Le massacre de Moïwana le 29 novembre 1986
Guerre civile du Suriname
La guerre civile du Suriname est un conflit qui dura de 1986 à 1992 au Suriname. Il a opposé le gouvernement du Suriname mené par Dési Bouterse au Jungle Commando mené par Ronnie Brunswijk. Le conflit a touché principalement l’est du Suriname, notamment les populations marrons.
La situation s’enlisant durablement, les Jungle Commando ont progressivement évolué vers le banditisme, entre l’attaque de la banque de Moengo et divers trafics sur le fleuve Maroni (essence, or, armes puis drogue).
Conséquence
À la suite de différents combats et massacres (Moïwana, le 29 novembre 1986), la Guyane française a vu affluer plusieurs milliers de réfugiés dans les environs de Saint-Laurent-du-Maroni. Ceux-ci, appelés Personnes Provisoirement Déplacées du Suriname (PPDS), ont été placés dans quatre camps de réfugiés, sous l’égide des Nations unies :
Camp A à côté de l’aérodrome de Saint-Laurent-du-Maroni (A pour aviation, également appelé Vliegveld — signifiant « aérodrome » en néerlandais — par les réfugiés… ) fut le camp de transit des femmes réfugiées attendant un enfant et sur le point d’accoucher, ainsi que toutes autres personnes nécessitant une surveillance médicale resserrée.
Camp PK9 le long de la route D9 allant vers Mana
Camp de Charvein au début de la route D10 reliant la D9 à Javouhey
Camp de l’Acarouany à proximité de Javouhey.
Ces camps sous tutelle du UNHCR étaient administrés par des gendarmes français avec l’aide de militaires de divers régiments 41e RI , 1 et 9 RCP, Bataillon de Chasseurs Alpins et autres. Nourriture, soins, électricité et eau étaient fournis par les militaires. La langue employée était le taki-taki, mélange de créole et d’anglais. Cette situation sociale, médicale et politique aura duré six ans, plongeant Saint-Laurent-du-Maroni et ses environs dans une situation difficile, notamment pour l’hôpital André Bouron, qui mit des années à se relever sur le plan financier.
Globalement, entre 1986 et 1992, la guerre civile au Suriname fit quelques 3 100 morts[réf. nécessaire], les victimes étant surtout issues des populations marrons, soit 1 % de la population du Suriname à l’époque.