Christophe Colomb débarque sur l’ile de la Trinité le 31 juillet 1498
Trinité-et-Tobago, en forme longue la république de Trinité-et-Tobago, en anglais : Republic of Trinidad and Tobago, est un État insulaire des Caraïbes situé dans la mer des Caraïbes, au large du Venezuela.
Membre du Commonwealth, la langue officielle du pays est l’anglais ; le créole trinidadien, à base lexicale française est en déclin. Sa capitale est Port-d’Espagne.
Trinité-et-Tobago est composée de deux îles distantes de 35 km l’une de l’autre : Trinité et Tobago dont Scarborough est le chef-lieu.
En 2015, Trinité-et-Tobago avait le troisième plus important PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat d’Amérique, derrière les États-Unis et le Canada. Son économie repose principalement sur l’industrie pétrolière et pétrochimique, grâce aux grandes réserves en hydrocarbures que possède le pays.
Histoire
700 ans avant l’arrivée de Christophe Colomb à Trinité, l’île était peuplée par les peuples Caraïbes ou Arawaks. Au moment de la colonisation par le royaume de Castille, on comptait 40 000 Amérindiens. Pour cette population, l’île de Trinité servait de transit entre l’Amérique du Sud et les Caraïbes.
Colonisation
En 1498, lors de son troisième voyage, Christophe Colomb débarque sur l’île qu’il baptise Trinidad (Trinité). En 1532, le royaume de Castille s’empare de l’île ; débute alors la période de la colonisation castillane.
Le duché de Courlande établit une colonie sur l’île de Tobago de 1654 à 1659 puis, par intermittence, de 1660 à 1689.
Les Français conquièrent ensuite Trinité en même temps que Tobago pendant la guerre de Hollande (1672-1678). Le traité de Nimègue en 1678, entérine la possession de Trinité pour le roi Louis XIV aux dépens des Espagnols, comme celle de Tobago, aux dépens des Hollandais.
L’origine diverse de ses habitants donne naissance à une culture particulière à l’île, dont le carnaval est un élément essentiel. Deux langues y coexistent : le créole et le français, qui devient la langue véhiculaire. En effet, cette île est à prédominance française, la colonisation par les Castillans étant remplacée par celle des Français. Ce phénomène va faire dire à Eric Eustace Williams, historien trinidadien et Premier ministre de son pays de 1962 à 1981 : « L’Espagne règne, mais la France gouverne. »
En 1797, les îles Trinité-et-Tobago sont conquises par les Anglais auxquels elles sont officiellement attribuées en 1802 par la Paix d’Amiens, puis en 1815 après les guerres napoléoniennes. Tobago fait partie de la Windward Islands Colony (la colonie des îles-du-Vent) jusqu’en 1899, où elle est rattachée à Trinité pour former une seule colonie, afin de lui apporter une plus grande stabilité financière. Tobago devient alors une annexe de l’île Trinité.
Le cacao criollo, introduit par les castillans en 1525, est décimé en 17278 par des épidémies (Phytophthora) amenant les planteurs des peuples originaires, dont c’était la seule exportation, à créer en 1757 un mélange avec l’autre variété, plus robuste, le forastero, pour créer le cacao trinitario. Cette innovation est soutenue en 1783 par l’arrivée d’immigrants français créoles, alors que l’île est encore très peu peuplée : seulement 2 813 habitants dont 2 082 sont des personnes natives Américaines, soit une proportion de trois quarts, connue dans aucune autre île de la Caraïbe9. Mais dès 1789, les personnes natives ne représentent plus que 11 % de la population.
Forte de sa réussite, la culture du cacao trinitario est introduite au Sri Lanka en 1834 et en 1880. Sa culture s’étend ensuite à Singapour, aux îles Fiji et Samoa, en Tanzanie, à Madagascar et à Java.
Dès 1830, Trinité-et-Tobago en était le troisième producteur au monde8 après le Venezuela et l’Équateur. La pénurie de main d’œuvre sur les plantations fut compensée entre 1838 et 1917, par l’arrivée de 500 000 personnes natives d’Amérique dans la Caraïbe dont une partie à Trinité-et-Tobago. Entre 1866 et 1870, sous l’administration du gouverneur Gordoen, l’île décida d’attribuer les « terres de la Couronne » à des petits planteurs, le plus souvent des personnes issues de l’esclavage, et les forêts de la plaine centrale devinrent des cacaoyères12. Près de 7 000 des 11 000 personnes esclaves avaient en effet quitté les plantations de leurs ex-maîtres.
Trinité-et-Tobago connut dans la foulée un « âge d’or du cacao » entre 1870 et 1930, année où sa production était de 30 000 tonnes, puis une chute13, face à la montée en puissance des pays africains.
Indépendance de l’île
En 1962, Trinité-et-Tobago devient un État indépendant. Le début des années 1970 marque pour cette île une période de grave crise économique et sociale. Le choc pétrolier de 1973 engendre une hausse rapide des revenus pétroliers du pays. Au début de l’année 1975, le taux de chômage atteint 17 % et celui de l’inflation 23 %.
En 1976, le pays devient une république au sein du Commonwealth.
En juillet 1990, le groupe islamique Jamaat al Muslimeen tente un coup d’État.
Dans les années 1990, l’île vit un essor économique grâce aux revenus du pétrole.