— Par Florent Grabin, président de l’Association écologique P.U.M.A.
15 ans déjà, que nous, PUMA ( Pour Une Martinique Autrement), faisons des propositions dans le cadre de l’aménagement du territoire, singulièrement pour l’Eau qui est un élément incontournable, sa gestion est assurée par nos politiques siégeant à : CAP NORD, ESPACE SUD, CACEM et la CTM.
Refusant l’endormissement de nos dirigeants, nous, PUMA, avons lancé une campagne de médiatisation, sur la qualité de l’Eau de boisson, qui a eu pour avantage de faire sortir de leur réserve les plus hauts dignitaires de l’État pour de rassurer la population ; mais comme il fallait s’y attendre, notre classe politique est aux ‘’abonnés absents’’.
Afin de faire face à ce scandale sanitaire, économique, social, éthique et juridique, il y a des déclarations plus contradictoires les unes que les autres, qui ne respectent pas le principe de la logique qui veut que l’on ne peut pas affirmer, nier en même temps, une même chose, pour une même raison, sous un même rapport. Cette erreur de communication ne fait que conforter l’inertie politique locale.
La réalité est là, indélébile, il y a bel et bien un scandale sanitaire de l’Eau en Martinique, qui du fait de l’absence d’investissements pour améliorer le réseau de transport et de distribution, pénalise fortement notre économie. C’est à la CTM, propriétaire du réseau, de lancer le programme de modernisation, de confortement du réseau de production et de distribution de notre Eau, y compris l’assainissement.
Sur le plan social, nous constatons que de plus en plus de familles sont en grande difficulté pour le paiement des factures or, en mettant en place un vaste programme de travaux, nos entreprises auront des commandes, ce qui inévitablement à une incidence sur le pouvoir d’achat de nos foyers.
Au niveau éthique, il y a urgence de se former en environnement, en économie et en santé, afin d’éviter toutes ces dérives qui viennent ternir notre image ; n’est-il pas irresponsable de tenter de détourner le consommateur vers un usage massif des eaux de source, qui sont en majorité polluées chimiquement et avec un apport bactérien très inquiétant. De même, la sagesse devrait gagner les enseignants en biologie qui aussi ont été élus, ce qui permettrait la remise à niveau de la connaissance. Il est assez pathétique de toujours vouloir se défausser sur l’État pour s’exonérer de ses propres responsabilités.
Nous, à PUMA, nous restons constants dans notre démarche, notre énergie Eau mérite un autre traitement, nous attendons de nos élus une production dépourvue de pesticides et tout autre polluant, et une Eau en quantité suffisante qui passe par :
- La réparation en urgence du décrochement de Séguineau qui ne fait que 380 000 € contrairement aux plus de 4 millions € tels proposés pour tenter d’éviter le passage sur la propriété BALLY, ce choix sera fatal financièrement pour notre société, car il faudra y ajouter les différents frais annexes, sans oublier les indemnités que les Tribunaux fixeront en réparation du préjudice financier subi par cet agriculteur.
- La mise en place d’un plan général de recollement du réseau, ce qui permettra de définir les interventions des EPCI dans la limite de leur zonage.
- Un plan pluri-annuel permettra de réaliser ces travaux de déconstruction des réservoirs, dont les volumes sont devenus insuffisants, la construction des réservoirs aux normes parasismiques Euro code 8, la protection du réseau en cas de tremblement de terre, la dépose des tuyaux de transport de l’Eau, réhabiliter l’Usine de production de Vivé, ainsi que l’ensemble des usines de production d’Eau.
- La création de la servitude de passage de l’Eau afin d’éviter les contentieux ; la mise en place d’un bon réseau de bouche d’incendie,
- La mise en place des différents périmètres de protection des captages d’eau.
- Associer l’éducation nationale à la protection de notre environnement afin d’enseigner à nos enfants le respect de notre EAU.
- La mise en fonction réelle du laboratoire d’analyse, par un renforcement du personnel et du matériel afin de domicilier localement l’ensemble des analyses.
- La suppression de l’Octroi de mer sur la vente de l’Eau aux consommateurs (industriels et particuliers)
Sur le plan politique, la capacité de l’État est clairement définie par le législateur, l’ARS à la responsabilité des analyses de l’EAU avant distribution, à charge pour elle de les réaliser régulièrement au robinet du consommateur et de communiquer les synthèses des résultats à ces derniers.
Le délitement à long terme de nos structures (CTM, CAP NORD, ESPACE SUD, CACEM) a débouché sur un bavardage politique qui, de plus en plus nous conduit à cette absence d’investissement ; l’idée d’une assemblée unique de l’EAU est à écarter du fait même de l’expérience désastreuse de la fusion Département-Région et de bien d’autres structures.
Le manque de professionnalisme de volonté politique sur la réparation du déboîtement du tuyau de Séguineau au Lorrain est scandaleux et révélateur de l’incurie de nos politiques ; 10 ans pour réparer 83 m, ; l’ensemble de notre représentation est parfaitement renseigné sur ce désastre qui à terme causera des dégâts sanitaires en termes de cancers que nous devrons assumer.
Ce que nous, PUMA, trouvons pitoyable, c’est le degré de démission collective de celles et ceux qui ont été mis en place par la population, face à un seul Homme, qui fait trembler tous ceux qui osent l’interpeler sur tout ce qui ne vient pas de lui. Mesdames et Messieurs nos élus, ressaisissez-vous ! Pour Une Martinique Autrement, il en va de votre responsabilité concernant notre empoisonnement, et non uniquement de celle de l’État.