L’éphéméride du 25 janvier

Louis Hébert, apothicaire, premier colon français installé en Nouvelle-France meurt à Québec le 25 janvier 1627

Louis Hébert, né en 1575 à Paris (France) et mort le 25 janvier 1627 à Québec (Nouvelle-France) est un apothicaire français. Il est surtout connu comme étant le premier colon à s’être installé en Nouvelle-France.

Fils d’apothicaire et provenant d’une grande famille en lien avec la profession, il entreprend des études pour une durée de cinq ans afin de pratiquer le même métier que son père en 1595. Il effectue entre 1606 et 1613 deux longs séjours en Acadie où ses connaissances et ses bonnes relations avec les Amérindiens lui permettent de procéder à un large inventaire des plantes de la région. En 1617, il effectue un troisième voyage vers le Nouveau Monde pour s’installer cette fois dans la région de Québec sur l’invitation de Samuel de Champlain. S’étant construit une demeure en pierres, il vit de l’agriculture et en profite pour étudier les différents végétaux sur le territoire. Louis Hébert est nommé trois ans plus tard procureur du roi où il a pour charge l’administration de la justice. Il obtient en 1623 d’Henri II de Montmorency des terres en partage avec la Compagnie de Jésus à Sault-au-Matelot près de Québec. Mais ce n’est que quelques années plus tard qu’il est élevé au rang de seigneur où la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges lui est concédée en partage avec les pères jésuites, à proximité de Québec. Il meurt le 25 janvier 1627 des suites d’une chute sur la glace. Son corps est inhumé au cimetière des récollets à Québec.

Occupant une place notable dans l’histoire de la Nouvelle-France et la mémoire collective québécoise, on le qualifie de premier agriculteur ou encore, d’« Abraham de la colonie »1 puisqu’il est le premier à s’installer définitivement et durablement à Québec à partir de 1617. Après son installation dans la région avec sa famille jusqu’à son décès, Louis Hébert aurait expédié à Paris un grand nombre de plantes provenant des espaces fréquentés par les Français en Amérique du Nord. Son legs est également considéré comme important en termes de descendants puisque de nombreux Québécois sont des progénitures lointaines de sa personne sans pour autant porter son nom.

La Nouvelle-France était une colonie et plus précisément une vice-royauté du royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d’abord une colonie-comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, les Cadiens, les descendants des habitants de l’ancienne colonie française du Canada, maintenant répandus sur tout le Canada, qui se disaient anciennement Canadiens ou Canadiens français (surtout quand il s’agissait de se distinguer des Canadiens anglais), y compris les Québécois francophones, Créoles louisianais et Métis.

Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des colonies suivantes : l’Acadie, le Canada, et la Louisiane. À son apogée vers 1745, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le Nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador.

La position géographique de la Nouvelle-France empêchait l’expansion vers l’ouest des colonies britanniques d’Amérique du Nord, ainsi que le ralliement des treize colonies à la Terre de Rupert. Ceci entraîna de nombreuses tensions qui culminèrent avec l’affaire Jumonville en 1754, événement déclencheur de la guerre de la Conquête ou guerre de Sept Ans qui se solda par la reddition de la Nouvelle-France en 1760, puis le traité de Paris de 1763.

La révolution égyptienne de 2011 (en arabe ثورة 25 يناير – thawrah 25 yanāyir, révolution du 25 janvier), est une série d’événements (manifestations, grèves, occupation de l’espace public, destruction de bâtiments et symboles du pouvoir, affrontements avec les forces de l’ordre) ayant abouti à la démission du président Hosni Moubarak et à une libéralisation du régime.

Révolution égyptienne de 2011 commence le 25 janvier

La révolution commence par des manifestations le 25 janvier 2011. Tout comme la révolution tunisienne, la révolution égyptienne s’est déclenchée en réponse aux abus de la police égyptienne, à la corruption, mais aussi à l’état d’urgence permanent et à ses procédures expéditives. Les facteurs démographiques structurels, le chômage, le manque de logements, l’augmentation des prix des biens de première nécessité et le manque de liberté d’expression sont également des causes importantes des manifestations, ainsi que les conditions de vie urbaines très dégradées pour les classes populaires. L’objectif premier des manifestants était d’obtenir la fin de l’État policier et la démocratie, qui passait d’abord par le départ du président égyptien Hosni Moubarak, au pouvoir depuis le 14 octobre 1981, et une répartition plus juste des richesses. Réunissant des manifestants de divers milieux socio-économiques, c’est le plus grand mouvement populaire qu’ait jamais connu l’Égypte. Le mouvement aboutit le 11 février 2011 au transfert du pouvoir à l’armée tandis que le président Moubarak se retire dans sa résidence de Charm el-Cheikh.

Alors que la transition politique se met en place, les mouvements sociaux prennent le relais de la contestation politique, à la fois sur le mode de la contestation de hiérarchies corrompues et de revendications sociales : conditions de travail, salaires, protection sociale. Les manifestations continuent chaque semaine, place Tahrir, pour compléter le changement de régime : dissolution du Parti national démocratique (PND), l’ancien parti au pouvoir, mise en accusation des personnalités du régime corrompues et des responsables des centaines de manifestants tués par la police, libération des prisonniers politiques, etc. Outre les revendications sociales qui restent fortes, le pays est agité par les affrontements confessionnels. Le différend sur le règlement judiciaire de la révolution relance la révolution lors des journées des 29 et 30 juin.

La révolution égyptienne est aussi surnommée Révolution de ou du papyrus, révolution du 25 janvier, révolution du lotus ou encore révolution du Nil.

Inégalités et pauvreté accentuées par la corruption et le népotisme
Le pays doit faire face à des problèmes socio-économiques majeurs, l’économie étant un des facteurs clés de l’insurrection selon Jean-François Daguzan20.

Même si l’Égypte n’est pas aussi riche en ressources pétrolières que d’autres pays arabes, son économie reste une économie rentière21. La plupart des rentes égyptiennes sont dépendantes de la conjoncture économique mondiale :

le tourisme (11,6 milliards de $ en 2009-2010, soit de 14 à 19 % du produit intérieur brut (PIB) selon les années) ;
le canal de Suez (4,4 à 4,7 milliards de $ sur le même exercice22, soit de 3 à 4 % du PIB) ;
les transferts financiers des émigrés (9,8 milliards de $, soit de 9 à 13 % du PIB23) ;
le pétrole et le gaz naturel : la consommation interne diminue la part de la production exportée25, mais les hydrocarbures continuent de contribuer pour 4,5 à 8 % au PIB ;
et l’aide américaine (2 milliards en moyenne, en baisse ces dernières années : l’aide militaire reste stable à 1,3 milliard en 2009, l’aide au développement baisse de 815 millions de dollars en 1998 à 250 millions en 2009).
Les investissements étrangers restent faibles, et sont constitués essentiellement d’achats d’entreprises privatisées. Les tentatives de diversification dans l’industrie n’obtiennent qu’un succès limité, la bureaucratie obérant tout développement et le secteur public demeure prépondérant. Les exportations ne couvrent pas la moitié de la valeur des importations. Les projets de développement financés par l’État concernent principalement des villes nouvelles, destinées à la bourgeoisie nationale et aux étrangers (tourisme). Les fonds de développement nationaux ne financent que ce type de projets, et des secteurs entiers sont délaissés, les services publics sont en complète capilotade, comme le montre l’incendie du Sénat en 2009, ou les innombrables accidents des chemins de fer et de la route. La comparaison avec la Turquie, pays musulman qui a réussi sa démocratisation et son décollage économique, est au désavantage de l’Égypte, ce qui augmente le sentiment de frustration.

Le régime Moubarak mène dans les années 1990 et 2000 une politique d’Infitah (« ouverture des portes », libéralisation), qui développe le secteur privé principalement par privatisations d’entreprises publiques. Cette ouverture vaut à l’Égypte le prix de « meilleur réformateur mondial » de Doing Business en 2007, malgré les malversations qui entachent le processus de privatisation. Le régime a ainsi provoqué un nouveau patronat, décrit comme une bourgeoisie parasite, favorisée par la fiscalité et enrichie par les privatisations, et qui soutient le régime. Une oligarchie plus large accapare les revenus de rente de l’économie égyptienne.

Portés par la conjoncture mondiale en 2005-2008, les revenus rentiers sont directement affectés par la crise : les transferts des migrants, obligés de revenir en Égypte car sans travail dans le Golfe, sont en forte baisse de 2008 à 2010, et les revenus tirés du tourisme, en baisse, bien que la fréquentation soit en hausse.

Les estimations nationales du pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté sont basées sur des enquêtes de sous-groupes, avec les résultats pondérés par le nombre de personnes dans chaque groupe. La définition de la pauvreté varie considérablement entre les nations. Par exemple, les pays riches emploient généralement des normes plus généreuses de la pauvreté que les pays pauvres (CIA World Factbook). Plus de 40 % de la population, soit environ 32 millions d’Égyptiens, vit avec moins de 2 dollars par jour, et au moins les deux tiers des Égyptiens sont pauvres. Cette pauvreté d’une partie de la population a été aggravée par la politique d’Infitah et la crise de 2008, au point qu’au cours de l’hiver 2010-2011, une partie de plus en plus grande de la population ne pouvait plus nourrir ses enfants. Cette situation avait été en partie masquée par les indicateurs économiques égyptiens, falsifiés par le régime Moubarak. La pauvreté a été encore accrue par la crise économique de 2008, bien que certains économistes défendent la thèse d’une résilience de l’économie égyptienne.

La croissance démographique rapide, doublée d’une urbanisation de la population, accentue les difficultés et favorise les contestations. En 1981, à la prise de pouvoir de Moubarak, le pays comptait quarante millions d’habitants ; en 2010, c’est le plus peuplé des pays arabes avec plus de 80 millions d’habitants. La population égyptienne est très jeune : il y a ainsi plus de 50 % de moins de 25 ans, dont 20,2 % entre 15 et 24 ans. Les diplômés du supérieur représentent 31 % d’une classe d’âge et ces jeunes qualifiés n‘ont que peu d’espoir de trouver à employer leurs compétences : alors qu’il y a 700 000 nouveaux diplômés chaque année, l’économie égyptienne ne fondé que 200 000 nouveaux emplois par an. Ainsi, 50 % des hommes de 15 à 29 ans et 80 % des femmes du même âge, diplômés du supérieur sont au chômage. Ces jeunes sont particulièrement à même de critiquer l’accaparement des richesses du pays et la corruption des classes dirigeantes (indice de 3,1 selon Transparency International), alors même que la place de l’État, autrefois protecteur, n’a cessé de reculer lors des ajustements structurels imposés par le FMI et la Banque mondiale31 ; il n’existe ainsi aucune allocation chômage.

Remise en cause de la réforme agraire
Depuis 1997, les réformes agraires de Nasser ont été fortement remises en cause par la mise en application de la loi 9648,, dans le cadre de la libéralisation de l’agriculture voulue par les élites et USAID50. Le triplement des loyers réglementés de la terre entre 1997 et 200249, puis leur libéralisation, ont entraîné des hausses cumulées de 1000 % en moyenne entre 1992 et 200751. Ces hausses ont plongé dans la pauvreté six millions de petits paysans48,52. Les trois quarts d’entre eux au moins ont dû renoncer à louer des terres pour se salarier48. De plus, les familles de grands propriétaires et les dignitaires du régime, soutenus par la police et disposant d’importants effectifs d’hommes de main, parfois équipés de blindés53, spolient violemment ces paysans depuis 199748. En quinze ans, des milliers d’affrontements ont ainsi opposé, dans des combats ruraux ou devant les tribunaux, des dizaines de milliers de paysans à des grands propriétaires54,55, pour un bilan d’au moins 290 morts et 1 791 blessés de 1998 à 2004, plus des milliers d’arrestations, y compris d’enfants56. La répartition des eaux d’irrigation occasionne aussi de plus en plus de conflits57, dont le principal est la « révolte des assoiffés » en 200658. Les organisations paysannes ont été interdites par le pouvoir, ce qui a empêché leurs luttes de déboucher sur une action collective de grande ampleur59,48.

Précarité alimentaire
Le pays n’est pas auto-suffisant : l’Égypte est le plus grand importateur de blé de la planète60, alors que les prix des produits alimentaires sont à leur maximum historique61, situation aggravée en Égypte par l’inflation élevée (10 à 15 %)29. Une situation similaire avait déjà provoqué des émeutes de la faim importantes en 200862 (avec une quinzaine de morts)63. Même après le renversement de Moubarak, ces émeutes peuvent donc se renouveler29.

Blocage politique et institutionnel
L’Égypte est en état d’urgence depuis 1967 (guerre des Six Jours) à l’exception d’une courte période de dix-huit mois au début des années 1980. Sous ce régime, la police bénéficie de pouvoirs particuliers renforcés, débouchant sur des abus, allant des violences policières à la torture64. Le cas de Khaled Saïd65, battu à mort par la police égyptienne en juin 201055,66,67 mais que la médecine légale avait autopsié comme mort d’une overdose de marijuana68 a particulièrement marqué la population du pays. L’extension de la corruption et de la torture, qui finit par concerner potentiellement les Égyptiens de toutes classes sociales, ont fait de l’État et de la police les ennemis communs de tous les Égyptiens45. Enfin, l’état d’urgence suspend les droits constitutionnels et autorise la censure.

Le président Moubarak est aux commandes du pays depuis 1981 et prévoyait que son fils lui succéderait lors des élections présidentielles de 2011. Les institutions politiques ont été complètement verrouillées par différentes modifications de la constitution, notamment les amendements de 2007, et n’offrent pas de débouché aux demandes de la société69,70. Seuls sept millions d’Égyptiens peuvent voter71. De la même manière, la loi 100 a bloqué le renouvellement des instances dirigeantes des syndicats, alors que dans le même temps la libéralisation de l’économie a rendu les demandes des ouvriers plus nombreuses70. Ce blocage aboutit à la fondation de quatre syndicats indépendants de la Fédération des syndicats égyptiens (FSE)57 entre 2007 et 2011, dont ceux des Taxes foncières, des Retraités, et une association indépendante des enseignants72. Enfin, tout changement est rendu impossible par l’importance prise par la corruption et l’oligarchie, qui est le seul appui du pouvoir29.

La politique extérieure de l’Égypte, largement tributaire des États-Unis depuis trente ans, et donc bienveillante envers Israël, est très impopulaire dans la population, qui est anti-américaine et pro-palestinienne26.

L’armée égyptienne joue un rôle politique de premier plan dans le pays, puisque tous les présidents depuis 1952 sont des militaires, de même que les principaux ministres73. En principe l’armée est fidèle au président en place, mais les militaires ne sont pas favorables à une succession dynastique des Moubarak74. Enfin, elle jouit d’une certaine popularité, à la fois par ses effectifs et par les réelles possibilités de promotion qu’elle offre, contrairement à la police où l’avancement se fait au favoritisme75.

Montée des tensions et élément déclencheur
Le chômage important, la vie chère et les salaires bas entraînent des grèves et manifestations de plus en plus fréquentes (266 en 2006, 614 en 2007, 630 en 2008 et de 700 à 1000 en 2009)76,77,78, voire plus pour Bárbara Piazza (3000 de 2004 à 2009), avec pour symbole la grève de l’usine textile de El-Mahalla el-Koubra en décembre 2006 (20 000 grévistes)69. Les revendications touchent tous les sujets, toutes les classes sociales : les pharmaciens sont en grève à 80 % en 200979 (ainsi que d’autres professions libérales77), et les manifestations prennent toutes sortes de formes (défilé, sit-in, rassemblement, grève, pétition, occupation), sont devenues routinières, et servent tout type de revendications79. L’année 2010 a semble-t-il été « prérévolutionnaire », le seul mois d’avril comptant 111 mouvements sociaux80, et un nouveau mode d’action, le blocage de routes, faisant son apparition57. Les partis traditionnels, ainsi que les Frères musulmans, sont absents de ces mouvements, ou interviennent à la marge. Les vrais moteurs de ces protestations sont des collectifs autonomes et des organisations de la société civile, non-dédiées à la revendication81.

Parmi ces collectifs, figurent le Mouvement du 6 avril dont certains leaders ont été formés par le mouvement serbe de Otpor, en Serbie en 200982. Ahmed Maher a aussi reçu les conseils des informaticiens de Google, et contribué à diffuser le livre Pour éviter de te prendre un coup sur la nuque [par la police] d’Omar Afifi83,84,85.

Comme en Tunisie, il y a donc d’importants antécédents protestataires et conflictuels depuis plus d’une décennie. Outre ces protestations massives, parfois réprimées brutalement, des flash mob étaient organisées en Égypte depuis quelques années : les activistes montraient ainsi qu’il était possible de contourner ou de déborder momentanément la police, et ont ainsi contribué à réduire le sentiment de peur que la police égyptienne pouvait inspirer45. La réaction des familles des victimes de l’attentat d’Alexandrie, qui refusent les condoléances d’Hosni Moubarak, peuvent être vues a posteriori comme un signe avant-coureur86.

Les causes structurelles d’un soulèvement étant là, l’élément déclencheur est le succès de la révolution tunisienne qui a abouti à la chute du régime de Ben Ali quelques jours plus tôt87,88, révolution qui montre que la volonté générale peut être une alternative à l’islamisme et aux dictatures89. Comme en Tunisie, les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, favorisent le démarrage de la contestation : 23 millions d’Égyptiens utilisent Internet

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