— Communiqué de presse de l’UPLG —
Comme lors des précédentes élections françaises en Guadeloupe, l’abstention est le choix de la majorité des inscrits sur les listes électorales. La montée du courant des extrémistes du Rassemblement National / Front National est confirmée avec plus de 92 000 voix qui se sont portées sur la candidate RN en ce deuxième tour. Résultat sans précédent qui ne peut pas laisser indifférents les porteurs des idéaux patriotiques guadeloupéens. Une frange importante des votants dont une majorité de Guadeloupéens a associé son salut aux idées frontistes. L’UPLG et l’ensemble des Patriotes Guadeloupéens s’interrogent quant à ce choix exprimé par ces Guadeloupéens.
Non au racisme, à la xénophobie, à la haine et à toutes les injustices
Il ne fait nul doute que les travailleurs de l’ombre du Front national ont réussi à briser une barrière de protection du peuple Guadeloupéen. Ils normalisent le racisme et avancent l’idée selon laquelle tout le monde est raciste et que c’est normal que cela soit ainsi.
Désormais il s’est répandu l’idée que ces prises de positions sont tout ce qu’il y a de plus normal. La pensée selon laquelle chaque peuple développe un certain racisme vis-à-vis de l’étranger ou de celui qui ne lui ressemble pas est contraire aux us et coutumes de la Guadeloupe. Ces idées ne sont pas justes et doivent être combattues.
Un affrontement Lepen/Macron au deuxième tour avait été annoncé et était attendu de longue date. Ce n’était donc une surprise pour personne. Le choix de porter son vote sur l’extrême droite au second tour était-ce la seule manière d’exprimer notre désaccord avec la politique menée par le gouvernement Macron en Guadeloupe ? Ce vote de rejet offre-t-il des perspectives pour l’avenir du pays ? Apporte-t-il de l’unité, de la sérénité et de la concorde dans nos familles ? Ouvre-t-il une espérance pour la résolution de nos difficultés ? Nous donne-t-il plus confiance en nous-mêmes et plus de capacité d’agir ? NON, NON et NON.
Au-delà du rejet de la politique d’Emmanuel Macron, ce choix indique-t-il :
– Une volonté d’une partie des Guadeloupéens de soumettre directement toutes les questions de notre pays à la décision directe du pouvoir français ?
_ Un rejet massif de la classe politique en place en Guadeloupe et une demande de prise en main directe des pouvoirs de décision par l’état ?
Il nous semble qu’à travers ce vote une partie du peuple guadeloupéen montre du doigt l’ensemble des élus et des dirigeants politiques guadeloupéens y compris les Patriotes comme responsables voire coupables ou au moins complices de la situation catastrophique du pays et de tous les problèmes que nous subissons, (eau, clordécone, sargasses, chômage, insécurité, suspension des soignants, traitement des déchets, état des routes, situation du CHU etc). Ils expriment leur défiance vis-à-vis des Guadeloupéens pour assumer des responsabilités.
Le pouvoir colonial ne s’en sortira pas à si bon compte
Sé kolonyalis fwansé ki prémyé résponsab a bab ki ni an péyi an nou
Avec ce résultat, le pouvoir colonial français réussit un tour de force extraordinaire en se dédouanant complètement et en mettant tous les maux du pays sur le dos des Guadeloupéens. Pour arriver à ce résultat, des travailleurs de l’ombre de tous acabits se sont attelés à la tâche et ont accompli leur mission. Actuellement le pouvoir colonial peut laisser les Guadeloupéens se manger entre eux. Avec la profonde satisfaction que, cette division créée, il pense assuré de garantir sa domination pour encore de longues années. Le courant assimilationniste après des années de reflux, a trouvé de nouveaux représentants qui se battront à mort pour empêcher toute évolution du pays. Au pouvoir colonial français et à tous les tenants de l’assimilation, nous leur disons qu’ils se trompent. Le peuple Guadeloupéen et ses plus dignes fils ne renonceront jamais à la lutte pour la décolonisation et l’accession à la souveraineté nationale de la Guadeloupe.
Les élections passent mais nos réalités restent.
Face à cette situation, l’UPLG continue d’affirmer que la Guadeloupe ne trouvera de salut d’aucun papa blanc. C’est seulement grâce à notre force, notre génie collectif, notre capacité d’entreprendre, notre travail, au patrimoine hérité de nos ainés, la richesse de notre pays, notre solidarité et notre sens du pays, notre courage et notre détermination que nous pourrons nous prendre en main et sortir le pays de l’enlisement colonial.
Solidarité, dignité et travail
Nous réaffirmons notre solidarité et notre soutien aux victimes de la violence coloniale, particulièrement, les suspendus et les guadeloupéens emprisonnés ou condamnés suite aux manifestations et aux barrages.
Nous invitons les Guadeloupéens à s’atteler au travail pour construire la Guadeloupe que nous voulons pour nos enfants. Nous les appelons à continuer à se battre pour nos libertés et nos droits, pour la préservation de notre patrimoine et de nos intérêts de peuple .
Nous les appelons à prendre avec courage le chemin de la dignité et de la responsabilité, seule voie qui puisse nous permettre de ne pas subir les dictats venant de 7000 km.
Notre pays, la Guadeloupe, est victime de problèmes de tous ordres mais le premier de tous est notre incapacité à décider par nous-mêmes et pour nous-mêmes, notre peur d’être responsables et d’assumer en hommes libres nos succès et nos échecs, en en tirant pas après pas toutes les conséquences.
Dans notre environnement, de petits pays comme nous, parfois bien plus petits en population et territoires, avec les petits moyens dont ils disposent, construisent fièrement leurs devenirs, affrontent courageusement leurs difficultés et avancent résolument vers l’avenir.
Nou ni responsabilité an nou adan sitiyasyon dramatik a peyi Gwadloup
Nou poko jen met a kaz an-nou
Les Guadeloupéens n’ont jamais eu la pleine responsabilité de leur pays, cela explique pour une bonne partie les peurs et les agenouillements de nos représentants quand il s’agit de prendre des décisions importantes. Cela explique pour beaucoup les craintes exprimées par notre peuple à travers les résultats de l’élection présidentielle chez nous.
Dans le monde incertain actuel, plus que jamais, les Patriotes doivent s’unir et accompagner notre peuple dans cette marche difficile vers l’avenir. Cet avenir ne peut être que dans le travail, la solidarité et la fraternité dans une démarche de construction du pays Guadeloupe.
An nou konstwi on Gwadeloup doubout
Dipi tan a zansèt an-nou, Gwadloupéyen koumansé trasé chimen-la, an-nou poté pa an-nou pou kontinyé bityé’y.
Choisissons l’unité du Peuple Guadeloupéen sur nos valeurs et la défense de nos droits, refusons la division sur les intérêts des autres. Prenons le chemin de la décolonisation et de l’indépendance nationale.
Tous ensemble à côté des travailleurs en lutte pour la manifestation du 1er Mai. Rendez-vous devant le CHU. Unité et solidarité.
An-nou mèt tout fòs an-nou Ansanm pou mèt Gwadloup an chimen a libèté é rèsponsabilité.
Pointe-à-Pitre le 28 avril 2022
Le secrétaire général de l’UPLG
Gaston Samut