L’auteure haïtienne a été récompensée pour « Bain de lune ». L’Israélienne Zeruya Shalev a reçu le Femina étranger pour « Ce qui reste de nos vies ».
— Par AFP —
L’auteure haïtienne Yanick Lahens a reçu, lundi 3 novembre, le prix Femina pour son livre Bain de lune. Yanick Lahens a publié son premier roman, Dans la maison du père, en 2000. Bain de lune, son quatrième livre publié chez Sabine Wespieser éditeur, est un roman d’une violente beauté sur son pays, traversé par la destruction, l’opportunisme politique, les familles déchirées mais aussi les mots magiques des paysans.
« Je suis très contente. La reconnaissance fait du bien et je suis surtout sensible au fait que le jury a compris que cette histoire, si elle se passe en Haïti, est universelle », a déclaré la lauréate. Elle a été choisie au deuxième tour par six voix contre quatre à Marie-Hélène Lafon pour Joseph.
OFFICIER DES ARTS ET DES LETTRES
Née en 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens, engagée dans le développement social et culturel de son pays, brosse sans complaisance le tableau de la réalité caribéenne dans chacun de ses livres. Cette grande figure de la littérature haïtienne a reçu en 2011 le prix d’excellence de l’Association des études haïtiennes pour l’ensemble de son œuvre, et s’est vu décerner en mars le titre d’officier des arts et des lettres par l’ambassadeur de France à Haïti.
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L’Israélienne Zeruya Shalev a quant à elle reçu le prix Femina étranger pour Ce qui reste de nos vies. La lauréate a été distinguée au quatrième tour par cinq voix contre quatre au romancier irlandais Sebastian Barry. Ce qui reste de nos vies est une envoûtante variation, au soir de la vie d’une mère, sur les mystérieux liens tissés entre parents et enfants.
Née en 1959 dans un kibboutz en Galilée, Zeruya Shalev vit à Jérusalem, où elle est éditrice et romancière. Elle fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs israéliens qui s’intéressent davantage aux conflits intérieurs, à la guerre des sexes et aux limites affectives qu’à la guerre des peuples et aux frontières géographiques.
Pour autant, expliquait-elle au Monde en 2007, « je ne fuis pas du tout la réalité israélienne. Je suis très concernée au contraire. C’est juste que je ne veux pas écrire là-dessus, pas comme ça. La littérature est pour moi quelque chose de plus profond, de plus pur, que la politique. La politique est trop bruyante. La réalité israélienne est trop brutale pour en faire des romans. »
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