L’éphéméride du 21 janvier

Six protestants sont brûlés sur le bûcher devant la cathédrale Notre-Dame de Paris le 21 janvier 1535

L’affaire des Placards est la polémique que provoqua le placardage clandestin d’un texte anticatholique sur les lieux publics à Paris et dans plusieurs villes de province, pendant la nuit du 18 octobre 1534. Elle provoqua la fin de la politique de conciliation menée par le roi François Ier en faveur des luthériens.

Histoire
Les placards dont il est question étaient des écrits injurieux et séditieux affichés dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534 dans les rues de Paris et dans diverses villes du royaume de France comme Blois, Rouen, Tours et Orléans. Ces affiches furent placardées jusque sur la porte de la chambre royale de François Ier au château d’Amboise, ce qui constituait un défi et un affront envers la personne même du roi et sa foi catholique. Cet épisode provoque la radicalisation de François Ier contre les partisans de la Réforme, vis-à-vis desquels il avait été jusqu’alors relativement tolérant.

Ces placards étaient intitulés Articles véritables sur les horribles, grands et importables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte Cène de notre Seigneur, seul médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ. Ce titre évocateur était en fait une attaque directe contre l’Eucharistie, comprise dans la théologie catholique comme étant une « transsubstantiation ». L’auteur en était Antoine Marcourt, pasteur de Neuchâtel — mais d’origine picarde — d’inspiration calviniste.

Le roi s’emporta contre ce qu’il considérait comme un crime de lèse-majesté. En réponse, il confessa publiquement sa foi catholique. Il ordonna des arrestations. Étienne de La Forge, riche marchand et ami de Jean Calvin, fut au nombre des six condamnés au bûcher en janvier 15352. Antoine Augereau, accusé d’avoir imprimé les placards, fut pendu et brûlé.

Ces exécutions choquèrent les princes allemands favorables à la Réforme, alors que François Ier recherchait par ailleurs leur alliance contre Charles Quint. L’ambassadeur Guillaume du Bellay déclara que ces condamnés n’étaient que des révolutionnaires, des anabaptistes dont il fallait réprimer les excès. Jean Calvin fit partie des protestants qui choisirent l’exil.

Placards conservés
Le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique, Lyon, possède dans sa collection permanente un Placard, violente diatribe contre la messe papale. Ce Placard a été découvert en 1943 dans la reliure d’un ouvrage en restauration à la bibliothèque municipale et universitaire de Berne. Il se présentait en plusieurs fragments qui ont été reconstitués. L’auteur du texte est Antoine Marcourt, gagné aux idées de la Réforme. L’imprimeur, lyonnais, est Pierre de Vingle, installé à Neuchâtel. Le Placard conservé par le musée de Lyon se présente comme une feuille de 37 x 25 centimètres, on aperçoit la trace de fragments recollés. En 1963, alors que le musée de l’imprimerie de Lyon est en train de constituer ses collections, le libraire d’ancien André Jammes échange le Placard contre un rare volume de Lefebvre d’Étaples. On dénombre à ce jour six Placards en Europe, dont l’un à la Bibliothèque nationale de France.

Notes et références
Ysaline Homant, « 18 octobre 1534 L’Affaire des placards » [archive], sur herodote.net, 14 octobre 2019 (consulté le 17 octobre 2019).
Jean Julg, Les Évêques dans l’histoire de la France. Des origines à nos jours, Éditions Pierre Téqui, 2004, p. 15

Source : Wikipedia