S » central serait le S de Satan, et les deux « O » liés par un trait représenteraient « les hommes en captivité sous Satan. (Par définition Biblique, tout homme qui ne reconnaît pas son état de pécheur, son besoin d’être racheté et sauvé gratuitement et personnellement par le sacrifice de Jésus-Christ sur la croix se trouve sous l’emprise du Malin, le Prince de ce monde et de ce siècle comme le définissent les Écritures. Le pacte avec Satan n’est qu’une étape supplémentaire, volontaire d’engagement d’un homme dans la rébellion contre Dieu et Son oint, Jésus-Christ). »8 Le « Z », lui, correspondrait au « symbole de l’envoûtement ou le charme opéré par la musique. Il se termine par la potence du pendu sur laquelle est placée une enclume qui représente le béat infernal. Certains véhicules équipés de véritables chaînes HI-FI (Haute Fidélité mais à qui ?) font entendre ce béat infra sonore avec la musique tesson diffusée à coups de décibels au-delà de… l’entendement du passant et du seuil admissible par l’oreille humaine sans dégradation de l’organe interne. (Trois osselets, le marteau, l’enclume et l’étrier font parvenir les sons au tympan, une membrane qui les capte en vibrant.) »
• Le deuxième logo serait un trèfle de la trinité Satanique inséré dans un cercle d’envoûtement.
• Le troisième logo constitué de 3 cercles serait une trinité ésotérique : la terre, l’air et le feu.
• Le quatrième logo représentant une plume enfermée dans un cercle, serait « bien évidemment un pacte signé avec le Malin. Le signataire est volontaire, signe le pacte avec son sang et se trouve protégé à l’intérieur d’un cercle. Il faut savoir que la maison de l’Adversaire est divisée et que les sorciers mènent une lutte fratricide entre eux pour acquérir davantage de pouvoir, dominer et s’élever dans la hiérarchie infernale. Tout fonctionne à l’inverse des valeurs chrétiennes de solidarité, d’amour fraternel, d’humilité devant Le Seigneur… »
Titre de l’album
Sa pochette ne comportant aucune indication de titre, l’album est généralement appelé Led Zeppelin IV, dans la continuité des trois albums précédents du groupe. Les catalogues d’Atlantic Records ont employé les noms Four Symbols (quatre symboles) et The Fourth Album (le quatrième album), et il est parfois appelé Untitled (sans titre), Sticks, Man with Sticks (en référence à sa pochette, un vieil homme transportant des fagots de bois), Runes, Four ou ZoSo (d’après le premier des quatre symboles qui apparaissent sur la pochette). Le guitariste du groupe, Jimmy Page, l’appelle fréquemment Led Zeppelin IV dans ses interviews, tandis que le chanteur Robert Plant se contente de l’appeler « le quatrième album ».