Le prix Nobel de la paix 2024 a été attribué à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, un groupe réunissant les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. Cette récompense met en lumière l’engagement incessant de l’association contre les armes nucléaires, en soulignant l’importance de maintenir le tabou autour de leur utilisation, un sujet de plus en plus préoccupant dans le contexte international actuel.
Nihon Hidankyo, fondée en 1956, représente les hibakusha, ces survivants des deux attaques nucléaires qui ont fait plus de 214 000 morts et marqué la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le groupe a consacré des décennies à sensibiliser le monde aux horreurs des armes atomiques, par des témoignages poignants et une campagne visant à leur abolition totale. Ce prix Nobel, salué par des figures comme le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient renforcer l’appel à un monde sans armes nucléaires.
Les discours autour de la guerre en Ukraine et les menaces récurrentes de la Russie et de la Corée du Nord d’utiliser ces armes renforcent l’urgence de protéger ce tabou. « Les armes nucléaires sont le mal absolu », a rappelé le maire d’Hiroshima, et la remise de ce prix met en lumière la responsabilité collective des nations nucléaires de garantir que de telles tragédies ne se reproduisent jamais. Les dirigeants mondiaux sont appelés à prendre des décisions clairvoyantes face à la résurgence de la rhétorique nucléaire dans les relations internationales.
Toshiyuki Mimaki, vice-président de Nihon Hidankyo, a exprimé son émotion à l’annonce de ce prix, soulignant l’importance de cette reconnaissance internationale pour leur combat. Il a réaffirmé sa détermination à poursuivre cette lutte, d’autant plus cruciale dans un contexte où des conflits comme celui entre la Russie et l’Ukraine, ou encore la crise au Proche-Orient, ravivent les craintes d’un recours aux armes nucléaires.
La reconnaissance de Nihon Hidankyo intervient à un moment où le monde fait face à une multitude de crises, qu’il s’agisse de guerres, de famines ou de la menace climatique. En dépit de ce tableau sombre, le comité Nobel rappelle que l’espoir persiste grâce aux efforts continus de ceux qui se battent pour la paix, à l’image des hibakusha, dont les témoignages restent un rempart contre la répétition des erreurs du passé.