Le prix Goncourt a été décerné ce lundi à Jean-Paul Dubois pour « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon ». Une consécration synonyme de gloire, mais aussi de nouveaux revenus puisqu’elle entraîne des ventes importantes pour le lauréat, suivie ensuite d’une tournée internationale de dédicaces. Quatre écrivains étaient en course pour le prix Goncourt 2019 le plus prestigieux du milieu littéraire français : Amélie Nothomb, Jean-Luc Coatalem, et Olivier Rolin étaient aussi dans la course.
Le jury de l’académie Goncourt est présidé par Bernard Pivot et se compose d’Eric-Emmanuel Schmitt, Didier Decoin, Paule Constant, Patrick Rambaud, Tahar Ben Jelloun, Virginie Despentes, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel et Pierre Assouline.
Le prix Renaudot a été remis à Sylvain Tesson pour « La Panthère des neiges ».
Le Renaudot de l’essai a été remis à Eric Neuhoff, pour « (Très) très cher cinéma français »
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Yvan Attal: «Qu’Éric Neuhoff aille faire un état des lieux du cinéma américain!»
VIDÉO – «Emmerdant», «prétentieux», «sans personnalité»: c’est ainsi que l’écrivain et chroniqueur du Figaro décrit dans (Très) cher cinéma français l’état actuel du 7e art dans l’Hexagone. Un jugement contre lequel l’acteur et réalisateur s’inscrit en faux. Lui y voit éclore de nombreux talents et le trouve en bien «meilleure santé» qu’à l’étranger.
Par Benjamin Puech
S’il s’est réjoui de la palme d’or de Bong Joon-ho à Cannes et a adoré le dernier film de Quentin Tarantino, Éric Neuhoff émet davantage de réserves quant aux productions du cinéma français. Disons-le: l’écrivain, chroniqueur au Figaro, lui livre une attaque en règle dans son pamphlet (Très) cher cinéma français (éd. Albin Michel) paru le 14 septembre. Il le trouve «emmerdant», sans personnalité, et le compare à «un hôpital avec 250 lits remplis par an» – pour le nombre de sorties annuelles – où «les patients ne sont pas dans un état mirobolant».
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Des propos qui ne lui feront pas gagner l’affection d’Yvan Attal. Interrogé lors du festival du cinéma américain de Deauville, l’acteur et réalisateur tempête: «Je ne suis franchement pas d’accord, le cinéma français n’est pas mort: je vois énormément de films, de metteurs en scène et d’acteurs talentueux». Ne trouve-t-il pas, comme Éric Neuhoff, qu’il y a trop films produits chaque année? «Au contraire, je voudrais qu’il y en ait 8000 par an, répond le réalisateur venu présenter Seberg, un long-métrage sur les liens de Jean Seberg avec le mouvement des Black Panthers. Sur 250 sorties, il y a peut-être 180 mauvais films, mais il y aura toujours un pourcentage de chances de voir éclore un jeune metteur en scène talentueux ou un génie.»
Yvan Attal : « Quelque chose a basculé dans le cinéma américain »
Le comédien et réalisateur qui incarne l’écrivain Romain Gary aux côtés de Kristen Stewart dans SEBERG, long-métrage présenté en avant-première au Festival du film américain de Deauville, se confie au Figaro Live.
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Plus encore, le fait que 250 longs-métrages sortent chaque année prouve la bonne santé de l’industrie, selon Yvan Attal. «On dira le cinéma est mort quand on sera comme en Italie ou en Angleterre, quand on fera vingt films par an», poursuit-il. «Qu’Éric Neuhoff aille faire un état des lieux du cinéma américain!», lance le comédien, qui fait référence aux très nombreuses productions aux États-Unis «qui ne sont même pas distribuées en France».
«Si tu n’es pas sage, tu iras voir le dernier Ozon»
«J’’ai eu le tort de grandir dans les années 1970 quand il y avait des chefs-d’œuvre à la pelle», se désespère de son côté Éric Neuhoff, interrogé par Konbini . Il date la fin du bon cinéma hexagonal à la mort de François Truffaut. C’est-à-dire la fin du cinéma comme prise de risque: «Le cinéma, comme toutes les formes de l’art, c’est quelque chose que personne ne vous demande, rappelle le chroniqueur du Masque et la plume. Il faut donc que ce soit une question de vie ou de mort. Quelque chose d’extrême.»
Dans son ouvrage, Éric Neuhoff imagine aisément de nouvelles punitions à base de productions françaises contemporaines: «Si tu n’es pas sage, tu iras voir le dernier Ozon». Il y étrille le réalisateur de Potiche mais aussi Olivier Assayas – «sans personnalité» – et Isabelle Huppert. À tous ces gens-là, un élément essentiel fait défaut d’après lui: l’humour. «Tout le monde se prend au sérieux, c’est d’une prétention rare, regrette sur Konbini le journaliste. Et ça, c’est un désastre.»