— Par Christian Boutant, délégué régional SACEM président de la commission Culture du CCEE (Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement) —
Il convient de situer le marché de la consommation des biens culturels, artistiques et les loisirs de manière plus général comme facteur d’activation, de cohésion sociale, d’un nouveau comportement sociale et civique propice à un apaisement et à un développement complet et efficace.
Le « coup de gueule » de l’organisateur d’évènements Michael LETON à la suite des mésaventures qu’il a connues pour ses soirées musicales et dansantes à l’hôtel des Trois Ilets est un élément d’importance.
Nous avons pris le parti de ne pas considérer cela comme un mini-événement qui alimente le temps du buzz les rédactions , mais de considérer qu’il s’agit d’un nouveau point de départ d’une formulation de questions et de problématiques sur le sujet .
Loin de nous l’idée de cautionner toutes éventuelles dérogations aux obligations auprès des autorités , en l’occurrence auprès de la municipalité car il demeure anormal celle – ci ne soit pas informée au préalable d’un tel événement sur son territoire.
A ce titre le renforcement des dispositions réglementaires nous paraissent de première urgence.
L’art « secteur de développement de l’activité et des emplois «
Cela fait tout de même plusieurs décennies que nous côtoyons cette nouvelle activité socio -culturelle qui se traduit par cette économie de la culture et du divertissement que l’on se plait toujours à ignorer .
A titre d’exemple la SACEM a publié en 2015 un magazine consacré à ce secteur en Europe
Il en ressort des observations surprenantes :
– En Europe les industries créatives et culturelles pèsent 539 milliards d’Euros.
– Elles emploient 7 millions de personnes.
-Elles représentent le 3eme secteur d’activités économique juste après le bâtiment et hôtellerie restauration (avant l’automobile ou l’agroalimentaire)
– Les secteurs culturels les plus productifs sont , les arts graphiques et plastiques, , le livre , le spectacles vivant et la musique, le cinéma, les jeux vidéo
– Le secteur culturel reste un potentiel d’emplois inexploité pour les jeunes
– Le tourisme culturel est quasiment le la première motivation des visiteurs.
Qui contesterait aujourd’hui que l’économie de la culture et des loisirs soit un secteur générateur d’activités et de croissances, de revenus, de mobilisations de moyens et d’investissements ?
A- t-on le droit de prendre à la légère la contribution financière significative des organisateurs pour les hôtels fragilisés et en cruels besoin de ressources financière. ?
Durant les mois de juillet et aout 2015 on évalue environs 1000 séances musicales par semaine en Martinique soit plus de 5000 soirées , discothèques, concerts , zouks ,pianos bars , déjeuners dansants , spectacles par mois , ce qui représente pour les 2 mois près de représente 10000 manifestations musicales.
Des entrepreneurs qui investissent ,des artistes qui travaillent, de la publicité , des boissons vendues et de la restauration , des techniciens au travail, sonorisateurs, des médias qui informent, activent, soutiennent, promotionnent , font découvrir des chansons , des nouveaux talents , des sites et clip , des déplacements , du carburant, des photographes ,des établissements de la bouffe …qui activent l’offre culturelle et nocturne et donc une part de l’économie de la Martinique.
LE REGNE DE L’INFORMEL
Tout cela dans un univers hélas demeurant trop informel, un modèle d’organisation souvent irrationnel car non inscrit dans un socle structurant et pérenne.
Télescopages entre les propriétaires, établissements et les villas à la limite la régularité ; entre les artistes amateurs rémunérés et les professionnels ; entre les professionnels qui donnent une facture ou justifient d’une fiche de paie et ceux qui prennent les espèces- ni vu ni connu- ;
,entre les tenanciers d’établissements professionnels ou pas qui sous – louent leur établissements sans contrat et aucun justificatif de paiement au tiers ; entre des entrepreneurs avec licences et d’autres sans, des établissements qui ferment victimes de plaintes des voisins , entre la tolérance de 6 manifestations sans licences et ……
Bref, un fouillis sans nom activé par des médias quasiment ouverts au tout venant dès lors que les intérêts économiques sont concernés.
Comment faire différemment? Comment mieux encadrer ?
LA FÊTE : MOMENT DE CONSOMMATION
Michael LETON et ses soutiens parmi lesquels HARRY DIBOULA très convaincant l’autre soir sur Martinique première met en exergue le concept d’industrie de la fête.
Cela peut sembler dérangeant pour certains mais l’économie de la fête est une vraie réalité
La fête est devenue une ressource économique , elle la toujours été ; fête des mères , fêtes du 22 MAI , les fêtes de noël , les fêtes du carnaval , ,pâques ………mais encore plus largement et pour ne pas limiter l’analyse, la fête intègre des économies plus larges , celle du loisirs, celle de la filière culturelle , celle du spectacle, de la danse , celle des médias , de la consommation,
Alors pour tout cela il faut analyser , évaluer , inventer, coordonner , encadrer , accompagner afin d’optimiser le secteurs
Il nous semble que l’organisation des professionnels en corporation peut être de nature à favoriser le partage des réflexions et des analyses.
Une telle démarche de corporations professionnelles relayée et appuyée par un pouvoir politique moderne, conscient et constructif nous semble urgente pour consacrer cette nouvelle économie.
Il serait judicieux et opportun que la nouvelle CTM accorde son attention à ce dossier et trouve avec les opérateurs les issues pour prendre en comte ce secteur dans le développement et dans son organisation
Nous pourrons alors de faire converger le monde de la création culturelle et des loisirs et les intégrer dans les stratégies de développement.
Christian BOUTANT
DL SACEM
Pdt com culture CCEE