— Par Jean-Michel Salmon(*) —
Il est à la fois clair et fondamental que ce mouvement social lancé par le RPPRAC MARTINIQUE constitue une force endogène de contestation, comme le souligne le R lui-même.
C’est le cas parce que l’on voit bien qu’avec Glawdys Roger et Aude Goussard, ils ont tous les trois un cerveau très aiguisé et qu’ils le font travailler à bon escient, l’ordre établi étant ainsi quelque peu déboussolé même s’il retombe vite sur ses pattes, comme on l’a vu avec l’accord non pas « historique » mais très « hayotien », donc a-historique. Ou alors historique au sens où il réutilise une fois de plus certaines des méthodes historiques en place depuis plusieurs siècles, à savoir la caste locale qui fait payer à la France qui elle se soumet à son jeu de dupes.
Pour qui prend la peine de les écouter attentivement, sans a priori et avec un esprit libre (au sens d’ André Comte Sponville), il est évident ces trois là, Aude, Glawdys et Rodrigue maîtrisent parfaitement leur sujet et que le R quant à lui est devenu expert de l’action militante.
En cela, bien que je ne veuille pas mettre en avant des sources ou des références exogènes, je ne peux m’empêcher de penser à Régis Debray et son action à Cuba et en Amérique latine qu’il a narrée dans son double opus « la Critique des armes » publié en 1974.
La Martinique, bien que vieillissante à la vitesse Grand V et perdant ses forces vives par le départ de 3 à 5 000 de ses jeunes chaque année depuis 10 ans, peut retrouver grâce à eux un espoir de ne pas être définitivement perdue dans un destin d’Ephad généralisé auquel le système la conduit inexorablement si rien ne change.
(*)Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Économie de la Martinique, expert des petites économies insulaires.