Première manifestation contre la vie chère à P-à-P le 16 décembre 2008
Date reconnue par la plupart des observateurs comme prélude au mouvement de février 2009.
Plusieurs milliers de personnes, 4.000 à 5.000 selon un journaliste de RFO Télé-Guadeloupe, 7000 selon le « LKP », ont manifesté mardi 16 décembre à Pointe-à-Pitre « contre la vie chère », une semaine après l’installation de barrages qui avaient paralysé l’île pour obtenir une baisse du prix des carburants, effective depuis lundi.
Le sous-préfet reçoit une délégation de 15 personnes et affirme qu’il n’a rien à dire sur les revendications qui lui sont présentées. Un meeting se tient devant la mairie de Point-à-Pitre.
Les centrales syndicales indépendantistes UGTG (51,67% des suffrages aux élections prudhommales) et CTU, la CGT-G, FO, Les Verts-Guadeloupe, des mouvements politiques locaux, des groupes culturels et des associations de consommateurs, 31 organisations en tout avaient appelé à la mobilisation. Celle-ci s’est parfois traduite en mouvement de grève dans certaines entreprises où l’UGTG est majoritaire.
La grève générale de la Guyane et des Antilles françaises a commencé dans le département d’outre-mer de la Guyane le 24 novembre 2008, la Guadeloupe le 20 janvier 2009, et s’est étendue à l’île voisine de la Martinique le 5 février 2009. Les trois DOM sont situés sur le Plateau des Guyanes (au nord-Est de l’Amérique du Sud) et dans l’archipel des Antilles (mer des Caraïbes). Les revendications principales de cette « grève contre la vie chère » étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation des bas salaires. Le Monde diplomatique rapporte à cette époque « une situation de monopole, comme celui de la Compagnie maritime
d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA-CGM), qui pratique des tarifs abusifs sur les conteneurs en provenance de la métropole. Huit familles békées contrôlent des chaînes de supermarchés et l’import-export. Le groupe le Groupe Bernard Hayot (GBH) par exemple est classé cent trente sixième fortune française. Entre 2007 et 2008, les produits de première nécessité se sont envolés : + 48 % pour le lait, + 87 % pour les pâtes, + 59 % pour le beurre, etc. ».
La grève a paralysé pendant plus d’un mois et demi tous les secteurs, privés et publics, notamment les stations-services, les petits et grands commerces, les hôtels et les industries liés au tourisme, les établissements scolaires et les transports publics.
Le 5 mars 2009, après 44 jours de conflit, un protocole d’accord pour le Guadeloupe a été signé par Élie Domota pour le LKP, le préfet Nicolas Desforges pour l’État et Victorin Lurel le président du conseil régional. Il a mis officiellement fin à la grève en satisfaisant les revendications populaires