— Par Mathieu Castagnet —
Les mesures fiscales du quinquennat ont profité à une très large majorité des Français. Mais ce sont les plus aisés qui ont en le plus le plus bénéficié, d’après une étude de l’Institut des politiques publiques publiée mardi 16 novembre.
L’heure des comptes a sonné. L’annonce par le gouvernement des dernières mesures du budget 2022 permet désormais aux économistes de dresser le bilan fiscal et social des mesures prises durant l’ensemble du quinquennat d’Emmanuel Macron. Un exercice auquel s’est attaqué dans une étude présentée ce mardi 16 novembre l’Institut des politiques publiques (IPP), un centre de recherche lié à la prestigieuse École d’économie de Paris (PSE), Il en ressort que si les baisses d’impôt ont profité à une très large majorité de Français, certains en ont tout de même bien plus profité que d’autres. (La Croix)
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Cette étude évalue les impacts budgétaires et redistributifs des mesures socio-fiscales du quinquennat. Nous analysons dans un premier temps les mesures entrant en vigueur en 2022 ainsi que les récentes mesures d’urgence prises dans le cadre de la hausse des prix de l’énergie. Ces mesures augmentent globalement le revenu disponible des ménages. Les effets sont les plus importants pour le premier dixième, lorsqu’on mesure ces hausses en pourcentage du niveau de vie. Ils décroissent pour ensuite remonter au niveau du dernier quartile du fait du nouveau dégrèvement de taxe d’habitation.
Dans un second temps, nous évaluons l’impact redistributif de l’ensemble des réformes socio-fiscales pérennes du quinquennat. Nos résultats suggèrent des hausses de niveau de vie pour l’ensemble des centièmes, à l’exception des 5 % des individus les plus modestes. Ces hausses sont réparties de manière hétérogène entre les ménages. Les hausses moyennes les plus importantes sont constatées au niveau du 7ème centième (+2,3 %), du 14ème (+2,3 %) et du top 1 % (+2,8 %). Lorsqu’on décompose le dernier centième, les 0,1% des individus les plus aisés voient leur niveau de vie augmenter de 4,1 %. Le statut d’activité joue également un rôle important. En moyenne, les ménages actifs voient leur niveau de vie augmenter de 3,5 %, tandis que les mesures socio-fiscales non liées à l’activité engendrent des hausses de niveau de vie qui dans l’ensemble sont d’autant plus importantes que le revenu des ménages est élevé.
Plusieurs bilans redistributifs sont à la disposition du grand public (Insee, OFCE, DG Trésor, IPP), avec des résultats différents et donc difficiles à appréhender. Dans une démarche de compréhension de ces différences, nous comparons nos résultats avec le récent bilan redistributif du gouvernement (RESF 2022). Nous identifions plusieurs différences méthodologiques entre notre approche et celle du gouvernement, et proposons un exercice de réplication des résultats gouvernementaux. Cet exercice permet de se rapprocher significativement des résultats du RESF 2022.
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