Léon-Gontran Damas décède à Washington le 22 janvier 1978
Léon-Gontran Damas (né le 28 mars 1912 à Cayenne, mort le 22 janvier 1978 à Washington, DC), est un poète, écrivain et homme politique français.
Il est cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1940. Grand amateur de jazz, il publia en 1937 Pigments, recueil de poèmes préfacé par Robert Desnos où il se révolte avec violence contre une certaine éducation créole d’inspiration bourgeoise qu’il voit comme une acculturation imposée. Un de ses grands thèmes est la honte de l’assimilation. Engagé dans la politique, il fut député de Guyane.
Il fit à Paris des études de droit puis, à l’École des langues orientales, de russe, de japonais et de baoulé.
Biographie
Allée des Trois fleuves à Cayenne, dont le nom fait référence à Black-Label de Léon-Gontran Damas.
Léon-Gontran Damas est né à Cayenne, dernier des cinq enfants de Ernest Damas (1866-?), mulâtre européen-africain, et de Marie Aline (1878-1913), métisse amérindienne-africaine originaire de Martinique. Une sœur jumelle, Gabrielle, née quelques minutes avant lui, mourut en bas âge. À la mort de sa mère, son père confia leurs cinq enfants à sa sœur Gabrielle Damas. En 1924, Léon-Gontran fut envoyé en Martinique pour ses études secondaires au lycée Victor-Schœlcher ; c’est là qu’il rencontra Aimé Césaire qui allait être pendant longtemps son proche ami et collaborateur.
En 1929, il vint à Paris pour ses études supérieures. Il fréquenta le salon littéraire de Paulette Nardal. C’est là qu’il rencontra Léopold Sédar Senghor. En mars 1935, les trois jeunes gens publièrent à Paris le premier numéro de la revue littéraire L’Étudiant noir, fondatrice pour ce qui allait être appelé la négritude, mouvement littéraire et idéologique d’intellectuels noirs francophones rejetant la domination occidentale en matières politique, sociale et morale.
En 1937, Damas publia son premier livre de poésie, Pigments. Damas s’engagea dans l’Armée française durant la Seconde Guerre mondiale, et fut ensuite député de Guyane (1948-1951). À ce titre, il présida la Commission d’enquête parlementaire chargée, en 1950, d’enquêter sur les incidents survenus en Côte d’Ivoire et la répression coloniale (Rapport Damas, Journal Officiel, documents parlementaires. Assemblée nationale, no 11348. Ce rapport est une source bien connue des historiens.
Dans les années suivantes, il voyagea et donna des conférences un peu partout en Afrique, aux États-Unis, en Amérique latine et dans les Antilles. Il fut aussi l’un des rédacteurs de Présence africaine, important périodique d’études noires, et délégué auprès de l’UNESCO pour la Société africaine de culture.
En 1970, Damas vint à Washington, où il enseigna à l’université de Georgetown, puis devint professeur à l’Université Howard. Il y demeura jusqu’à son décès en janvier 1978. Il est enterré en Guyane.
Œuvres
Poésie
Pigments, Guy Lévis Mano, (1937), Présence africaine, (1962).
Poèmes nègres sur des airs africains, Guy Lévis Mano, (1948).
Graffiti, Seghers, (1952).
Black-Label, Gallimard, (1956).
Névralgies, Présence africaine, (1966).
Dernière Escale, Editions Le Regard du Texte, 2012. Poèmes inédits.
Essais
Retour de Guyane, José Corti, (1938).
Poètes d’expression française, Seuil, (1947).
Poèmes nègres sur des airs africains, G.L.M. Éditeurs, (1948).
Contes
Veillées noires, Contes Nègres de Guyane. Stock, 1943. Montréal/Ottowa : Leméac, (1972).
Divers
Lors de son discours introductif aux débats sur le mariage pour tous à l’assemblée nationale en janvier 2013, Christiane Taubira cite Léon-Gontran Damas. Plus tard, Hervé Mariton et Christiane Taubira débattent de l’interprétation de ses écrits