Première mondiale d‘Un tramway nommé désir de Tennessee Williams au théâtre Ethel Barrymore à Broadway le 3 décembre 1947
Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) est une pièce de théâtre de Tennessee Williams, jouée pour la première fois en 1947 au théâtre Ethel Barrymore et pour laquelle il a remporté le prix Pulitzer en 1948. Elle remporte en 1948 le prix Pulitzer, le Drama Critics circle award et le Donaldson qui pour la première fois dans l’histoire sont attribués tous les trois à la même production. De son côté, l’association américaine des critiques de théâtre distingua Un tramway nommé Désir comme la pièce la plus importante du XXe siècle devant Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller et Long voyage du jour à la nuit d’Eugene O’Neill.
Synopsis:
Blanche DuBois fait irruption chez sa sœur Stella et son beau-frère Stanley Kowalski à La Nouvelle-Orléans. L’exiguïté du logement, les différences sociales entre Blanche et Stanley, le fait que Stella n’ait pas annoncé à Stanley la visite de Blanche, l’animosité de Blanche, jalouse de l’amour de sa sœur envers Stanley, laissent penser que l’arrivée de Blanche va troubler la relation de Stanley et Stella.
Sur le cadre spatio-temporel
Dès les premières répliques de Steve, voisin des Kowalski, un cadre réaliste est posé : on se trouve à La Nouvelle-Orléans, rue des ChampsÉlysées, dans le quartier historique pauvre mais charmant du Vieux Carré, enveloppés par les rythmes du blues et les senteurs de banane et de café. La présence de plusieurs personnages
secondaires permet de recréer l’animation populaire de la rue. On est début mai, a priori dans le temps présent du spectateur contemporain de la première représentation de la pièce.
Sur les personnages, leurs relations et leur passé
Blanche, professeur de lettres qui a quitté son collège de Laurel en cours d’année, a vendu la plantation de Belle Rêve, dans le Mississippi, demeure familiale des DuBois, onéreuse d’entretien et placée sous le sceau de la mort successive de ses occupants. La relation de Blanche à Stella est marquée par une oscillation entre des élans d’affection presque étouffants, et des reproches concernant le départ de Stella de Belle Rêve. Par contraste avec le calme de Stella, on sent déjà chez Blanche une tension, un surmenage annonciateurs de sa fragilité psychique. Des écarts culturels se font sentir entre Blanche et Stella, mais surtout entre Blanche et Stanley. La scène se termine sur une note dramatique, puisqu’on apprend que Blanche a été mariée, il y a bien longtemps, à un jeune homme qui est mort. L’épaisseur psychologique des personnages se matérialise déjà, autorisant l’identification des spectateurs.
Sur les thèmes développés
La mort est un thème central de cette scène d’exposition, où elle apparaît de manière symbolique comme la suite logique du désir, et vient ironiquement contredire l’idée du repos bienheureux induite par les « Champs-Élysées ». Elle se poursuit avec « le bois hanté par les femmes vampires » et éclate en association avec l’évocation de Belle Rêve.
L’idéalisme de Blanche constitue un autre thème essentiel de cette scène, que ce soit à travers la mention de Belle Rêve (« l’erreur » grammaticale soulignant la subjectivité du rêve : ce n’est pas la maison qui est un beau rêve, mais c’est la Belle – Blanche – qui rêve) ou de l’Étoile Stella, qui préfigure sa contemplation du ciel à la fin de la scène 2. Le prosaïsme de Stanley fournit à l’idéalisme de Blanche un contrepoint saisissant. Dès cette première scène, on voit se dégager un symbolisme en tension avec le pacte réaliste.
Personnages
Stanley Kowalski
Stella Kowalski, la femme de Stanley
Blanche Du Bois, la sœur de Stella
Harold “Mitch” Mitchell
Steve Hubbell
Pablo Gonzales
Eunice Hubbell
Le jeune collectionneur
L’étrange homme
L’étrange femme
La femme noire
La Mexicaine