La mort de Jacques Bino le 18 février 2009 à Pointe-à-Pitre
L’encyclique de Pie X condamnant la séparation de l’église et de l’État est publiée le 18 février 1906
Jacques Bino, militant syndicaliste, est abattu le 18 février 2009 alors qu’il conduisait sa voiture près d’un barrage routier tenu par des jeunes armés qui ont ouvert le feu sur la police avec des chevrotines dans Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Il est la première victime de la grève qui dure depuis le 18 janvier 2009.
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L’encyclique de Pie X condamnant la séparation de l’église et de l’État écrite le 11 février est publiée le 18 février 1906
Loi de séparation des Églises et de l’État
La loi concernant la séparation des Églises et de l’État, est une loi adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, qui prend parti en faveur d’une laïcité sans excès. Elle est avant tout un acte fondateur dans l’affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans.
Elle abroge le régime du concordat de 1801, qui est cependant resté en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques (les élus alsaciens en faisaient une des trois conditions d’acceptation de leur rattachement à la France en 1919, sans quoi ils demandaient un référendum, que la France ne pouvait prendre le risque de perdre après une guerre si meurtrière).
Elle fut complétée en 1924 par l’autorisation des associations diocésaines, qui permit de régulariser, 18 ans plus tard, la situation du culte catholique.
Genèse
À la suite de John Locke, les philosophes des Lumières relancent à travers l’Europe du XVIIIe siècle la question de la séparation de l’Église et de l’État. En France, la première séparation est instaurée, de fait, en 1794, par la Convention nationale, par le décret du 2 sansculottides an II (18 septembre 1794), qui supprime le budget de l’Église constitutionnelle, et confirmée le 3 ventôse an III (21 février 1795) par le décret sur la liberté des cultes, qui précise, à son article 2, que « la République ne salarie aucun culte ». Cette première séparation prendra fin avec la signature du concordat de 1801.
La République de 1848 fut secouée par une guerre de classes très dure. En réaction à la peur sociale, la bourgeoisie libérale incarnée par Adolphe Thiers se réconcilia avec les conservateurs catholiques. La loi Falloux de 1850 instaura la liberté d’enseignement au bénéfice de l’Église ; les maîtres des établissements catholiques pouvaient enseigner sans les titres exigés des autres, ce que Victor Hugo combattit avec éloquence mais en vain. Ce succès encouragea l’Église à s’opposer aux républicains tout au long du XIXe siècle attaquant sans relâche le monde moderne, le libéralisme, la démocratie et la République, dans ses nombreux journaux, dans les prônes dominicaux et dans les encycliques pontificales. L’Église s’inquiétait et dénonçait l’affaiblissement des convictions religieuses, la montée en puissance du positivisme et du scientisme, mais surtout la menace d’unification de l’Italie que le mouvement nationaliste italien faisait peser sur les États pontificaux. Par réaction, la Troisième République fut fondamentalement anticléricale.
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Vehementer nos est une lettre encyclique écrite par le pape Pie X le 11 février 1906. Elle condamne énergiquement la loi de séparation des Églises et de l’État française du 9 décembre 1905.
Selon le pape, la loi nie l’ordre surnaturel et abroge unilatéralement le Concordat. Citant le pape Léon XIII, Pie X écrit :
« La France ne saurait oublier que sa providentielle destinée l’a unie au Saint-Siège par des liens trop étroits et trop anciens pour qu’elle veuille jamais les briser. De cette union, en effet, sont sorties ses vraies grandeurs et sa gloire la plus pure. Troubler cette union traditionnelle, serait enlever à la nation elle-même une partie de sa force morale et de sa haute influence dans le monde »
Le pape proteste contre les nouvelles spoliations contenues dans la loi (les évêchés, les presbytères et les séminaires) et n’accepte pas que la tutelle de l’exercice public du culte soit confiée à des associations de laïcs, sans aucune référence à l’organisation hiérarchique de l’Église catholique. Les associations ont les différends réglés non dans le cadre de cette organisation hiérarchique mais par la justice administrative du Conseil d’État.
« la loi de séparation attribue l’administration et la tutelle du culte public, non pas au corps hiérarchique divinement institué par le Sauveur, mais à une association de personnes laïques. »
« À cette association elle impose une forme, une personnalité juridique et pour tout ce qui touche au culte religieux, elle la considère comme ayant seule des droits civils et des responsabilités à ses yeux. Aussi est-ce à cette association que reviendra l’usage des temples et des édifices sacrés. C’est elle qui possédera tous les biens ecclésiastiques, meubles et immeubles; c’est elle qui disposera, quoique d’une manière temporaire seulement, des évêchés, des presbytères et des séminaires! C’est elle, enfin, qui administrera les biens, réglera les quêtes et recevra les aumônes et les legs destinés au culte religieux. Quant au corps hiérarchique des pasteurs, on fait sur lui un silence absolu! Et si la loi prescrit que les associations cultuelles doivent être constituées conformément aux règles d’organisation générale du culte, dont elles se proposent d’assurer l’exercice, d’autre part, on a bien soin de déclarer que, dans tous les différends qui pourront naître relativement à leurs biens, seul le Conseil d’État sera compétent. Ces associations cultuelles elles-mêmes seront donc, vis-à-vis de l’autorité civile dans une dépendance telle, que l’autorité ecclésiastique, et c’est manifeste, n’aura plus sur elles aucun pouvoir. » »
Elle sera complétée le 10 août 1906 par l’encyclique Gravissimo Officii Munere sur les associations cultuelles « pour subvenir aux frais, à l’entretien et à l’exercice public d’un culte ».
Elle sera suivie enfin de l’encyclique Une fois encore du 6 janvier 1907, écrite en réaction à la loi du 2 janvier 1907 sur l’expulsion des évêques, des curés et des séminaristes des palais épiscopaux, des presbytères et des séminaires.
Source : Wikipedia