- Le massacre de Gnadenhütten a lieu le 8 mars 1782
- La journée internationale des droits des femmes est fixée le 8 mars en 1914
Le massacre de Gnadenhütten a eu lieu vendredi 8 mars 1782 pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, dans l’Ohio. 96 Amérindiens chrétiens dont 60 femmes et enfants ont été massacrés par un groupe de miliciens de Pennsylvanie, en représailles aux incursions effectuées par un autre groupe d’Amérindiens, alliés aux britanniques.
Les habitants de Gnadenhütten étaient tous des membres des tribus Lenapes et de l’Église moravienne, ils étaient restés neutres pendant la guerre d’indépendance à cause de leurs convictions religieuses et pacifistes. Pourtant, la centaine de civils amérindiens (dont une majorité de femmes et d’enfants) ont été sauvagement assassinés et scalpés par ces miliciens pennsylvaniens commandés par le colonel David Williamson (en).
Journée internationale des droits des femmes
La Journée internationale des femmes (selon l’appellation officielle de l’ONU), également appelée journée internationale des droits des femmes dans certains pays comme la France, est célébrée le 8 mars. C’est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes.
Cette journée est issue de l’histoire des luttes féministes menées sur les continents européen et américain. Le 28 février 1909, une « Journée nationale de la femme » (National Woman’s Day) est célébrée aux États-Unis à l’appel du Parti socialiste d’Amérique. À la suite d’une proposition de Clara Zetkin en août 1910, l’Internationale socialiste des femmes célèbre le 19 mars 1911 la première « Journée internationale des femmes » et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Depuis, des rassemblements et manifestations ont lieu tous les ans.
C’est la Russie soviétique qui est le premier pays à l’officialiser en 1921, rejointe ensuite par tous les pays du bloc de l’Est[réf. nécessaire]. C’est finalement en 1977 que les Nations unies officialisent la journée, invitant tous les pays de la planète à célébrer une journée en faveur des droits des femmes. La « Journée internationale des femmes » fait ainsi partie des 87 journées internationales reconnues ou introduites par l’ONU. C’est une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société et de revendiquer plus d’égalité en droits. Traditionnellement, les groupes et associations de femmes militantes préparent des manifestations partout dans le monde, pour faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition féminine, fêter les victoires et les avancées.
Dans le langage populaire, le marketing ou les médias, elle est parfois désignée de façon abusive par l’expression écourtée « Journée de la femme », parfois assortie de l’adjectif « internationale » ou « mondiale ».
Historique
Une naissance dans la mouvance socialiste puis soviétique
Une première Journée nationale de la femme (« National Woman’s Day ») a lieu le 28 février 1909 à l’appel du Parti socialiste d’Amérique. Cette journée est ensuite célébrée le dernier dimanche de février jusqu’en 19135.
En 1910 à Copenhague, l’Internationale socialiste adopte l’idée d’une « Journée internationale des femmes » sur une proposition de Clara Zetkin (Parti social-démocrate d’Allemagne) et Alexandra Kollontaï (menchevik du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, future commissaire du Peuple), sans qu’une date ne soit avancée7. Cette journée est approuvée à l’unanimité d’une conférence réunissant 100 femmes socialistes en provenance de 17 pays. Clara Zetkin aurait souhaité par cette journée contrecarrer l’influence des « féministes de la bourgeoisie » sur les femmes du peuple8.
La première Journée internationale des femmes est célébrée l’année suivante, le 19 mars 1911, pour revendiquer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail5. En Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, plus d’un million de personnes participent aux rassemblements5.
Le 25 mars de la même année, un incendie dans un atelier textile de Triangle Shirtwaist à New York tue 140 ouvrières, dont une majorité d’immigrantes italiennes et juives d’Europe de l’Es, enfermées à l’intérieur de l’usine. Cette tragédie, liée à l’exploitation des femmes ouvrières, a un fort retentissement5 et est commémorée par la suite lors des Journées internationales des femmes qui font alors le lien entre lutte des femmes et mouvement ouvrier.
En 1913 et 1914, dans le cadre du mouvement pacifiste de la veille de la Première Guerre mondiale, des femmes d’Europe organisent fin février ou début mars des rassemblements contre la guerre. En 1914, c’est le 8 mars qui est retenu.
En 1917, en Russie, alors que deux millions de soldats sont morts pendant la guerre, des femmes choisissent le dernier dimanche de février pour faire grève et réclamer « du pain et la paix ». Ce dimanche historique tombe le 23 février dans le calendrier julien alors en vigueur en Russie et le 8 mars dans le calendrier grégorien : c’est le début de la Révolution russe. Quatre jours plus tard, le tsar abdique et le gouvernement provisoire accorde le droit de vote aux femmes5.
C’est en souvenir de cette première manifestation de la Révolution que, le 8 mars 1921, Lénine aurait décrété la journée « Journée internationale des femmes » (« Международный женский день »). Il n’est en fait pas certain que Lénine y soit pour quelque chose, ce serait plutôt la proposition d’une « camarade bulgare » de l’Internationale communiste17. Par la suite, la journée est célébrée dans tout le bloc de l’Est.
En 1946, les pays de l’Est qui viennent de passer sous la coupe soviétique célèbrent la journée des femmes. La « greffe » de cette commémoration russe passe souvent par la propagande.[réf. nécessaire] La radio tchécoslovaque décrit alors, avec emphase, pour les citoyens tchécoslovaques, à quoi ressemble la journée des femmes à Moscou18 : « des avions apportent quotidiennement du mimosa, des violettes et des roses du Caucase et de Crimée […]. Les usines ont réservé des théâtres entiers uniquement pour leurs ouvrières. Les femmes sont des millions et des millions d’hommes, de pères, d’amants et de collègues de travail les couvrent de fleurs — littéralement — parce que la femme socialiste célèbre aujourd’hui sa fête, la fête de son émancipation. »
Légende française
En France, l’origine du 8 mars remonterait à une manifestation d’ouvrières américaines du textile. Ce mythe naît en 1955 d’un article du quotidien communiste L’Humanité relatant une manifestation de couturières new-yorkaises, un siècle auparavant, le 8 mars 185719. Cette information est relayée, chaque année, par la presse militante du PCF, de la CGT et des « groupes femmes » du Mouvement de libération des femmes[réf. nécessaire]. Mais cet événement n’a, en réalité, jamais eu lieu, le jour indiqué tombait même un dimanche. Selon une hypothèse étayée par Françoise Picq, la journée du 8 mars 1857 est un mythe et l’initiative en revient à Madeleine Colin, féministe et secrétaire confédérale de la CGT : la commémoration étant depuis son origine encadrée par le PCF et ses organisations satellites, elle souhaite l’affranchir de cette tutelle communiste pour en faire la lutte des femmes travailleuses.
Toutefois, l’incendie du 25 mars 1911 est officiellement rappelé par la ville de New York et par l’ONU et, bien qu’il ne soit pas à l’origine de la naissance de la journée internationale de la femme, il a été cité ou commémoré dans les journées internationales des femmes, où l’on se réfère encore à la mémoire historique des luttes des femmes et du mouvement ouvrier international.
Internationalisation
Une des premières Journée des femmes en Europe a été organisée en Belgique le 11 novembre 1972, en présence de Simone de Beauvoir, et a rassemblé 8000 femmes.
Le 8 mars 1977, reprenant l’initiative communiste et à la suite de l’année internationale des femmes de 1975, l’Organisation des Nations unies adopte une résolution enjoignant à ses pays membres de célébrer une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale » plus communément appelée par l’ONU « Journée internationale de la femme ».
Le 8 mars 1982, à l’initiative du MLF et de la ministre déléguée aux Droits de la femme Yvette Roudy, le gouvernement socialiste de François Mitterrand donne un statut officiel à la journée en France, quoiqu’aucune loi ni décret ne le mentionne.
Différentes appellations
Cette journée connaît différentes appellations, chacune d’entre elles véhiculant une certaine conception politique.
Les Nations unies et les autres organisations internationales qui en découlent avaient d’abord adopté comme désignation officielle « journée internationale de la femme » (« International Women’s Day » en anglais) avant de corriger cette erreur de traduction, depuis 2016, pour « Journée internationale des Femmes ».
Certaines féministes critiquent un nom ambigu, qui permet la mise en avant des femmes tout en continuant à leur assigner un rôle dégradant. D’où les « opérations marketing sexistes » qui ont lieu à l’occasion du 8 mars, « [à] mille lieues du combat pour les droits des femmes ». C’est pour ne pas légitimer ces récupérations contre-productives que certaines institutions françaises parlent de « Journée internationale des droits des femmes ».
Olivier Perrin, du quotidien suisse Le Temps, dénonce aussi l’utilisation du singulier « la femme », qui selon lui, « induit une vision naturaliste ». En 2013, Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des Droits des femmes, dénonce une « journée de « la » femme, qui mettrait à l’honneur un soi-disant idéal féminin (accompagné de ses attributs : cadeaux, roses ou parfums) » et souhaite « une journée de mobilisation […] pour rappeler que l’égalité femmes-hommes est une priorité. »