Le droit de vote est accordé aux femmes en France le 21 avril 1944
Le 21 avril 1944, le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance (après un amendement du communiste Fernand Grenier) du Comité français de la Libération nationale, signée par Charles de Gaulle depuis Alger. Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n’est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante.
Dès les premières élections, le Parti communiste français, conscient des enjeux que représentent les voix féminines, cherche à contrer l’influence des organisations catholiques en adoptant un discours nouveau en direction des femmes.
1945, trois mois avant les municipales, une femme Josette Guénin, 31 ans, est élue, le 21 janvier, maire de sa commune de Haute Marne (Villars-Montroyer) en remplacement de son mari, mort pour la France le 25 juillet 1944 (registre des délibérations de la commune de Villars-Montroyer). Elle devint ainsi, la première femme maire de France. Lors des élections municipales du 29 avril 1945, Odette Roux, 28 ans, de la liste d’Union pour la résistance antifasciste aux élections municipales, est élue maire des Sables-d’Olonne par le nouveau conseil municipal et devient la première femme à administrer une ville de cette importance en France. Mais dès cette première consultation, d’autres femmes deviennent maire de leur commune. Certaines étaient aussi très jeunes, beaucoup issues de la Résistance et du Parti communiste, comme Pierrette Petitot, maire de Villetaneuse, en région parisienne jusqu’en 1977. Dans la petite commune d’Echigey (Côte-d’Or), la maire et tous les membres du conseil sont des femmes. Mais ces cas restent anecdotiques. On estime à 3 % le nombre de femmes conseillères municipales en 1945. Neuf font leur entrée au Conseil de Paris, sur 90 élus114.
En octobre 1945, les femmes votent pour leurs premières législatives : 33 d’entre elles entrent à l’Assemblée, sur 586 députés
1947 : Germaine Poinso-Chapuis (MRP) devient la première femme nommée ministre de plein exercice (Ministre de la santé publique et de la famille).
1953 : Jeanne Moirod (1905-1997), résistante trotskiste115, est nommée maire d’Oyonnax par délégation116 de mars à mai 1953117.
En 1958, le droit de vote est accordé aux « femmes de statut civil local », en Algérie française (décret no 58-568 du 3 juillet 1958)46,47.
1974 : Arlette Laguiller (LO) est la première femme à se présenter à une élection présidentielle en France.
1989 : Catherine Trautmann (PS) devient la première femme maire d’une ville de plus de 100 000 habitants, Strasbourg.
1991 : Édith Cresson (PS) devient la seule femme nommée Premier ministre, pour un an.
1999 : la constitution intègre le principe de parité, qui permet une loi sur l’égal accès aux fonctions politiques l’année suivante. La loi du 6 juin 2000 sur la parité prévoit une parité totale pour les scrutins de liste (par tranche de six pour les élections municipales) et des sanctions financières aux élections législatives si le nombre de candidats d’un sexe dépasse de 2 % celui de l’autre118. Ces pénalités sur la dotation publique aux partis équivalent, en pourcentage, à la moitié de l’écart constaté.
2002 : Lors des élections législatives, l’UMP est l’organisation la moins paritaire (19,7 % de femmes), ce qui lui vaut une diminution de 30,4 % de sa dotation, soit 4,264 millions d’euros en 2004. Pour l’UDF, ses 19,9 % de candidates lui valent une pénalité de 30 % soit 667 075 euros. Le PS et le PRG (dont l’association de financement est commune) ont alors 34,6 % de candidates et perdent donc 1,651 million d’euros (15,4 %). Avec 43,8 % de candidates, le PCF ne voit ses crédits amputés que de 124 139 euros, soit 6,4 %.
En 2005, la France figure au 85e rang des pays pour la représentation des femmes au parlement (21e sur 25 en Europe).
En 2007, Ségolène Royal (PS) devient la première femme à accéder au second tour de l’élection présidentielle française. Après les élections législatives de 2007, la France figure au 58e rang mondial et au 19e rang en Europe pour la représentation des femmes au parlement. Lors des élections sénatoriales de septembre 2008, le pourcentage de sénatrices a progressé de six points, passant de 16 % à 22 %. Le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) compte alors près de 20 % d’élues. À l’Assemblée, 107 femmes ont été élues ou réélues, soit 18,5 % du nombre total de députés (contre 12,3 % en 2002), dont 46 élues de droite (45 pour l’UMP, 1 pour le MPF) et 61 élues de gauche (dont 49 PS, 4 PC, 5 PRG, 1 Verte, 2 DVG). Selon un rapport de Marie-Jo Zimmermann, députée (UMP) de Moselle et présidente de la délégation de l’Assemblée aux droits des femmes, L’UMP et l’UDF préfèrent payer des indemnités que changer leurs habitudes[réf. nécessaire]. Elle souhaite introduire dans un premier temps des contraintes de parité dans les structures intercommunales119.
En 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault (PS), Premier ministre de François Hollande, est le premier à respecter intégralement la parité hommes-femmes. Désormais, la France figure au 34e rang mondial et au 9e rang européen des pays pour la représentation des femmes au parlement[réf. nécessaire]. En effet, depuis les élections législatives, l’Assemblée nationale compte 155 femmes députées, soit 27 % des élus, ce qui constitue un progrès par rapport aux législatures antérieures même si la parité n’est pas encore acquise. À la suite des dernières élections sénatoriales de septembre 2011, le pourcentage de sénatrices est en revanche demeuré le même que lors des élections de 2008, soit 22 %. Le Parlement (Assemblée nationale et Sénat regroupés) compte à présent 25 % d’élues.
En 2014, est votée la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes120, dont le projet était porté par Najat Vallaud-Belkacem121, initialement ministre des Droits des femmes au moment de la proposition de loi.
En France, alors que les hommes obtiennent le droit de vote « universel » en 184871, les femmes devront attendre 1944 pour l’obtenir et 1945 pour l’exercer pour la première fois72,73.
De l’Ancien régime à la Révolution
Dès les premiers États généraux convoqués par Philippe le Bel en 1302, les femmes étaient convoquées74. Elles le furent pour tous les États généraux suivants (par exemple ceux de 1484 convoqués par Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, pendant la minorité de Charles VIII), jusqu’aux États généraux de 1789, où les femmes propriétaires de fiefs furent contraintes de se faire représenter par un homme (noble ou clergé)74.
Selon l’historienne Régine Pernoud, lorsqu’il y avait vote au Moyen Âge (comme les états-généraux, ou certains conseils communaux), les femmes votaient autant que les hommes. Cependant, ce droit a été supprimé par un décret du Parlement en 149875[source insuffisante]. Une autre source76[source insuffisante] nous donne un édit du Parlement de Paris datant de 1593.
D’une façon générale, jusqu’à la Révolution française, Dans les assemblées urbaines ou les communes rurales, les femmes, lorsqu’elles sont chefs de famille, possèdent le droit de vote77 ; comme actuellement dans le cas des votations en Suisse, les femmes veuves (et ayant des enfants) devenaient chef de famille et exerçaient tous les activités professionnelles et droits politiques de leur mari défunt.
Sous la Révolution, à la suite du discours de l’abbé Sieyès du 20-21 juillet 1789, distinguant entre citoyens « actifs » et « passifs », les femmes furent classées dans cette seconde catégorie, comme les enfants, les domestiques et tous ceux ne pouvant s’acquitter d’un cens électoral,. Malgré l’appel de Condorcet, elles furent ainsi officiellement exclues du droit de vote par l’Assemblée nationale le 22 décembre 1789, exclusion maintenue par la Constitution de 1791 puis par un vote de la Convention nationale le 24 juillet 1793, quelques mois avant l’exécution d’Olympe de Gouges, auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791.