Henri Charrière, dit » Papillon s’évade du camp forestier des Cascades en Guyane le 18 mars 1944
Henri Charrière est né le 16 novembre 1906 à Saint-Étienne-de-Lugdarès en Ardèche. Ses parents, Joseph Charrière et Marie-Louise Thierry, sont tous deux enseignants. Il est le troisième enfant et seul garçon de la fratrie. […] Il était connu dans la région d’Aubenas comme un Saint-Benoît (terme qui a l’époque désignait les malfaiteurs et qui désigne un quartier d’Aubenas peu fréquentable à cette époque). […]
Un soir de mars 1930, il est mêlé à une histoire de meurtre : un certain Roland Legrand, officiellement charcutier, officieusement souteneur, est blessé par balle d’un seul coup de revolver dans le ventre, à 3 h 30 du matin, il meurt le 27 mars, après avoir désigné son meurtrier par un mot : « Papillon ». Henri Charrière est suspecté, malgrè l’absence de preuves et de témoins; il niera toujours y avoir participé. |…]
Illustration : Graffiti de Papillon au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni.
Henri Charrière dit « Papillon »Henri Charrière fut jugé et condamné aux travaux forcés à perpétuité, au bagne en Guyane française, le 28 octobre 1931, pour le meurtre de Roland Legrand, meurtre qu’il a toujours nié.
Vont suivre treize années de bagne en Guyane. Commence alors la plus fantastique des aventures.
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Il est d’abord affecté comme infirmier à l’hôpital colonial. Il échappe aux chantiers forestiers, où l’espérance de vie n’est pas élevée. S’estimant victime d’une erreur judiciaire, il ne songe qu’à s’évader.
Première évasion
Quarante-trois jours après son arrivée au bagne, Papillon s’en évade une première fois le 5 septembre 1934, pour un périple de trois mois : 2.500 km en mer, l’île de Trinidad, les Anglais, la Colombie et ses cachots sous-marins, les indiens Guajiros, les cavales de Baranquilla. La Colombie rend les bagnards évadés à la France. Il passe deux ans dans les cellules de la réclusion de l’île Saint-Joseph, en mai 1935 (Papillon restera deux ans dans une cage à fauves). Plusieurs fois transféré, il finit comme infirmier-chef dans un camp d’Indochinois sur le continent guyanais, le camp forestier des Cascades en 1943.
Seconde évasion
Après plusieurs tentatives, et, enfin, au bout de treize ans, il s’évade dans la nuit du 18 au 19 mars 1944 avec quatre autres compagnons. Après de nombreux déboires, un passage par la Guyane anglaise, la traversée de l’océan dans un canot d’abord, l’enfermement dans un bagne au Venezuela ensuite ; il parvient à Caracas au Vénézuela en 1946. Puis au bout de toutes ces épreuves, de toutes ces souffrances, cette fois, il y a la Liberté. Il sera naturalisé, se mariera avec Rita Alcover et finira sa vie dans ce pays.
Devenu commerçant respectable, Papillon exploite un hôtel, il s’installe avec Rita à Caracas. Ils géreront plusieurs années des hôtels, restaurants et discothèques car il a gardé son sens de l’accueil et de la fête.
En 1956, il embarque pour l’Europe avec son nouveau passeport de citoyen vénézuélien. Il retrouve en Espagne ses deux sœurs. De retour au Vénézuela il gère une entreprise de pêche aux crevettes, puis un restaurant. La prescription de sa peine arrivant en 1967, Papillon peut fouler le sol français.
De sa vie en Guyane, Papillon H. Charrièreil écrivit un livre réputé autobiographique à grand succès, vendu à plusieurs millions d’exemplaires : « Papillon » édité par Robert Laffont en 1969.
Source : Portraits ardéchois