— Par Sylvie Ducatteau —
Depuis le 5 juin, ces professionnels de santé peuvent procéderà des avortements médicamenteux et délivrer des arrêts maladie. Une réforme qui a du mal à passer auprès de certains gynécologues.
«Si l’on considère que la femme est l’égale de l’homme au sein du travail et qu’elle puisse enfin être payée comme l’homme et avec égalité, il faut que les professionnels de santé évitent les arrêts de travail injustifiés à leurs patientes. » Qu’est-ce qui est passé par la tête du docteur Élisabeth Paganelli, la secrétaire générale du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), auteur de cette apostrophe sur la page Facebook du syndicat ? Dans son viseur : l’autorisation accordée aux sages-femmes depuis le 5 juin de réaliser, comme les gynécologues, des avortements médicamenteux « de ville » (hors hospitalisation) et de prescrire des arrêts de travail.
Cette intervention concerne uniquement les femmes en bonne santé dont la grossesse remonte à moins de cinq semaines. L’embryon ne devant pas mesurer plus d’un centimètre. Pour cet acte, les sages-femmes peuvent prescrire un arrêt maladie de quatre jours au maximum, renouvelable une fois. De quoi faire face à des complications bénignes et au stress qui, souvent, accompagnent cette intervention loin d’être anodine. Mais sur la Toile, ce n’est pas ce nouveau décret qui a suscité une vague de protestations mais le communiqué du Syngof.
En résumé, le syndicat rappelle que soit l’avortement donne lieu à des complications et doit donc être pris en charge par les urgences gynécologiques, soit il se déroule bien et ne justifie pas d’arrêt de travail… « On propose alors à la patiente de choisir comme jour de l’expulsion un jour férié (…) ou de poser un jour de congé », suggère même Élisabeth Paganelli. Une position qui a fait aussitôt réagir. « Vous voulez aussi supprimer le congé maternité ? » s’est indignée une internaute parmi des dizaines…