— Par Florent Grabin, Président de l’association écologique P.UM.A. —
L’Eau, cet important constituant biologique, essentiel pour tous les organismes vivants, a été polluée en Martinique, par des résidus pesticides utilisés dans les bassins versants des captages des usines de production de notre Eau de boisson.
Lors de nos échanges avec Monsieur le Préfet, le 24 janvier 2018, nous l’avions informé de notre inquiétude sur le relargage des molécules autres que la Chlordécone, dans l’Eau au robinet du consommateur, sa réponse nous a rassurés et nous lui avons indiqué que nous l’accompagnerions dans ce programme de la bonne gestion écologique de l’Eau.
Le lundi 4 novembre 2019, nous avons été reçus avec une délégation de la société civile par Monsieur le Directeur de l’ARS accompagné de ses services, cet échange fut très fructueux et enrichissant ; nous avons pu exposer, sans concessions, notre inquiétude sur les ‘’effets cocktail’’ des pesticides se trouvant dans l’Eau au robinet du consommateur.
Nous avons fait savoir que ce qui se passe actuellement sur les réseaux sociaux est déplorable ; attaques permanentes des services de l’ARS ; nous condamnons cette attitude pitoyable, d’autant plus que les fausses informations propagées brouillent les messages officiels à destination de la population.
Afin d’améliorer la communication sur la qualité des Eaux de boisson et de baignade, nous proposons de mettre en place une commission, composée de différentes personnes de la société civile, dotées d’expertise scientifique indépendante. Ces travaux permettront de ne pas commettre les erreurs du passé, en travaillant collectivement en toute transparence sur la co-construction des messages, afin de retrouver la confiance de la population.
Nous avons contribué à vulgariser les informations sur la réglementation et les incidences des effets des pesticides sur les êtres vivants, des groupuscules récupèrent des éléments scientifiques pour en faire leur fonds de commerce, pour monter un discours fallacieux contre ceux qui travaillent sur cet important sujet environnemental.
Afin de faire face à cette situation environnementale, nous PUMA, avons fait le choix de nous faire accompagner par des scientifiques tout en participant à de nombreux séminaires nationaux, ce qui nous a permis de démontrer que les organochlorés se retrouvent au robinet du consommateur ; forts de ces éléments, nous avons toujours indiqué que nous ne travaillons pas que sur l’unique molécule Chlordécone, d’où notre refus de participer aux rencontres COPIL Chlordécone, afin d’éviter d’être caution des évènements futurs prévisibles.
De même, nous constatons que les services de l’État ont tendance à se braquer quand nous leur faisons part de notre crainte sur les effets combinés des pesticides, ingurgités à différentes doses dans notre alimentation ; ceci permet aux cadres et élus des EPCI de s’abriter derrière la réglementation pour tenter d’éviter la programmation des travaux nécessaires à l’amélioration de la qualité de notre réseau de production et de distribution de l’Eau.
Les responsables ne sont pas mis devant leurs incuries ; dans ce combat où il n’y a pas d’adversaires, mais de très nombreuses victimes, nous nous trompons de terrain, ce qui retarde les opérations de mise à niveau du réseau d’Eau qui appartient à : la CTM, la CACEM, CAP-NORD et l’ESPACE SUD. La SME, la SMDS et ODYSSI sont des opérateurs sous contrat, tout en étant les collecteurs des fonds auprès du consommateur pour les reverser aux collectivités. Pourquoi cet argent n’est-il pas mobilisé pour les importants travaux de modernisation ?
Ne pas en tenir compte va inévitablement constituer le socle d’un autre scandale que nous pouvons éviter en centrant le débat sur : comment éviter cette pollution chimique en s’alimentant autrement et proprement ; nous constatons, à travers nos échanges, qu’il y a une réserve, voire une peur d’aborder le sujet des pesticides qui sont des perturbateurs endocriniens à l’origine de nombreuses pathologies lourdes.
Pour les trois années qui viennent, l’’État a mis pour les trois années, d’importants moyens financiers dans le plan de convergence, signé par nos différents présidents : de la République française, de la CTM, de CAP NORD, de la CACEM et de l’ESPACE SUD, pour la modernisation du réseau de production et de distribution de l’Eau. Dans le même temps nos collectivités, dont l’incompétence en matière d’ingénierie financière est connue, d’où leur incapacité de monter les projets. Dans ces conditions n’est-il pas possible de demander à l’État de reprendre la main, dans le but d’accélérer le processus de réparation du réseau et de se substituer à ces collectivités ?
Aussi longtemps que les PUMA n’auront pas leurs historiens, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur. N’insultez pas le crocodile lorsque vos pieds sont encore dans l’eau, (proverbe africain) réclamons à nos dirigeants, Pour Une Martinique Autrement, le respect de leur engagement pris en campagne électorale.
Pour l’association écologique PUMA
Le Président Florent GRABIN